GENERALITES
GENERALITES :
1. DEFINITION :
Les schistosomoses ou bilharzioses sont des maladies
parasitaires dues à la présence de vers plats
(schistosoma) logées dans les vaisseaux sanguins. La
transmission urinaire ou fécale faisant intervenir des hôtes
intermédiaires (mollusques d'eau douce). La symptomatologie est le
reflet des lésions provoquées par la migration ou l'embolisation
des oeufs.
2. AGENTS PATHOGENES
Cinq espèces du genre Schistosoma appartenant à 3
groupes parasitent l'homme :
- Groupe haematobium : comprend
Schistosoma haematobium (Bilharz, 1852), agent de la bilharziose urinaire et
Schistosoma intercalatum (Fischer, 1934), agent de la bilharziose rectale en
Afrique centrale.
- Groupe mansoni : avec Schistosoma
mansoni (Sambon, 1907), agent de la bilharziose intestinale.
- Groupe japonicum : comprend Schistosoma japonicum
(Katsurada, 1904), agent de la bilharziose artérioveineuse
sino-japonaise et Schistosoma mekongi (Voge, Bruckner & Bruce, 1978), agent
de la bilharziose du Mékong rencontrée au Laos et au Cambodge.
3. TAXONOMIE DES SCHISTOSOMES
Les schistosomes appartiennent à l'embranchement des
Plathelminthes, à la classe des Trematoda, à la sous-classe des
Digenea, à l'ordre des Strigeatoida, à la famille des
Schistosomitidea, à la sous-famille des Schistosomatinea et au genre
Schistosoma. Les Schistosomes sont caractérisés par l'absence de
pharynx musculeux, la présence d'oeufs à éperon
dépourvu de clapet, de furcocercaires et la pénétration
chez l'hôte par voie transcutanée.
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4. CYCLE DE TRANSMISSION
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4.1. Phase sexuée
La phase sexuée a lieu chez l'homme, l'hôte
définitif. La contamination de l'homme se fait par voie
transcutanée (figure 1). Après pénétration, les
larves (furcocercaires) migrent par voie circulatoire, gagnent le territoire
mésentérique inférieur où ils deviennent adultes
(mâles et femelles). Les femelles pondent des milliers d'oeufs par jour
dans les veinules des organes profonds. Les oeufs migrent à travers la
paroi de la vessie et des intestins pour être éliminés avec
les excréta. Certains oeufs sont bloqués et ne peuvent pas
être expulsés. Ce blocage des oeufs dans la vessie et/ou le foie
est à l'origine des complications de la maladie.
4.2. Phase asexuée
La phase asexuée a lieu chez un mollusque d'eau douce
hôte intermédiaire (figure 1). En effet, les oeufs
éliminés ne peuvent poursuivre leur évolution que dans
l'eau douce. Ils libèrent les embryons ou miracidiums qui, en absence de
mollusques peuvent survivre jusqu'à 18 heures dans l'eau douce. Chez le
mollusque, les miracidiums donnent au bout de trois semaines à deux
mois, des larves (furcocercaires). Ces dernières quittent les mollusques
et nagent à la surface des eaux à la recherche d'hôtes
définitifs (hommes ou animaux) qu'elles contaminent par voie
transcutanée.
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Figure 1 : Schéma du cycle
évolutif des schistosomes
5. RESERVOIR DE VIRUS
Sch. haematobium est un parasite strictement humain
pouvant accidentellement infester des primates non anthropoïdes. Les
autres espèces peuvent infester des animaux. Sch. mansoni a
été trouvé chez des rongeurs mais l'homme est le
réservoir de virus essentiel.
6. HOTES INTERMEDIAIRES
Quatre genres de mollusques gastéropodes aquatiques
sont impliqués dans la transmission des bilharzioses humaines : Bulinus,
Biomphlaria, Oncomelania et Tricula. Ils vivent en eau douce, peu profonde,
immobile ou à faible courant. La végétation aquatique leur
sert de support et de nourriture.
