La prise de décision dans le milieu bancaire: analyse des critères essentiels d'octroi de crédit aux entreprises. Cas de la CBAO- groupe Attijariwafa Bank( Télécharger le fichier original )par Linda Murielle MFOUBA Ecole internationale des affaires - Master 1 2008 |
Chapitre 2 : CREDITS A MOYEN ET LONG TERMELes crédits à moyen et long terme sont principalement utilisés par des entreprises désireuses de financer leurs biens d'investissement (bâtiments, machines ou camions). Ces investissements représentent des dépenses lourdes pour l'entreprise, quelle que soit la nature de son activité ou sa taille. La banque a ainsi mis à sa disposition des types de crédits que nous verrons dans un premier temps. Aussi, dans le cycle d'investissement d'une entreprise, des sommes d'argent considérables sont souvent engagées. Pour s'assurer du recouvrement de ces fonds, les banques procèdent à une analyse économique et financière de la structure. Nous étudierons donc les différents instruments d'analyse dont disposent la banque pour évaluer un dossier de crédit et les critères sur lesquels elle s'appuie.
Les crédits à moyen terme sont accordés pour une durée comprise entre deux et sept ans pouvant comprendre une période de différé. Par ce genre de crédit, la banque assure le financement des investissements dans le cadre de : · Projet de création d'une entreprise ; · Projet d'extension (ex : augmentation des capacités de production, élargissement de la gamme de produits...) ; · Renouvellement de l'outil de production (ex : amortissement avancé des équipements existants, fréquence élevée des pannes des machines, technologie dépassée, etc.). Quant aux crédits à long terme ils portent sur une période dépassant sept années. C'est un financement destiné généralement à l'achat et/ou à la réalisation de biens dont les coûts sont très élevés et dont la durée de vie est supérieure à 7 ans (ex : bâtiments industriels, équipements lourds, etc.).
Le crédit d'équipement est une formule de financement des biens d'équipement, qui permet d'obtenir une solution adaptée aux caractéristiques particulières de chaque projet d'investissement, qu'il s'agisse de renouveler les équipements courants, d'acquérir des véhicules à usage professionnel, de réaliser des opérations de modernisation ou d'agrandissement du parc matériel. Autrement dit, il s'agit d'un crédit bancaire finançant des biens et des matériels utilisés par une entreprise. Le crédit d'équipement peut être accordé à moyen terme ou à long terme. La banque étudie le projet d'investissement, afin d'apporter à l'entreprise la solution de financement la mieux adaptée: - Une durée de remboursement pouvant aller jusqu'à 7 ans, selon la nature et la durée de l'amortissement des matériels ou du véhicule qu'elle souhaite acquérir; - Des décaissements fractionnés, suivant un plan d'investissement; - La possibilité de différés de remboursement, s'adaptant à sa trésorerie.
Le crédit-bail ou leasing, est une forme de crédit dans laquelle l'équipement ou le bien financé reste la propriété d'une société financière spécialisée, société de crédit-bail, généralement liée à un groupe bancaire. Elle le loue à l'entreprise moyennant des loyers. Cette dernière peut le racheter pour sa valeur résiduelle en fin de contrat. La valeur résiduelle est définie contractuellement entre le bailleur (société de crédit-bail) et le loueur (utilisateur du matériel). Cette opération ne doit pas être confondue avec une location simple que le locataire peut interrompre moyennant un simple préavis. Elle ne peut également être confondue avec une location-vente car son intérêt réside dans la faculté du locataire à lever l'option ou à ne pas le faire. Dans ce dernier cas, il peut choisir soit de restituer le
bien à la société bailleresse soit reconduire la location
pour une nouvelle durée. Mais généralement, l'option
d'achat est levée car les entreprises ont recours à cette formule
pour devenir in fine propriétaires de leur parc matériel.
Quand une banque prête de l'argent elle assume un risque appelé « risque crédit ». En effet, l'octroi d'un crédit se clôture de deux façons : · Soit l'emprunteur rembourse intégralement le crédit dans les conditions convenues ; · Soit il y a contentieux. On parle de contentieux lorsque le débiteur ne peut pas rembourser sa dette (risque de perte en capital) ou bien la rembourse avec un décalage par rapport au calendrier prévu (risque d'immobilisation des fonds) ce qui oblige la banque à se refinancer pendant cette période. Accorder un crédit est donc un acte complexe. Mais la décision d'octroi de crédit dispose de méthodes de détermination et permet, si elle est rigoureuse, une sélection qui réduit les risques assumés par les banques ou du moins conduit à les prendre en toute connaissance de cause. C'est pourquoi les banques évaluent les dossiers de crédit en se basant sur différents critères. L'objectif reste le même : couvrir le risque associé à un prêt. A partir des informations fournies par l'entreprise, précisément les documents comptables, les banques étudient la solvabilité de cette dernière. Les dossiers de demande de crédit subissent donc une évaluation ou encore une étude approfondie de l'entreprise.
