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La prise de décision dans le milieu bancaire: analyse des critères essentiels d'octroi de crédit aux entreprises. Cas de la CBAO- groupe Attijariwafa Bank

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par Linda Murielle MFOUBA
Ecole internationale des affaires - Master 1 2008
  

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3.3. Analyse des dossiers de crédits à la CBAO : évaluation financière de l'entreprise

· Méthodologie d'analyse d'un dossier de crédit

L'analyse d'un dossier de crédit est faite à partir d'un certain nombre d'éléments que la société devra respecter afin de lui permettre l'accès aux crédits. A cet effet, la société devra avoir un compte commercial qui fonctionne déjà sans incident ou bien procéder à l'ouverture de compte dans le cadre de la demande de crédit.

Aussi, il faut :

- justifier son existence juridique par un récépissé, les statuts, le numéro du registre de commerce, etc. 

- faire une demande de crédit précisant : le nom de la société, son numéro de compte, le type d'activité, le montant du fonctionnement, la garantie à proposer et l'objet du prêt.

Sont généralement annexés à la demande de crédit :

- les états financiers de la société ;

- le compte d'exploitation prévisionnelle ;

- l'étude technique du projet.

L'entreprise qui sollicite une ligne de crédit ou une augmentation de crédit fait en général l'objet d'une étude de la banque. Celle-ci recherche les motifs et le fondement de la demande par le biais d'un service qui vérifiera également si les entrées espérées permettront d'assurer la résorption permanente ou cyclique du concours demandé. Le montant du crédit peut varier en fonction de l'entreprise, des besoins, de l'objet, de la garantie accordée et de la situation du client vis-à-vis de la banque. Dans tous les cas, ce montant dépasse rarement un mois de chiffre d'affaires toutes taxes comprises.

Aussi une cellule très importante du compartiment de la clientèle commerciale a pour mission principale de préparer et d'élaborer les dossiers de crédits (de défendre le client pour qu'il accède à un financement).

Cela implique notamment :

- le recueil et le traitement d'informations ;

- l'étude des demandes de crédit et l'établissement d'une proposition à la Direction Générale ;

- le soin de mener à bien la réalisation des crédits ;

- le suivi des dossiers.

De ce fait, à la réception du dossier, le responsable chargé de clientèle commerciale juge la pertinence du projet. Si le dossier est pertinent, il le présente au responsable du service-banque qui sera chargé à son tour de l'affecter à un rédacteur. Si c'est un ancien client, le rédacteur vérifiera d'abord l'état de ses engagements et sera ensuite chargé du montage du dossier.

Le montage du dossier comporte quatre points fondamentaux :

- la mention des différentes lignes de crédits sollicitées ;

- leur durée et le taux de référence appelé taux de base bancaire (9%) plus une marge ne dépassant pas 5% et qui pourra varier en fonction du client, c'est-à-dire de sa relation avec sa banque, du montant du crédit et bien d'autres éléments ;

- une Taxe sur les Opérations Bancaires (TOB) qui est de 17% et qui est destinée à l'Etat.

Cependant, le constat que l'on fait généralement est que la plupart des dossiers fournis par les PME n'était pas fiable et/ou complet.

Dans tous les cas, la banque est obligée de faire sa propre analyse avec les éléments fournis par le client en procédant à des modifications (établissement de compte prévisionnel par exemple) au fur et à mesure que le rédacteur fait l'étude.

Un certain nombre d'éléments est nécessaire pour une meilleure analyse d'un dossier.

Il s'agit :

- du diagnostic culturel, juridique et fiscal ;

- de l'analyse de l'activité et de sa rentabilité ;

- du diagnostic de la situation financière ;

- de l'appréciation des garanties proposées ;

- du point sur les relations bancaires.

· L'analyse du bilan

L'analyse du bilan s'intéresse surtout aux fonds propres et au fonds de roulement qui permet d'apprécier la rentabilité et la solvabilité de l'entreprise. Le bilan informe aussi le banquier sur les engagements de l'entreprise avec d'autres institutions.

L'examen des capitaux propres vérifie si les dirigeants de l'entreprise maintiennent un rapport satisfaisant entre l'évolution des capitaux propres et l'endettement. En effet, lorsque ce rapport est positif, il met en relief l'indépendance financière d'une entreprise.

· Fond de Roulement

Selon la règle fondamentale de finance, les ressources stables financent les emplois stables (actif immobilisé).

L'idéal voudrait que le fond de roulement soit positif.

· Besoin en Fond de Roulement

Il représente le volume réel des capitaux circulants à financer. Ce sont les ressources financières à dégager afin de couvrir les engagements à court terme (exploitation) de l'entreprise. Ce solde doit être négatif

· Trésorerie Nette

Tout déséquilibre entre le fond de roulement et le besoin en fond de roulement affecte la trésorerie.

Lorsque la trésorerie est négative, cela signifie que le fond de roulement ne parvient pas à financer le besoin en fond de roulement.

Au niveau de l'entreprise, ceci se traduit par un recours de financement à court terme pour assurer le financement de son cycle d'exploitation.

Lorsque la trésorerie est positive, le fond de roulement est suffisant pour couvrir les besoins du cycle d'exploitation et assez pour dégager un excédent de trésorerie. Et parfois, elle indique un état de surliquidité révélateur d'absence d'une véritable politique stratégique ou d'un sous emploi des capitaux.

