b.2) Discussion des résultats du
questionnaire
Traitement de l'impétigo localisé de
l'enfant :
Dans l'impétigo localisé, 72% des
dermatologues prescrivent des soins d'hygiène associés à
un antibiotique locale type acide fusidique conformément aux
recommandations. Dix-neuf pour cent (19%) traitent par un antibiotique par
voie générale (pénicilline M, l'amoxicilline
protégée, acide fusidique) associé à des soins
d'hygiène alors que l'antibiothérapie générale
n'est recommandée que pour l'impétigo ayant un caractère
diffus ou rapidement extensif.
Neuf pour cent (9%) des praticiens ne prescrivent ni
antibiothérapie générale ni locale dans l'impétigo
localisé et recommandent uniquement une toilette quotidienne à
l'eau et au savon associé à des antiseptiques. Dans une
étude randomisée en double aveugle, le traitement par acide
fusidique en topique associé à une antisepsie par polyvidone
iodée versus une crème placebo associée à une
antisepsie par polyvidone iodée à montré une
supériorité en matière de rapidité de la
réponse clinique pour le bras recevant l'acide fusidique topique. Sur le
plan bactériologique, le prélèvement étaient
négatifs à 36h du début du traitement chez 91% des
patients traités par acide fusidique versus 32% dans le groupe avec
antisepsie et crème placebo. Ceci soulève l'intérêt
du traitement par antibiotique local dans l'impétigo localisé
dans le sens d'une réponse clinique plus rapide mais surtout d'une
diminution du risque de contagiosité.
Il est à noter que la plupart des dermatologues ont
précisé une application de deux fois par jour pour une
durée allant des 5 à 14 jours concernant l'antibiotique local
alors que les recommandations de l'AFSSAPS sont de trois applications par
jours pendant 5 à 10 jours.
Traitement de l'impétigo diffus ou rapidement
progressif de l'enfant :
En première intention, 66% des dermatologues
prescrivent une pénicilline M, ce qui va dans le sens des
recommandations. Par contre, en ce qui concerne le traitement de
deuxième intention, 70% des dermatologues prescrivent de l'acide
fusidique alors que cet antibiotique n'est recommandé, selon les
données de la littérature, qu'en dernier lieu après
l'amoxicilline protégée, les macrolides et les
céphalosporines. Nous constatons là aussi un usage abusif de
l'acide fusidique.
Finalement, seuls 30% des dermatologues suivent les
recommandations concernant le traitement de deuxième intention (21% un
macrolide et 9% une amoxicilline protégée)
L'éviction scolaire :
La prescription d'une éviction scolaire ou d'un
arrêt du travail est recommandée quel que soit l'étendue
de l'impétigo et ce, jusqu'à guérison complète en
cas de traitement local ou pendant les 48 premières heures en cas
d'antibiothérapie générale.
Seuls 9% des dermatologues préconisent
systématiquement une éviction en cas d'impétigo
localisé versus 87% pour l'impétigo diffus ou rapidement
extensif.
Association d'un antibiotique par voie
générale à un antibiotique par voie locale dans
l'impétigo croûteux :
Soixante- deux pour cent (62%) des dermatologues
n'associent jamais antibiothérapie locale et générale pour
le traitement de l'impétigo croûteux. Cette attitude est la plus
sage puisque il n'y a aucun intérêt à associer les deux
formes galéniques, en matière de réponse
thérapeutique. De plus, un antibiotique local est un principe actif qui
ne doit pas être utilisé dans le but de ramollir les
croûtes. Notons que 38% des dermatologues ont recours à cette
association « parfois» voir « toujours ». Il
serait, dans le cas de l'impétigo croûteux, plus raisonnable de
prescrire un antibiotique topique en cas d'impétigo croûteux
localisé pour traiter et par la même occasion ramollir les
croûtes mais d'associer, en cas d'impétigo croûteux
diffus ou généralisé, un émollient (type vaseline
par exemple) à l'antibiothérapie générale.
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