IV- Données caractéristiques du secteur
de la microfinance
1- Quelques données sur le développement des
SFD dans les pays de l'UEMOA
Tableau 8 : Les principaux indicateurs de
développement des SFD
|
1993
|
2005
|
2007
|
VARIATION
2005-2007
|
Taux de croissance Jan
|
Nombre de SFD
|
107
|
673
|
706
|
4,67%
|
19,00%
|
Nombre de points de services
|
1136
|
3500
|
4200
|
16,67%
|
12,00%
|
Nombre de bénéficiaires
|
312425
|
6420247
|
7108468
|
9,68%
|
24,00%
|
Dépôts
|
12764
|
284600
|
327200
|
13,02%
|
29,00%
|
Crédits
accordés dans l'année
|
Nd
|
346700
|
372000
|
6,80%
|
30,00%
|
Encours de
crédits
|
17941
|
305200
|
335900
|
9,14%
|
27,00%
|
Taux de
dégradation du portefeuille
|
Nd
|
6,10%
|
6,50%
|
6,15%
|
-
|
|
SOURCE : BCEAO-UEMOA 2007
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Sur l'ensemble de la zone, au plan quantitatif, on constate
un développement impressionnant du nombre d'institution, avec
l'année 2005 qui confirme le développement continu du secteur. En
effet, entre 1993 et 2005, le nombre d'institution est passé de 107
à 673 soit un coefficient multiplicateur de 6,2 et en termes de points
4200 fin 2007 contre 1 136 en 1993. Un autre facteur du dynamisme des SFD est
l'accroissement du nombre de bénéficiaires qui lui connait un
taux de croissance moyen se situant à 24% par an ce qui est très
considérable.
A titre d'exemple, entre 1993 et 2007, la clientèle
des SFD de la zone UEMOA est passée de 312 425 à 7 108 468 soit
un coefficient multiplicateur de 22,75.Il y a aussi l'accroissement du nombre
de guichets ouverts sur la période de 1993-2007. Le nombre a
augmenté de l'ordre de 12% en moyenne par an passant de 1 136 en 1993
à 4 200 en 2007. Les résultats des estimations sur
l'évolution du secteur nous permettent de conclure à la
viabilité du secteur des SFD. En effet, ce dynamisme se traduit aussi
par la croissance des dépôts et crédits accordés. Au
titre de l'année 2007, ces institutions ont collectés 327 200
milliards de CFA et disposent d'encours de crédit de 335 900 milliards
de CFA. Le ratio de la qualité du portefeuille (des créances en
souffrance sur l'encours du crédit) ressort à 6,5% en
dégradation par rapport à celui de 6,10 relevés en 2005.
Ce ratio demeure au-delà de la norme conformément admise dans le
secteur.
Tableau 9 : Evolution du nombre de
bénéficiaires directs.
ANNEES
|
1993
|
1995
|
2000
|
2002
|
2005
|
2007
|
BENEFICIAIRES
|
450 000
|
800 000
|
2 300000
|
3200000
|
4100000
|
5000000
|
|
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Graphique 3 : Evolution du nombre de
bénéficiaires directs.
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Les services ont été offert à 7,1
millions de bénéficiaires directs (environ 45% des
bénéficiaires des services offerts par les SFD sont des femmes).
Le nombre de bénéficiaires (y compris les membres des
groupements) représente près de 7% de la population totale de la
zone et 15% de la population active.
Tableau 10 : Proportion des crédits et des
dépôts des SFD par rapport à ceux des banques
Pays
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Mali
|
Côte d'Ivoire
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
UEMOA
|
Crédits des SFD sur crédits des banques
|
16 ,7
|
7,1
|
8,8
|
2,4
|
3,2
|
7,6
|
7 ,1
|
7,1
|
Dépôts des SFD sur dépôts des
banques
|
8,6
|
7,9
|
6,5
|
4,9
|
2,2
|
5,6
|
6 ,1
|
6,1
|
|
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Graphique 4 : Proportion des crédits et
des dépôts des SFD par rapport à ceux des
banque
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SOURCE : BCEAO-UEMOA 2007
Le Bénin est le pays qui connait le
développement le plus important dans le secteur de la microfinance. En
effet, il ressort du rapport crédit des SFD sur les crédits
bancaires, que le Bénin a le taux le plus élevé, ce qui
traduit un accroissement du secteur. Le Burkina et le Mali
connaissent aussi un développement soutenu de la microfinance
au regard des différents ratios du tableau. On peut toutefois
intégrer dans ce lot le Sénégal et le
Togo. La Côte d'Ivoire et le Niger se
retrouvent au bas de l'échelle au niveau de l'UEMOA ce qui traduit une
faible implantation des SFD dans ces deux pays.