L'examen préalable consiste à s'assurer que le dossier de demande de crédit est recevable avant d'apprécier la rentabilité de l'entreprise. A ce niveau, seuls les aspects formels (tels que l'existence juridique, la mise en place des documents comptables...) jouent un rôle. D'autres aspects tels que l'apport en fonds propres, les garanties exigées par la banque sont également vérifiés à ce stade. A cela, il faudrait ajouter la rencontre avec le client car la banque insiste sur le contact direct et personnel avec le promoteur qu'elle invite dans ses locaux : soit pour une interview individuel, soit pour une présentation devant le comité de crédit. Le comité de crédit est un organe de décision bancaire qui se prononce sur le refus ou l'acceptation d'un dossier. C'est un groupe restreint de personnes spécialisées dans différents services de la banque (engagement, risque, gestion...). Après une étude du dossier, le comité émet un avis favorable ou défavorable et peut ajourner un dossier pour avoir des informations complémentaires ; le dossier pourra alors repasser en comité de crédit pour une deuxième fois. La décision de recevabilité du dossier se fait à différents niveaux hiérarchiques de la banque et peut se résumer comme suit :
Toutefois, pour les banques, les perspectives de remboursement de crédit sont essentiellement liées à la santé économique et financière de l'emprunteur.
Le risque économique couru par l'entreprise peut être défini comme la somme des risques industriels, commerciaux et humains. L'analyse financière n'est pas suffisante pour appréhender une entreprise dans sa complexité. L'analyse économique de l'entreprise va permettre d'évaluer le risque économique qu'elle court en abordant ses réalités industrielles, commerciales et humaines. Cette étude doit s'appuyer sur les nombreux paramètres qui composent la vie de l'entreprise: sa direction, la détention du capital, le contexte juridique et historique dans lequel elle évolue, ses produits et ses parts de marché, sa structure de production, ses modes de commercialisation, ses perspectives de croissance à long terme...
Les banques exigent, sans exception, la présentation de documents comptables; la vérification par un expert comptable n'est cependant pas de rigueur. L'horizon historique pour bilans et comptes d'exploitation est généralement de trois ans, l'horizon des documents prévisionnels n'est pas spécifié. Hormis les bilans et comptes d'exploitation prévisionnels, on exige d'une manière systématique dans la plupart des banques des plans de trésorerie. La méthode des ratios semble être prédominante dans l'interprétation des documents comptables. Les banques opèrent avec des normes de structure financière, de rentabilité et d'exploitation propres à la maison et à sa politique de crédit. Ce qui intéresse les banques, ce sont des facteurs liés à l'équilibre financier de l'entreprise, à savoir le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, la trésorerie. En effet, l'analyse financière permet d'avoir une vision chiffrée à posteriori de l'évolution d'un organisme. Elle permet à la fois de mieux connaître ce dernier et de mieux évaluer ses atouts et ses faiblesses. Cette technique permet d'évaluer un certain nombre de risques auxquels l'organisation pourrait se voir exposer. Le retraitement de l'information comptable, précisément du bilan, vise ainsi à évaluer des grandeurs utiles. Le bilan peut être défini comme la photographie, à la clôture de l'exercice, de la situation patrimoniale de l'entreprise exprimé en termes: · d'avoir et de créances, c'est l'actif qui retrace donc l'emploie des ressources, · de dettes, c'est le passif qui montre l'origine des ressources. Il existe plusieurs présentations de bilan. Le bilan comptable est un document normalisé qui répond à des critères et des préoccupations plus juridiques que financières. Mais, il existe d'autres présentations de bilans mieux adaptées à l'analyse financière tels que le bilan fonctionnel. Le bilan fonctionnel est un bilan comptable modifié afin d'expliquer le fonctionnement de l'entreprise. Il permet une étude du financement de l'entreprise en faisant une distinction entre les cycles longs (investissement) et les cycles courts (exploitation). Le bilan fonctionnel facilite l'analyse de l'équilibre financier d'une entreprise. Cet outil permet de distinguer les emplois et les ressources stables des emplois et des ressources résultant du cycle d'exploitation. · Les emplois stables correspondent aux :
· Les actifs circulants, quant à eux, sont constitués par les valeurs brutes des
· Les ressources stables ou capitaux permanents se composent des :
· Les dettes sont constituées par les :
Le bilan fonctionnel regroupé en grandes masses se présente ainsi :
La simple lecture du bilan fonctionnel permet d'apprécier la structure financière de l'établissement, les besoins financiers et le type de ressources dont il dispose, de déterminer les équilibres entre les différentes masses et ainsi de faciliter la prise de décision. Mais surtout, le bilan fonctionnel permet de comparer trois notions fondamentales : le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement et la trésorerie. · Fond de roulement (FR) Il exprime la capacité structurelle de la société à financer son exploitation. Il s'obtient par la soustraction suivante : Fond de roulement = ressources permanentes - actif immobilisé Trois cas de figure peuvent se présenter : * Le Fond de roulement est positif : Dans ce cas, les ressources stables de l'entreprise sont supérieures à l'actif immobilisé constitué, c'est à dire que les ressources stables couvrent les besoins à long terme de l'entreprise. L'équilibre financier est donc respecté et l'entreprise dispose grâce au fond de roulement d'un excédent de ressources stables qui lui permettra de financer ses autres besoins de financement à court terme. * Le Fond de roulement est nul : Dans ce cas, les ressources stables de l'entreprise sont égales à l'actif immobilisé constitué, c'est à dire que les ressources stables couvrent les besoins à long terme de l'entreprise. Mais, même si l'équilibre de l'entreprise semble atteint, celle ci ne dispose d'aucun excédent de ressources à long terme pour financer son cycle d'exploitation ce qui rend son équilibre financier précaire. * Le fond de roulement est négatif : Dans ce cas, les ressources stables de l'entreprise sont inférieures à l'actif immobilisé constitué, c'est à dire que les ressources stables ne couvrent pas les besoins à long terme de l'entreprise. La règle prudentielle de l'équilibre financier n'est donc pas respectée. L'entreprise doit donc financer une partie de ses emplois à long terme à l'aide de ressources à court terme ce qui lui fait courir un risque important d'insolvabilité. Une telle situation entraîne généralement une action rapide de la part de l'entreprise pour accroître ses ressources à long terme et retrouver un fond de roulement excédentaire. · Besoin en fonds de roulement (BFR) Une fois que l'entreprise a acquis les immobilisations indispensables à son activité de production, elle va devoir financer les besoins liés à son cycle d'exploitation. Il existe en effet un décalage temporel entre d'une part les dépenses engagées par l'entreprise pour produire, et d'autre part, les recettes tirées de la vente des biens ou services produits par l'entreprise. En effet, l'entreprise a besoin de matières premières et autres biens intermédiaires qui sont consommés dans le temps selon la cadence de production de l'entreprise. Elle peut dans certains cas bénéficier de délais de paiements accordés par ses fournisseurs ce qui lui permet de différer dans le temps le règlement de ces charges. De la même manière, l'entreprise peut être amenée à concéder des délais de paiement à ses clients et enregistre alors les créances clients qui retardent d'autant la perception par l'entreprise des encaisses liées à des ventes déjà réalisées. Le besoin en fonds de roulements résulte donc des décalages temporels entre les décaissements et les encaissements des flux liés à l'activité de production de l'entreprise. BFR = Emplois d'exploitation - Ressources
d'exploitation. La aussi, trois cas de figure sont possibles : * le besoin en fond de roulement est positif : Dans ce cas, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont supérieurs aux ressources d'exploitation. L'entreprise doit donc financer ces besoins à court terme soit à l'aide de son excédent de ressources à long terme (Fond de roulement), soit à l'aide de ressources financières complémentaires à court terme (concours bancaires...). * le besoin en fonds de roulement est nul : Dans ce cas, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont égaux aux ressources d'exploitation, L'entreprise n'a donc pas de besoin d'exploitation à financer puisque le passif circulant suffit à financer l'actif circulant. * le besoin en fond de roulement est négatif : Dans ce cas, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont inferieurs aux ressources d'exploitation. L'entreprise n'a donc pas de besoin d'exploitation à financer puisque le passif circulant excède les besoins de financement de son actif d'exploitation. L'entreprise n'a donc pas besoin d'utiliser ses excédents de ressources à long terme (Fond de roulement) pour financer d'éventuels besoins à court terme. · Trésorerie Elle est la résultante de la réalisation ou non de l'équilibre financier. Soit: Trésorerie = Fonds de Roulement - Besoin en Fonds de Roulement L'analyse du solde de la Trésorerie permet de se faire une idée sur la situation financière de l'entreprise. On a alors les situations suivantes : * la Trésorerie nette de l'entreprise est positive : Dans ce cas, les ressources financières de l'entreprise sont suffisantes pour couvrir les besoins (soit Fond de roulement > besoin en Fonds de roulement), ce qui signifie que la situation financière de l'entreprise est saine et qu'elle est même en mesure de financer un surcroît de dépenses sans recourir à un emprunt. * La Trésorerie nette de l'entreprise est nulle : Dans ce cas, les ressources financières de l'entreprise suffisent juste à satisfaire ses besoins (Fond de roulement = Besoin en Fonds de roulement). La situation financière de l'entreprise est équilibrée mais celle-ci ne dispose d'aucune réserve pour financer un surplus de dépenses que ce soit en termes d'investissement ou de d'exploitation. * la Trésorerie nette de l'entreprise est négative : Dans ce cas, l'entreprise ne dispose pas de suffisamment de ressources financières pour combler ses besoins. Elle doit donc recourir à des financements supplémentaires à courts termes (découverts bancaires...) pour faire face à ses besoins de financement d'exploitation. Il y a donc un risque financier à court terme si l'entreprise ne parvient pas à accroître rapidement ses ressources financières à long terme, ou à limiter ses besoins