Une trésorerie nulle indique un équilibre entre le FR et BFR ; ceci équivaut à la situation d'une entreprise équilibrée. Il faut dire que ce cas reste inexistant dans les dossiers étudiés par la banque.

· Le compte de résultat

Le compte résultat restitue le niveau de l'activité ainsi que la structure des coûts. Il est le support de l'analyse de performances économiques et financières de l'entreprise, donnant les points clés de cette appréciation que sont le chiffre d'affaires et l'analyse des agrégats suivants : La valeur ajoutée (VA), l'excédent brut d'exploitation (EBE), le résultat d'exploitation (RE), le résultat net (RN) et la capacité d'autofinancement (CAF).

Le chiffre d'affaires est évidemment un élément clé de l'évolution de la rentabilité de l'entreprise, car il correspond à la somme des ventes des marchandises et de la production vendue de biens et services. Son évolution permet de mesurer le dynamisme commercial de l'entreprise.

L'analyse de la Valeur Ajoutée (VA) permet à la banque d'évaluer la nouvelle richesse créée par l'entreprise et destinée à rémunérer ses différents facteurs de production : l'Etat, le Personnel, les créanciers, les actionnaires...

Valeur Ajoutée = Production de l'exercice + chiffre d'affaires - les Consommations

Ainsi la valeur ajoutée permet de juger la performance interne de l'entreprise.

L'Excédent Brut d'Exploitation est la ressource que l'entreprise tire de son activité courante avant toute influence de sa structure de financement et avant dotation aux comptes de provisions et d'amortissements. Il est donc un instrument de mesure des performances économiques de l'entreprise.

EBE = VA + Subventions d'exploitation - Impôts et taxes - charges de personnel

L'Excédent Brut d'Exploitation qui n'est pas influencé par la politique d'amortissement et de provision de l'entreprise ou par la politique de financement, sera souvent utilisé pour effectuer des comparaisons avec d'autres entreprises du même secteur.

L'Excédent Brut d'Exploitation permet de mesurer la capacité de l'entreprise :à rémunérer les capitaux empruntés puisqu'il permet de faire face aux charges financières, à maintenir et développer l'outil de production, à travers les dotations aux amortissements, à couvrir les risques au moyen des dotations pour dépréciation d'éléments d'actif et les provisions pour risques et charges, à dégager un autofinancement.

Le résultat d'exploitation représente les performances de l'entreprise en termes de rentabilité commerciale et industrielle. Il est la différence entre les produits d'exploitation et les charges d'exploitation et s'exprime par la relation suivante :

Résultat d'Exploitation = EBE + autres produits - autres charges + reprises - dotation aux amortissements et provisions d'exploitation uniquement

Indépendant de la politique financière et fiscale de l'entreprise et prenant en considération les aspects négligés par l'Excédent Brut d'Exploitation comme l'usure de l'outil de production et la dépréciation des actifs réalisables, il est très utile pour la banque.

La banque recourt de moins en moins à la notion de résultat net qui, essentiellement théorique mesure l'enrichissement de l'entreprise au cours d'un exercice. En effet, le résultat net n'est pas toujours très significatif pour le banquier dans la mesure où il dépend de la politique d'amortissement de l'entreprise.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, le banquier va plus s'intéresser à la capacité d'autofinancement (CAF), considérée comme un véritable indicateur de performance de l'entreprise.

La capacité d'autofinancement (CAF) constitue un flux potentiel de trésorerie qui doit permettre à l'entreprise de faire face aux dépréciations de valeur de son outil de production, aux besoins de financement de sa croissance et de rémunérer ses actionnaires.

La capacité d'autofinancement est un élément important de mesure des performances de l'entreprise, de son aptitude à rémunérer les capitaux investis et de ses possibilités de faire face aux charges de remboursement d'emprunts.

La CAF se calcule soit à partir de l'Excédent Brut d'Exploitation (méthode soustractive), soit à partir du résultat de l'exercice (méthode additive).

Elle mesure ainsi la capacité de l'entreprise à : couvrir ses risques par les dotations aux provisions, financer ses investissements et son développement en préservant l'indépendance financière de l'entreprise, rembourser les crédits accordés par les banques, rémunérer les associés (dividendes),

Les banques, en comparant la CAF aux montant des dettes financières, mesurent la capacité de remboursement de l'entreprise. Celles-ci sont attentives à l'évolution du ratio suivant : dettes financières / CAF

Ce ratio indique la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. Un ratio égal à trois par exemple indique que l'entreprise met trois ans à se libérer.

3.2.4. Garanties exigées

Elles constituent un gage de remboursement du crédit alloué. Selon la nature du crédit sollicité par le client, le créancier définit le type de sûreté qu'il doit apporter pour y accéder.

De plus, la structure qui sollicite le crédit est d'autant plus petite que les préteurs s'entourent de précautions pour prévenir le risque de non remboursement.

Lorsqu'il s'agit de crédit objectif c'est-à-dire destiné à financer une opération, le problème de la garantie est simultanément réglée par le bien que le crédit a permis d'acquérir (crédit bail par exemple).

Par contre lorsqu'il s'agit de crédit subjectif, destiné à financer l'activité de manière globale de l'entreprise, le créancier s'entoure de garanties.

Les garanties sont constituées de sûretés personnelles (cautionnement) et de sûretés réelles (gage, hypothèque, nantissement).

Les entreprises considèrent que les garanties exigées par les banques sont souvent excessives et contraignantes pour elles.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote