Outre les documents d'identité, la dactyloscopie est
aujourd'hui considérée par l'entreprise Unisys, rédacteur
du rapport « Biometrics in Europe »148 (2007), en
raison de sa fiabilité, comme la « technologie la plus mature
» pour ce qui concerne le contrôle de l'accès aux prestations
sociales. Le système automatisé d'identification des empreintes
digitales (AFIS, Automated Fingerprint Identification System)
utilisé aux Philippines, qui contenait 20 millions
d'empreintes en 2000 de personnes susceptibles de solliciter
une aide sociale, est l'illustration d'un tel usage149.
Dans le secteur marchand, le contrôle d'accès
via l'examen des empreintes digitales est aussi utilisé, par exemple,
pour la micro-informatique (technologie
146 Filhol, Emmanuel (2007), « La loi de 1912 sur la
circulation des « nomades » (Tsiganes) en France » in Revue
Européenne des Migrations Internationales, 2007, 2,
p. 135-158
147 Pour un historique plus complet de la carte
d'identité en France, cf. Pierre Piazza, par ex.
« Logiques et enjeux de la mise en carte
policière des nationaux », in Identités nationales
d'Etat, hors-série du Journal des anthropologues,
AFA-Fondation MSF, Paris, 2007, p.105-131, ou « « La «
carte d'identité de français » sous Vichy », in
Crettiez et Piazza (2006), p.51-69. Pour une chronologie de la carte
d'identité en France, cf. le « rapport d'information (...) sur la
nouvelle génération de documents d'identité et la fraude
documentaire » (dir. J.-R. Lecerf), déposé au Sénat
le 29 juin 2005 (abrégé par la suite « rapport Lecerf (2005)
»), p.15.
148 UNISYS (2007, dir. Patrice-Emmanuel Schmitz), Biometrics
in Europe. Trend Report, 2007, Bruxelles, janvier 2007 (copyright
Commission européenne).
149 CNIL, 21e rapport
d'activité 2000, p.104
Chapitre II:Le rêve biométrique confronté
aux défis technologiques
p. 74
Precise Match-on-Card TM, mis en oeuvre par Precise
Biometrics et WinMagic15°), pour les téléphones
portables (LG, Motorola), ou pour la vérification de l'identité
lors de transactions économiques sur Internet (Biometric Security Card
inventée par Quard Technology, qui délivre un mot de passe
lorsque la personne est authentifiée grâce au gabarit de son
empreinte digitale stockée sur sa carte à puce151).
Elle se heurte, ici, aux procédés relativement simple de fraude,
consistant à copier l'empreinte digitale à l'aide de cire, etc.
De nouveaux dispositifs, visant à détecter le caractère
« vivant » du doigt testé, sont donc mis en oeuvre. Ceux-ci,
à leur tour, posent de nouveaux problèmes, puisqu'ils pourraient
permettre d'obtenir des informations médicales (tension...), etc.