d'exploitation à court terme. A partir du bilan fonctionnel, la banque calcule des ratios. Un ratio est un rapport entre deux grandeurs comptables significatives. Il permet des comparaisons en valeurs relatives qui varient selon la taille de l'entreprise : - analyse de l'évolution d'une entreprise dans le temps en comparant les ratios d'un exercice avec ceux des exercices précédents ; - comparaison des ratios d'une entreprise avec ceux des entreprises du même secteur d'activité. On distingue ainsi : · Les ratios de structure - ratio de couverture des emplois stables Ressources stables / Emplois stables Les emplois stables doivent être financés par des ressources stables. Ce ratio doit dans la plupart des cas être supérieur à 1. - ratio de couverture des capitaux investis Ressources stables / (Emplois stables + BFR) Pour plus de prudence, les ressources stables devraient financer les emplois stables mais aussi le BFR. -ratio d'indépendance financière ou taux d'endettement Endettement / Capitaux propres L'endettement est défini comme étant égal aux dettes financières c'est à dire emprunts à long terme et emprunts bancaires à court terme (découvert ou crédit de trésorerie), auquel on ajoute les effets escomptés non échus. Un endettement doit être raisonnable, même s'il est variable suivant le secteur d'activité. En général, le ratio ne doit pas être supérieur à 1. Les banques refusent souvent d'accorder des crédits aux entreprises dont le taux d'endettement dépasse ce seuil. · les ratios d'activité ou de rotation - poids du Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation (BFRE) sur le chiffre d'affaires BFRE x 360 jours / Chiffres d'affaires HT Ce ratio exprime, en nombre de jours, le délai de rotation de l'ensemble du besoin. Il fournit un critère d'appréciation synthétique sur le poids global du besoin cyclique supporté par l'entreprise. - délai de rotation des stocks Stocks moyens x 360 jours / coût d'achat des marchandises vendues La rotation des stocks est le ratio des ventes annuelles par rapport aux stocks, précisant combien de fois les stocks de l'entreprise sont vendus et renouvelés durant une période comptable. Ce ratio permet de connaître l'état des stocks en nombre de jours. Une hausse du nombre de jours de stocks peut marquer une mauvaise gestion des stocks, une baisse de l'activité ou encore le développement de projets conséquents. Dans tous les cas, ce ratio est à surveiller de près. Tout stock constitué est une immobilisation de ressources importante et pas forcément utile. Plus le renouvellement des produits en stock est rapide, plus le bénéfice pour le vendeur est important car plus l'amortissement des frais fixes de stockage peut être réparti sur un plus grand nombre d'unités. Le capital investi est ainsi rentabilisé plus vite. - délai de crédit clients Créances clients x 360 jours / Chiffre d'affaires annuel TTC Ce ratio permet de mesurer le degré de liquidité des créances clients. En bonne gestion, la rotation des créances clients ne devrait pas être moins rapide que celle des dettes fournisseurs. - délai de crédit fournisseurs Dettes fournisseurs x 360 jours / Achats TTC Il exprime en nombre de jours d'achats, le délai moyen de paiement de l'entreprise à ses fournisseurs.
Il existe une forme de risque que tous les bailleurs de fonds supportent à différents niveaux : il s'agit du risque d'insolvabilité. Une entreprise est insolvable lorsqu'elle est incapable d'honorer ses engagements financiers contractuels. Par exemple, une entreprise qui a contracté une dette bancaire et qui est incapable de payer les intérêts et/ou de rembourser le capital, est insolvable. En effet, le crédit est une anticipation de recettes futures. Tout crédit comporte le risque que ces recettes ne se produisent pas et qu'aucun remboursement ou bien seulement un remboursement à l'échéance. Le risque d'insolvabilité est essentiel dans l'activité de la banque dont une des fonctions est la distribution de crédits. L'appréciation du risque d'insolvabilité est donc une première importance et on peut schématiser ainsi le comportement de la banque conférée à ce risque ; un crédit n'est accordé que si le banquier estime que la probabilité de remboursement excède celle de non remboursement. Mesurer le risque d'insolvabilité revient à évaluer la capacité d'une entreprise à faire face à ses obligations financières. Il est possible d'évaluer cette capacité à l'aide de ratios financiers. Il s'agit habituellement des ratios d'endettement, de liquidité et de couverture du fardeau de la dette. · Endettement Le niveau d'endettement peut se mesurer de plusieurs façons. De façon générale, plus une entreprise est endettée, plus l'effet de levier financier est important et plus son risque financier augmente. Peut-on affirmer de la même façon que plus elle est endettée, plus elle est insolvable ? Non, bien sûr, car une entreprise endettée n'est pas insolvable si elle génère suffisamment de liquidités pour remplir ses obligations financières contractuelles. L'insolvabilité n'est pas relative uniquement au niveau d'endettement mais plutôt à la relation qui existe entre la rentabilité d'exploitation et la quantité de charges financières fixes. La mesure du niveau d'endettement ne représente donc pas une mesure parfaite du risque d'insolvabilité. Elle ne constitue qu'un indicateur indirect de la capacité d'une entreprise à faire face à ses obligations. On peut tout de même avancer que plus