Le tableau ci-dessus montre que le caractère
distinctif, c'est-à-dire singulier, du visage et de la voix, pour ce qui
concerne la reconnaissance faciale et vocale, est faible, de même que
celui de la démarche. Il est moyen pour ce qui concerne la
géométrie de la main (dispositif souvent utilisé dans les
écoles en France) et le réseau veineux de la main, mais
élevé dès lors qu'il s'agit de l'empreinte palmaire,
« technologie à trace ». L'ADN, l'empreinte
digitale, l'iris et la rétine sont au contraire des
caractéristiques biométriques hautement distinctives, ce qui
explique en partie leur utilisation lorsque les populations visées sont
de grande taille. Ces dernières
194 Source: Anil K. Jain, Arun Ross et Salil
Prabhakar, « An Introduction to Biometric Recognition »,
IEEE Transactions on Circuits and Systems for Video
Technology, vol. 14, n° 1, janvier 2004. Il s'agit d'une estimation
des auteurs.
Chapitre II:Le rêve biométrique confronté
aux défis technologiques p. 84
caractéristiques, mis à part la rétine,
sont aussi dotées d'une grande invariance au cours du temps,
contrairement au visage (moyenne) ou à la géométrie de la
main.
Le critère de « collectability »
(enregistrement) se réfère à la possibilité de
transformer en gabarit, ou suite alphanumérique, la
caractéristique en question. Elle est faible pour l'ADN et la
rétine; moyenne pour l'empreinte digitale et palmaire, ainsi que pour le
réseau veineux de la main, l'iris et la voix; élevée pour
le visage et la géométrie de la main.
La « performance » indique la vitesse et la
capacité de discrimination des systèmes, critères qui ont
depuis 2004 évolués. Par ailleurs, certains systèmes
hautement discriminants (ADN) sont par ailleurs lents : ce critère ne
nous apporte donc que peu d'éléments. De même, le
critère d' « acceptabilité » est subjectif, variant
selon les pays et les cultures (la reconnaissance du visage, par exemple,
semble être moins acceptée en France qu'ailleurs, en raison d'une
certaine méfiance à l'égard de la vidéosurveillance
en général).
Le dernier critère se réfère aux
possibilités de fraude, et est fonction des progrès techniques.
Toutefois, elle montre qu'il est plus facile de frauder les dispositifs de
reconnaissance d'empreintes digitales et de contour de la main (niveau moyen),
que les dispositifs de reconnaissance d'iris ou de rétine, ou encore
d'ADN. Les dispositifs de reconnaissance vocale sont eux facilement
trompés.