De manière générale, ces institutions
occupent une place importante dans la collecte de l'épargne comme le
montre les parts de marché des SFD par rapport aux banques. Toutefois,
les SFD ont un poids relativement faible par rapport au secteur bancaire car
représentant moins de 8% de l'ensemble des transactions portant sur
l'épargne et le crédit. En effet, les flux financiers
générés par les SFD dans l'espace UEMOA n'ont guère
été comparativement à ceux du secteur bancaire, que de
l'ordre de 7,1% pour les crédits et de 6,1% pour les dépôts
sur la même année 2007. Mais il faut convenir que l'importance des
SFD n'est pas seulement quantitative, mais également
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
et surtout qualitative car en termes d'impact et
d'accès à des services financiers adaptés pour les
populations non bancarisées, les SFD font preuve d'une bonne performance
qui eux sont en nette progression.
Tableau 11 : Montants moyens des prêts des
SFD (en FCFA)
Pays Années
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Mali
|
Côte d'Ivoire
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
UEMOA
|
2000
|
228000
|
274000
|
143000
|
651000
|
238000
|
403000
|
361000
|
291000
|
2001
|
179300
|
222000
|
129200
|
656500
|
189350
|
233000
|
298300
|
300000
|
2002
|
407000
|
96000
|
95000
|
470000
|
185000
|
284000
|
243000
|
254000
|
2003
|
446000
|
104000
|
111000
|
799000
|
172000
|
382000
|
418000
|
347000
|
2004
|
513000
|
120000
|
154000
|
1100000
|
178000
|
294000
|
360000
|
390000
|
|
Graphique 5 : Montants moyens des prêts des
SFD (en CFA)
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Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
On constate que le montant moyen des prêts est en nette
progression sur l'ensemble de la zone. En effet, de 2000 à 2004, le
niveau moyen des prêts a doublé dans les cas du Bénin et de
la Côte d'Ivoire. Il se situait respectivement à 228000 CFA et
651000 CFA en 2000 contre 513000 CFA et 1100000 en fin 2004. Sur l'ensemble de
la zone, il se situe à 390000 CFA contre 291000 CFA ce qui nous donne
une progression d'environ 13%.
Tableau 12 : Répartition sectorielle des
crédits offerts par les SFD
Secteurs
|
Primaire
|
Habitat
|
Commerce
|
Autres services
|
Pourcentage
|
19
|
2
|
55
|
24
|
|
Graphique 6 : Répartition sectorielle des
crédits offerts par les SFD
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SOURCE : BCEAO-UEMOA 2007
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Les crédits sont principalement orientés vers
le commerce avec une proportion de 55% de l'ensemble des encours. Toutefois,
les parts de crédit aux autres secteurs ne paraissent pas
négligeables notamment dans le secteur primaire et l'activité de
service. Cependant, concernant le domaine de l'habitat, il est pratiquement
négligeable et se situe à seulement 2% de l'ensemble de
l'encours. Cela peut être aisément compris compte tenu du fait que
ce secteur nécessite des prêts à maturité longue. Or
les SFD, se situent généralement dans des prêts à
court et moyen terme.
De façon générale, sur l'ensemble de
l'UEMOA, on relève une forte concentration du secteur de la
microfinance. Toutefois, on remarque que le Mali, le Burkina et le Togo
diffèrent de pays comme la Côte d'Ivoire. En effet, dans les trois
premiers pays cités la microfinance offre un grand nombre de caisses ou
d'organisations tandis qu'elles ne connaissent pas la même diffusion dans
les deux derniers pays.
En Côte d'Ivoire, l'activité du
microcrédit est du ressort d'un nombre limité d'institutions qui
jouissent d'un quasi-monopole. A titre d'exemple, la FENACOOPEC-CI
(Fédération Nationale des Coopératives d'Epargne et de
Crédit) réunit 88% de l'ensemble des membres des IMF. Le taux de
concentration de 90,2% illustre bien cette tendance. De même au
Bénin, le FECECAM a longtemps bénéficié d'une
situation de quasi monopole dont bénéficie toujours d'une part de
marché considérable estimé à environ 88% des
clients des IMF. Au titre de l'année 2006, elle avait un portefeuille de
prêts de 13,7 milliards de CFA.
Les taux de concentration du Mali, Sénégal et
du Niger respectivement de 552, 543 et 318 sont faibles comparativement
à l'ensemble de la zone avec un taux moyen qui se situe à 6697.
En effet, la microfinance parait beaucoup plus éclatée au Mali et
au Sénégal.
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