une entreprise est endettée, plus il y a de risque qu'elle éprouve des problèmes de solvabilité un jour ou l'autre. · Liquidité Détenir des liquidités signifie que l'on possède des sommes d'argent ou des actifs qui peuvent rapidement se transformer en cash. Évidemment, plus on détient de liquidités, plus on devrait être en mesure d'honorer nos obligations financières. On mesure habituellement l'état des liquidités d'une entreprise par le ratio du fonds de roulement. Ce ratio mesure la capacité de payer nos créances à court terme si elles venaient à échéance immédiatement. C'est une mesure intéressante mais qui présente certaines lacunes. Ce ratio est statique et ne permet pas de saisir l'aspect dynamique de la situation. On peut corriger les lacunes en utilisant une forme plus restrictive du ratio de fonds de roulement : le ratio de liquidité restreinte. Il a pour objet d'évaluer l'état des liquidités réelles d'une entreprise. Les ratios de liquidité sont des outils intéressants pour évaluer le risque d'insolvabilité. Tout comme pour l'endettement, ils ne représentent pas des mesures directes de cette forme de risque. Par contre, il est logique de déduire qu'il existe une plus grande probabilité qu'une entreprise ait des difficultés à honorer ses obligations financières contractuelles si l'état de ses liquidités est précaire. Plus les liquidités détenues par une entreprise sont importantes, plus son risque d'insolvabilité est faible. Toutefois, le jugement d'une telle situation appelle à la prudence et varie généralement à travers le domaine d'activité. La détention d'actifs à court terme en trop grand nombre peut aussi dénoter une mauvaise gestion qui réduit l'efficacité de l'entreprise. De façon générale, quand une entreprise présente de faibles ratios de liquidité, l'analyste doit regarder le contexte. S'ils sont faibles et que l'entreprise présente un cycle de conversion de l'encaisse peu élevé, la situation n'est alors pas dramatique. Cependant, si la faiblesse du ratio s'explique par un cycle de conversion de l'encaisse et un niveau de dette à court terme élevés, la situation est beaucoup plus grave. · Couverture du fardeau de la dette L'utilisation de la dette impose un fardeau, celui de devoir payer les intérêts dus et de rembourser le capital. La solvabilité d'une entreprise dépend de sa capacité à générer suffisamment d'argent pour s'acquitter de ce fardeau. Il est possible de construire des ratios financiers mesurant directement la capacité de remboursement. Pour ce faire, il s'agit d'évaluer la quantité d'argent générée par l'exploitation et la comparer aux sommes requises pour s'acquitter des obligations financières contractuelles. Les ratios de couverture des intérêts et du fardeau de la dette procèdent à ce calcul. Ces ratios renseignent sur la capacité d'une entreprise à générer un bénéfice suffisant pour couvrir les obligations financières. Le ratio de couverture des intérêts (ICR en anglais)3(*) est simple à calculer mais incomplet puisqu'il ne tient pas compte du fait qu'il est impossible de se soustraire au remboursement du capital. Bénéfice d'exploitation / intérêts sur la dette Plus ce ratio s'élève, plus l'entreprise est capable d'acquitter ses frais d'intérêts. Le ratio de couverture du fardeau de la dette mesure la capacité de payer les intérêts et de rembourser la portion « capital » du versement sur la dette. Si le bénéfice net est égal à zéro, le ratio le sera aussi. Ceci signifie qu'on a réussi à payer les intérêts mais qu'il ne reste rien pour rembourser le capital. (Bénéfice d'exploitation+ intérêts+ amortissement) ÷ (Portion courante de la dette à long terme + intérêts) Si le ratio est égal à un, ceci signifie que les bénéfices générés étaient tout juste suffisants pour couvrir les intérêts et le remboursement de capital. Idéalement, une entreprise devrait obtenir un ratio beaucoup plus grand que 1. Plus le ratio est grand, plus le risque d'insolvabilité est faible. Les ratios de couverture nous renseignent directement sur la capacité de remboursement des charges financières contractuelles relatives à la dette. En ce sens, ils représentent d'excellentes mesures du risque d'insolvabilité, notamment le ratio de couverture du fardeau de la dette
En dehors du bilan, la banque fait également une étude du compte de résultat de l'entreprise. L'analyse du compte de résultat permet en outre de mesurer la rentabilité d'une entreprise, c'est à dire permet de mesurer dans quelle mesure, une entreprise, du fait de son activité de production, dégage un bénéfice ou au contraire une perte. La rentabilité d'une entreprise fait donc le rapport entre d'une part, les résultats obtenus par l'entreprise et d'autre part, les moyens utilisés pour arriver à ce résultat. Le résultat d'une entreprise peut être estimé à partir d'un certain nombre de critères : - Le Résultat d'exploitation : qui mesure la capacité d'une entreprise à dégager un résultat du simple fait de son activité de production. - Le Résultat de l'exercice : qui
mesure la capacité de l'entreprise à dégager un
résultat positif une fois pris en compte l'ensemble de ses produits et
