2- Problématique
Au regard de la complexité du phénomène,
la lutte contre la pauvreté revêt une dimension multiforme et
apparaît aujourd'hui plus que hier comme un combat de tous les
instants.
Cela suppose que pour contribuer efficacement à la
réduction de la pauvreté, les politiques macro-économiques
de développement doivent favoriser une croissance forte,
équitable et créatrice de revenus et d'emplois pour les couches
défavorisées.
Une telle orientation, qui permettra de libérer des
énergies et de mieux valoriser le capital humain, nécessaire
à la production de richesses nationales, interpelle fortement le secteur
financier, en raison de son rôle stratégique dans
l'économie. En effet, en assurant le financement des investissements des
activités génératrices de revenus, le secteur financier
est appelé à aider au développement d'opportunités
pour les couches sociales défavorisées.
Cependant, force est de constater que le secteur financier
classique à tendance à exclure les transactions à petite
échelle, principalement du fait des coûts fixes
élevés, ainsi que les opérateurs offrant peu de garantie.
En revanche, les banques préfèrent plus
généralement traiter avec les clients opérant dans les
secteurs économiques formels, notamment installés dans les
centres urbains et disposant de revenus réguliers. Leur politique de
crédit est donc prioritairement orientée vers les entreprises
disposant d'une bonne assise financière et de garanties
conséquentes.
Par ailleurs, certains petits opérateurs, pour
compenser les désavantages liés à la taille de leurs
unités économiques et les difficultés d'accès aux
services bancaires, s'organisent en groupement tels que : coopératives
de crédit, société de cautionnement mutuel, etc.,
suscitant de nombreuses initiatives de microfinance.
Dès lors, la question majeure qui se pose est celle de
savoir si le système financier de la Côte d'Ivoire joue pleinement
son rôle qui est attendu de lui dans le processus d'éradication de
la pauvreté ? Et quelles sont les mesures qui peuvent être prises
sur le plan de financement pour accélérer l'insertion des pauvres
dans le jeu économique ?
La présente réflexion a trait à la
contribution du secteur financier à la lutte contre la pauvreté
en Côte d'Ivoire. Elle portera dans une première partie à
un diagnostic approfondi du système financier tout en mettant en exergue
l'état de la pauvreté actuelle du pays, puis dans une
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
deuxième partie, elle abordera la contribution
présente du système financier à la réduction de la
pauvreté et enfin, dans une troisième, elle exposera la
nécessité de rechercher une approche novatrice dans l'apport du
secteur financier au processus de lutte contre la pauvreté.
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