INTRODUCTION
1- Contexte général
A l'instar de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, la
situation de la pauvreté demeure préoccupante dans l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine. Il s'agit véritablement
d'un phénomène de masse qui touche une grande majorité de
populations des milieux urbains et plus encore des zones rurales. Elle affecte
principalement les agriculteurs, les opérateurs économiques du
secteur informel des villes, les femmes et les jeunes. La prise de conscience
générale du problème est le résultat d'un long
processus initié à la fin des années 1980. Tout au long
des années 1990, plusieurs sommets des Nations Unies ont par la suite
contribué à une prise de conscience dans ce domaine. Il faut
mentionner particulièrement le sommet mondial pour le
développement humain qui s'est tenu à Copenhague (Danemark) en
1995 dont l'une des résolutions les plus importantes est l'initiative
2020. De plus, l'Assemblée Générale des Nations Unies a
proclamé l'année 1996 « Année internationale de
l'éradication de la pauvreté » et la décennie
1997-2006 « Première décennie des Nations Unies pour
l'élimination de la pauvreté ». Il faut souligner
également les résultats du Comité d'Aide au
Développement (CAD) de l'OCDE, qui a mis la pauvreté au centre de
ses travaux et qui fixe plusieurs objectifs internationaux de
développement dont entre autre la réduction de moitié de
la population mondiale vivant dans une situation d'extrême
pauvreté entre 1990 et 2015.
En Côte d'Ivoire, le fléau que représente
la pauvreté est de plus en plus marqué dans les ménages.
L'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) qui s'attache aux déficits
rencontrés dans trois domaines essentiels de l'existence humaine
(durée de vie, niveau d'instruction et condition de vie), montre
également que pour la période 1990-1995,environ 43% de la
population ivoirienne est affectée par les différentes formes de
pauvreté.
L'évolution de la précarité des
conditions de vie des ivoiriens constituait la conséquence directe des
déséquilibres engendrés par la crise économique.
Pour faire face à ces déséquilibres économiques, le
gouvernement ivoirien, sous l'impulsion de la banque mondiale et du
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
FMI, a adopté en 1981, 1982 et 1986 des programmes
d'ajustements structurels. Ces politiques d'ajustements structurels reposaient
sur la théorie économique des marchés compétitifs.
Par conséquent, les objectifs à court terme de l'ajustement
structurel cherchent à stabiliser l'économie par le
contrôle de l'inflation et l'équilibre tant du budget que de la
balance des paiements. Leurs objectifs à long terme sont la promotion
d'une croissance économique durable et la réduction de la
dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure. Mais à
mesure que les plans d'ajustement se succédèrent, les principaux
problèmes qui sous-tendent leur application gangrenaient d'avantage
l'Etat : le niveau d'endettement s'est accru, les indicateurs de la
pauvreté et du développement humain ont une tendance
baissière et une mauvaise gestion des affaires politiques de l'Etat,
surtout depuis l'éclatement de la crise politico-militaire du 19
septembre 2002.
Les causes de la pauvreté sont variées et
interagissent ; elles sont généralement de plusieurs ordres :
Naturel (qualité de sols, aléas climatiques,
désertification, enclavement des régions,...) ; politique
(troubles sociaux, déficit démographique,...) ; Social (niveau
élevé d'analphabétisme, forte croissance
démographique, difficulté d'accès aux services sociaux de
base,...) ; Economique (stagnation ou récession des économies
nationales, chômage et sous-emploi, inaccessibilité aux actifs de
production, faible productivité du travail, mauvaise gestion des
affaires politiques,...), Technique (difficulté d'accès aux
techniques de production, à la science et aux nouvelles technologies,
inaccessibilité aux infrastructures économiques de base,...) ;
Culturel (existence de nombreux tabous, absence de culture de
l'excellence,...).
C'est pourquoi, l'éradication de la pauvreté
nécessite un diagnostic clair et rigoureux à la base qui va au
delà des questions de sémantique pour retenir les manifestations
du phénomène de la pauvreté notamment les déficits
de revenus, la malnutrition, le manque d'accès aux services de base
(éducation, santé, électricité, eau potable,
infrastructures routières), aux services financiers, etc.
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