de ses charges. De même, les moyens mis en oeuvre par une entreprise peuvent être mesurés par: - Le total du bilan : le total de l'actif mesure l'ensemble des biens et droits utilisés par l'entreprise pour produire. - Les capitaux propres : mesurent l'ensemble des ressources financières stables immobilisées par l'entreprise pour produire - Le capital social de l'entreprise : qui mesure l'ensemble des moyens financiers avancés par les actionnaires de l'entreprise. L'estimation de la rentabilité d'une entreprise est donc un bon indicateur pour mesurer l'efficacité de l'entreprise dans le cadre de sa fonction de production. C'est pourquoi, le calcul de la rentabilité d'une entreprise peut s'accompagner d'une comparaison de son niveau de rentabilité avec celui de ses principaux concurrents. En effet, une entreprise peut très bien être rentable, mais révéler un niveau de rentabilité inférieur à celui de son secteur d'activité, ce qui tendrait à démontrer son manque de compétitivité par rapport à ses concurrents directs. Il existe différents types de ratios utilisés pour calculer la rentabilité d'une entreprise : · Rentabilité globale d'une entreprise Elle mesure la rentabilité de l'ensemble des actifs utilisés par l'entreprise. Elle est calculée en faisant le rapport suivant : Rentabilité Globale = (Résultat net * 100) / Actif total La rentabilité globale est une mesure par trop générale, et elle est souvent complétée par d'autres ratios plus significatifs. · Rentabilité économique Cet indicateur mesure la rentabilité mesurée par rapport aux actifs immobilisés utilisés par l'entreprise pour produire. On la calcule donc en faisant le rapport suivant : Rentabilité économique = (Résultat net * 100) / Investissement total. Ce ratio est en indicateur plus pertinent de la rentabilité mesurée en termes d'efficacité du processus productif. · Rentabilité financière Ce ratio mesure la rentabilité exprimée par rapport aux capitaux investis dans l'entreprise. Il se détermine de la manière suivante Rentabilité financière = (Résultat net * 100) / Capitaux propres. Si la rentabilité financière est supérieure à la rentabilité économique, alors on dit que l'entreprise bénéficie d'un effet de levier. · Rentabilité commerciale Ce ratio exprime la rentabilité de l'entreprise en fonction de son volume d'activité. Il se calcule de la manière suivante : Rentabilité commerciale = (Résultat net * 100) / Chiffre d'affaire. On détermine alors le taux de marge de l'entreprise, qui permet d'estimer le résultat futur de l'entreprise en fonction de la variation de son volume d'activité mesuré par le chiffre d'affaire. Comme on le voit, la notion même de rentabilité est une notion qui varie selon l'approche que l'on retient. Voila pourquoi il est souvent utile de calculer plusieurs ratios pour avoir une vision la plus précise possible de la rentabilité de l'entreprise étudiée. En outre, pour affiner l'analyse du compte de résultat, il est recommandé d'utiliser des indicateurs obtenus par calculs simples de regroupement de comptes : les soldes intermédiaires de gestion (SIG). Les SIG, Soldes intermédiaires de gestion, servent à mieux comprendre et analyser la formation du résultat. D'une information purement comptable nous passons à un moyen d'information de l'entreprise. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion, prolongement direct du compte de résultat, permet une analyse économique plus fine que la simple lecture directe du compte de résultat. Les soldes intermédiaires de gestion correspondent à des différences significatives entre des produits et des charges, chacun de ces soldes constituant une étape supplémentaire dans la formation du résultat de l'exercice. La liste ci après présente les soldes en cascade, chaque solde se déduisant du précédent : · La marge commerciale sera essentiellement utile aux établissements à caractère industriel et commercial ; elle mesure les ressources d'exploitation de l'établissement . · La valeur ajoutée (VA) évalue la dimension économique de l'établissement car elle correspond à la richesse créée. Elle caractérise en outre le degré d'intégration des activités. En effet, le recours à la sous-traitance augmente le montant des consommations externes et diminue d'autant celui de la valeur ajoutée. · L'excédent brut d'exploitation (EBE) représente la ressource fondamentale tirée du cycle d'exploitation et mesure ce qui reste à l'établissement, après la rémunération des facteurs de production, et avant celle des capitaux propres et empruntés pour maintenir ou accroître son outil de production. C'est donc un indicateur de sa rentabilité économique. · Le résultat d'exploitation traduit la performance économique de l'établissement indépendamment de sa politique de financement et du régime d'imposition des bénéfices. Si le résultat d'exploitation apporte en général peu d'éléments supplémentaires par rapport au solde précédent dans les entreprises privées, compte tenu des commentaires suivants sur l'excédent brut d'exploitation, selon le plan comptable applicable à l'établissement étudié, il peut être très enrichissant d'y accorder une plus grande importance. · Le résultat financier exprime le résultat réalisé par une entreprise en raison de sa situation financière et des choix qu'elle a effectués en matière de financement. Il ne prend en compte que les produits et charges financiers. · Le résultat hors activités ordinaires (ou résultat HAO), simple contraction entre les charges et les produits exceptionnels, permet de constater la masse de ces opérations et de la comparer à celle des opérations courantes ; · Le résultat de l'exercice ou résultat net comptable tient compte de tous les produits et de toutes les charges et correspond au solde du compte " résultat ".
