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Approche ethnolinguistique des formules de salutation chez les Dioula de Darsalamy au Burkina Faso

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par Ignace SANGARE
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies option littérature orale 2008
  

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b) La place des mots dans les formules

Les salutations commencent par l'interpellation de la personne à qui on adresse la salutation. En effet, l'enfant appellera son géniteur »Baba». A un

aîné de l'âge de son géniteur, il dira »n'faá» (= »mon père »). Pour son grand frère il dira »n'k]r]» (=grand-frère). Quand deux adultes se saluent,

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ils s'interpellent par le prénom. C'est le cas de Sali qui salue Moussa. On constate que cette interpellation est une marque de respect, de politesse, de sympathie et de la reconnaissance de l'autre comme étant un aîné ou un supérieur. C'est la reconnaissance de la place sociale.

Après cette interpellation, on a le deuxième mot qui marque le temps ou l'événement. Ces éléments renvoient aux habitudes et aux croyances de la société.

»ki&nл pour le matin, »tére » pour midi et »wúla » pour le soir.

Au niveau des formules des événements, on se réfère au temps aussi sauf pour les funérailles où on ne tient pas trop compte du temps. Cela est dû au fait que la mort chez les dioula n'a pas de temps défini et la mort engendre la douleur qui domine cette période. Quand la mort frappe un membre de la communauté, c'est la communauté tout entière qui est concernée. Tout le monde est affligé et on salue cette douleur par :

»aw ni sógóla» (= Vous et la viande couchée).

Au niveau des salutations- que ce soit le temps ou les événements- les souhaits ou bénédictions occupent une place importante. En effet, on retrouve au début de chaque souhait et cela est récurrent cette formule :

»Ala ká» (=Que Dieu fasse...)

Cette expression est la première référence au sacré, c'est-à-dire à Dieu. C'est l'expression de la croyance et de la foi en un Dieu unique chez les Dioula. Dieu est au coeur de toute entreprise, dans la vie de l'homme. C'est à lui qu'on demande la protection, la paix et la bénédiction. L'usage de »Allah» en début des souhaits marque un fort attachement des Dioula à la religion musulmane qu'ils pratiquent. Ce mot » Allah» est emprunté de l'arabe et utilisé dans les prières pour designer le »tout puissant», »Dieu ».

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Dans ces voeux ou souhaits, nous retenons un élément important qui est la marque de l'inaccompli par l'utilisation du subjonctif :

»Ala ká» (= Que Dieu fasse...).

Le mot » ká » marque l'inaccompli, le souhait, l'espérance et la foi en Dieu. C'est quelque chose qu'on demande avec espoir à Dieu. Ce n'est pas encore acquis, mais on le fait dans l'espoir que cela s'accomplisse.

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