7. SUJET RECEPTIF
Il n'existe pas d'immunité naturelle chez l'homme qui
cependant peut développer avec l'âge une résistance acquise
à la réinfection en zone endémique.
8. PHYSIOPATHOLOGIE
L'embryon ou miracidium secrète et excrète des
enzymes protéolytiques diffusant à travers la paroi ovulaire. Ces
antigènes ovulaires entraînent la formation d'un granulome
bilharzien, lésion élémentaire spécifique de la
bilharziose maladie, à l'origine des symptômes. La formation du
granulome traduit une réponse défensive de l'hôte face
à l'agression induite par les oeufs. A terme, les oeufs sont
détruits, des cellules géantes apparaissent, entourant la coque
et les débris ovulaires. L'apparition de ces cellules géantes
précède l'évolution vers la fibrose caractéristique
de la bilharziose. Le développement de la fibrose hépatique
dépendrait d'un antigène majeur SM2, localisé dans la
région 6 q 22 - q 23 (Chevillard et al., 1999).
9. ASPECTS CLINIQUES
On distingue trois phases cliniques correspondantes aux
différents stades évolutifs du parasite chez l'homme.
9.1. Phase initiale ou primo-infection
cercarienne: caractérisée par un prurit et une réaction
urticarienne localisée notamment lors de la première
contamination.
9.2. Phase d'invasion ou dissémination
larvaire : survient après une période d'incubation muette de 2
à 10 semaines suivant la contamination. Elle est
caractérisée par une fièvre supérieure à
38° C, prurit, urticaire, oedème, myalgies, arthralgies, toux ou
parfois dyspnée asthmatiforme.
9.3. Phase d'état ou focalisation
viscérale :
Elle survienne 5 à 10 mois après l'infestation
et 1-2 mois après le début de la phase d'invasion.
Pour Sch. haematobium, l'hématurie constitue
le principal symptôme de la phase d'état. Elle est terminale,
spontanée, répétée et indolore.
Pour Sch. mansoni, douleurs abdominales et syndrome
diarrhéique ou dysentérique (avec parfois rectorragie)
constituent les principaux symptômes de la phase d'état.
10. DIAGNOSTIC
10.1. Paramètres non
spécifiques
Ils comprennent essentiellement les signes cliniques :
? hématurie. Elle peut être macroscopique ou
microscopique (détectée par
bandelette hémastix).
? diarrhée glairo-sanglante
? Rectorragie
? hépatosplénomégalie
? d'hypertension portale
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10.2. Diagnostic direct
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Le diagnostic de bilharziose repose sur la mise en
évidence des oeufs (excréta et biopsies rectales) ou des
granulomes (biopsies). Dans les selles, les oeufs sont recherchés
à l'état frais (examen direct), par la méthode de
Kato-Katz. Dans les urines, les oeufs sont également recherchés
à l'état frais après sédimentation (examen direct)
ou par la méthode de filtration. Pour les biopsies de muqueuse rectale
(BMR), en pratique, 3 biopsies sont examinées à l'état
frais après coloration par le Lugol.
Le diagnostic anatomopathologique repose sur la mise en
évidence des granulomes centrés par un oeuf, recherchés
dans les biopsies de la vessie, du foie ou rectum.
11. LUTTE ANTIBILHARZIENNE
Elle comporte 3 stratégies majeures : la
stérilisation du réservoir de virus (dépistage et
traitement des malades), la destruction des mollusques hôtes
intermédiaires (méthodes physiques, mécaniques biologique
et chimiques) et la prévention de l'infection chez les sujets sains
(assainissement et sensibilisation).
12. TRAITEMENT
Trois médicaments sont actuellement utilisés
pour la chimiothérapie de la Bilharziose : le praziquantel,
l'oxamniquine et le métrifonate.
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