Outre les facteurs essentiels qui viennent d'être analysés, doivent être également considérés certains facteurs qui, sans avoir l'importance des premiers, ne peuvent être ignorés: le facteur "qualité du dirigeant" tout d'abord, la difficulté de rompre une relation d'affaires avec l'un de ses clients ensuite, le facteur conjoncturel enfin. · Facteur « qualité du dirigeant » : Ce facteur qualité du dirigeant est souvent présenté comme un facteur essentiel à la prise de décision, en témoignent certaines déclarations de banquiers selon lesquelles au facteur humain pourrait être imputé le tiers voire la moitié de la décision prise. Certains établissements bancaires mettent clairement en évidence un rang prééminent de ce facteur parmi les divers critères d'appréciation bancaire d'un dossier de crédit. Si l'on en croit la littérature bancaire en ce domaine, un dirigeant de qualité doit satisfaire aux conditions suivantes: il doit être honnête et respectueux des engagements pris. En outre, il doit être compétent, et capable de retourner une situation jugée difficile. Notons toutefois le caractère éminemment subjectif de ces diverses caractéristiques, et la quasi impossibilité d'en fournir une estimation mesurable, entraînant de ce fait une association de la notion de "dirigeant de qualité" à celle de "dirigeant en qui on peut avoir confiance", confiance s'appuyant sur une relation sans histoires que l'on a pu avoir dans le passé avec lui, la régularité avec laquelle il fournit les informations comptables et financières nécessaires au suivi de son compte, voire même la qualité des informations fournies. Les éléments cités précédemment montrent que toute appréciation de la qualité d'un dirigeant implique le plus souvent que celui-ci soit déjà client de la banque (ancienneté du compte). Lorsque ce n'est pas le cas, et qu'il s'agit d'un nouveau client, c'est à la "réputation" de ce dernier que l'on se référera, élément là encore éminemment subjectif. En outre, quelque soit le niveau d'examen du dossier, on peut s'attendre à ce que le poids du facteur "qualité du dirigeant" soit d'autant plus important que la situation financière de l'entreprise paraît bonne. En effet, dans bien des cas, lorsque les résultats de l'entreprise sont bons, la compétence du dirigeant est en fait présumée; toutefois dans ces cas on peut s'interroger sur la nature du facteur ayant conduit à une décision favorable du banquier. S'agit-il du facteur "qualité du dirigeant" qui a joué son rôle, ou s'agit-il plutôt des résultats financiers de l'entreprise? La seconde hypothèse nous paraît ici la plus vraisemblable. L'impact du facteur "qualité du dirigeant" ne pourrait être remis en cause si, face à une entreprise en situation difficile, un banquier en dépit de cette situation difficile, décidait d'épauler son client sans contrepartie pour lui permettre de franchir ce cap difficile. Notons toutefois que si un tel scénario n'est pas exclu, l'observation des relations Banque- Entreprise en faisant foi, il ne convient pas de transformer cette possibilité en comportement général des établissements bancaires face à leurs clients: en fait, même en cas de reconnaissance formelle de la qualité du dirigeant, le banquier considérera souvent qu'il lui est impossible de servir en l'état la demande qui lui est faite, son rôle n'étant pas de compenser l'insuffisance des fonds propres de l'entreprise par une progression de son propre engagement dans l'affaire. La qualité des dirigeants d'une entreprise est, certes, une condition nécessaire à l'octroi de crédit de la part de ses banquiers, mais elle n'en constitue pas une condition suffisante. · La difficulté d'une rupture de relations d'affaires avec une entreprise donnée : Si l'entreprise est fragile ou en difficulté, un tel retrait brutal de son banquier ne peut que la condamner irrémédiablement en la conduisant au dépôt de bilan. Le coût pour la banque est ici la perte probable pour la banque d'une partie non négligeable de ses encours dans l'entreprise, part qui, dans cette éventualité, ne lui sera jamais remboursée. A ce coût financier s'ajoute un coût d'image pour la banque: il n'est jamais positif pour un établissement bancaire, du point de vue de ses propres clients, d'avoir été celui dont le retrait a précipité le dépôt de bilan d'un de ses clients. Cet élément sera d'autant plus fort que l'entreprise concernée est un acteur important de l'économie locale et qu'est grande la probabilité de voir sa responsabilité engagée par le client devant les Tribunaux au titre d'une rupture abusive de crédit. C'est pour toutes ces raisons que, sont extrêmement rares de tels retraits brutaux d'un établissement bancaire, la solution choisie par ceux-ci étant plutôt des retraits progressifs et si possible négociés avec l'entreprise. Il s'agira dans un premier temps d'éviter de voir s'aggraver le risque pris sur le client concerné et de prendre des mesures de surveillance rapprochée du compte de ce dernier: surveiller les utilisations des concours accordés à l'entreprise par ses divers partenaires bancaires, s'assurer que le compte du client fonctionne dans la limite des autorisations accordées, examiner avec attention la nature des effets apportés à l'escompte et, sur la base de l'observation du taux d'impayés, réduire la possibilité d'escompte aux seuls effets dont le risque de rejet est nul ou faible, notifier enfin à l'entreprise dans les formes légales une révision à la baisse du découvert bancaire autorisé. Dans tous les cas de figure, l'établissement bancaire aura intérêt, dès la décision de désengagement prise, de la faire connaître à l'entreprise, de telle sorte que puisse être négocié avec ses responsables un rythme de désengagement progressif compatible avec la situation financière de l'entreprise et susceptible de préserver les intérêts et de l'entreprise et de l'établissement bancaire. Ce n'est guère finalement que pour les entreprises dont la situation est jugée irrémédiablement compromise et/ou pour lesquelles existe pour la banque un risque d'être mise en cause pour soutien abusif de crédit que peut être attendue une rigueur extrême du prêteur de fonds, celui-ci étant alors soucieux de ne pas enfler inconsidérément un Passif de liquidation dont la responsabilité pourrait plus tard lui être imputée. · Le facteur conjoncturel : On ne saurait omettre le rôle de ce facteur conjoncturel dépendant de la situation économique d'ensemble et du secteur bancaire et de ses clients. La conjoncture économique récente nous en fournit un exemple évident. Face à la montée des provisions dans les bilans bancaires et de la fragilité des entreprises face à la récession économique, beaucoup d'établissements bancaires ont restreint leur offre de concours, chacune se contentant de suivre à minima ses propres clients, et s'efforçant de n'élargir sa clientèle qu'à des entreprises exemptes de tout risque. La conséquence d'une telle politique est de rendre plus difficile l'accès au crédit pour les nombreuses PME qui ne font pas partie de ces "bons risques", et d'apporter des arguments à tous ceux qui reprochent aux banquiers leur "frilosité".
