a.2) Discussion des résultats du
questionnaire :
Plus de la moitié des dermatologues
interrogés (57%) suivent les recommandations de la conférence de
consensus concernant le traitement de première intention en prescrivant
de l'amoxicilline simple. Néanmoins, l'utilisation de
l'amoxicilline protégée en première intention pour le
traitement de l'érysipèle reste une pratique très
répandue puisque 41% des dermatologues la prescrivent.
Il est à noter que l'amoxicilline
protégée en matière d'érysipèle ne
nécessitant pas une prise en charge hospitalière n'apporte aucun
bénéfice en comparaison avec l'amoxicilline simple si cette
dernière est prescrite à dose suffisante (3g/j pour un adulte de
60kg ou moins, 3,5 à 4g/j pour un adulte de 60à 80kg et 4
à 4,5g/j pour un adulte de plus de 80kg).
La plupart des dermatologues interrogés prescrivent
l'amoxicilline simple à une dose de 3 à 4g ou expriment la dose
en « mg/kg ». Quinze pour cent (15%) de ces dermatologues
ont néanmoins noté une prescription de l'amoxicilline simple en
première intention à la dose de 2g/j ce qui représente
une dose insuffisante. Il convient de rappeler que des doses insuffisantes
d'amoxicilline sont non seulement source d'échec thérapeutique
mais aussi de sélection de souches résistantes.
Concernant le traitement de deuxième intention de
l'érysipèle, 56% prescrivent un macrolide, ce qui va dans le sens
de la conférence de consensus, si l'on prend en considération
l'indisponibilité de la pristinamycine au Maroc. Rappelons que sept des
dermatologues avaient précisé qu'ils auraient prescrit de la
pristinamycine en seconde intention si ceux-ci en avaient eu la
possibilité.
Par contre, nous notons un réel mésusage de
l'acide fusidique (36% des prescriptions en seconde intention) avec pour
conséquence une sélection dangereuse de souches
bactériennes résistantes.
Quatre-vingt et un (81%) des dermatologues connaissent
l'existence de la conférence de consensus, de 2000 et 69% d'entre eux
pensent en suivre les recommandations. En réalité, seuls 57%
suivent les recommandations de cette conférence de consensus pour le
traitement de première intention et uniquement 48% s'y conforment en
globalité pour les traitements de première et de deuxième
intention. Ces données soulèvent le problème de la
diffusion d'une conférence de consensus mais aussi la difficulté
de changer certaines habitudes de prescriptions.
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