Le banquier prête en fonction de la capacité de l'entreprise à payer régulièrement les intérêts et à rembourser le capital. Plus le crédit est long, plus le risque est difficile à évaluer. Afin de limiter son risque, le banquier demande ou exige des garanties, s'il estime que l'ensemble des crédits est très important comparé aux capitaux propres de votre société, à ses bénéfices, à sa capacité d'autofinancement, à l'endettement existant, qu'il mesure préalablement par une batterie de ratios. En fait, les garanties sont demandées par l'organisme bancaire prêteur afin d'optimiser le remboursement du crédit en cas de défaillance de l'emprunteur. Il existe deux types de garanties : les garanties personnelles et les garanties réelles. Les garanties ou "sûretés" exigées pour le recouvrement d'un prêt sont dites "réelles" lorsqu'elles portent sur un bien, "personnelles" dans les autres cas. · Garanties personnelles La principale des garanties personnelles est le cautionnement, souvent demandé au dirigeant-actionnaire. Le cautionnement peut être défini comme l'engagement pris par un tiers, appelé caution, de s'exécuter en cas de défaillance du débiteur. Dans le cas d'un crédit, la personne qui se porte caution peut être donc éventuellement tenue de rembourser le capital, de payer les intérêts normaux et les intérêts de retard et les frais éventuels de procédure. L'établissement financier doit vérifier que les ressources de la personne se portant caution lui permettent de garantir le montant cautionné. On distingue le cautionnement simple et le cautionnement solidaire. Dans le premier (cautionnement simple), la banque ne peut poursuivre la caution que lorsque le débiteur principal est définitivement défaillant et que les recours utilisables contre lui ont été épuisés. De plus, dans le cas où il y a plusieurs cautions, chacune n'est engagée que pour sa part.Dans le second (cautionnement solidaire), la personne qui se porte caution peut être appelée à payer à la place de l'emprunteur dès que ce dernier est défaillant. De plus, lorsque plusieurs personnes sont cautions solidaires, elles garantissent ensemble le créancier et chacune d'entre elles est engagée pour le tout. Si l'acte de caution ne le précise pas, la caution ne garantit que le capital. Pour qu'elle soit contrainte au paiement des intérêts, l'acte doit y faire référence et indiquer le taux de ces intérêts. L'aval est une autre forme de garantie personnelle. Il s'agit d'un acte par lequel un tiers, garantit le paiement à l' échéance d'un effet de commerce. L'avaliste (celui qui donne son aval) s'engage à payer le porteur d'un effet de commerce, en l'occurrence la banque, en cas de non paiement à l'échéance. Matériellement l'avaliste signe l'effet avec la mention « bon pour aval du tiré» ou avalise sur une lettre séparée. Plus il y a d'avals, plus un effet de commerce offre des garanties sur son paiement à l' échéance. · Garanties réelles Il s'agit d'un privilège demandé par un créancier et qui porte sur une chose. Les garanties réelles très utilisées sont le gage, le nantissement et l'hypothèque (par exemple le banquier pratique souvent le nantissement de matériel ; le nantissement du fonds de commerce ; le gage sur véhicule ainsi que l'hypothèque). Le créancier bénéficiant d'une garantie réelle (réel vient du latin "rées" qui signifie "chose") peut, en cas de non-paiement du débiteur, faire saisir le bien donné en garantie et le faire vendre pour être payé en priorité. L'hypothèque constitue une garantie portant sur un immeuble : en cas de défaillance de l'emprunteur, le produit de la vente de l'immeuble est remis au créancier hypothécaire, en l'occurrence l'établissement de crédit. Le nantissement est un contrat par lequel un débiteur remet une chose à son créancier pour sûreté de la dette. On parle de gage lorsqu'il s'agit de choses mobilières. Conclusion partielle L'octroi d'un crédit à moyen et long terme fait, de la part du banquier, l'objet d'une étude poussée car le risque provient de la durée et de l'importance du prêt. Il faut étudier les incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière de l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte tenu de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui mettra en parallèle l'ensemble des charges et ressources de l'emprunteur, afin de dégager les possibilités futures de l'entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement de l'opération de crédit. L'analyse d'une demande de crédit à moyen terme repose principalement sur l'étude de différents éléments :
* 3 ICR : Interest Cover Ratio. |
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