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Les bilharzioses dans la Moughata de Keur- Macene en Mauritanie: connaissances, attitudes et pratiques auprès des élèves de huit villages en octobre 2012

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par Mohamed OULD AHMEDOU
Université de l'Andalousie en collaboration avec l'université de Nouakchott - Master en santé publique 2013
  

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INTRODUCTION

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1. INRODUCTION

D'après l'OMS, la schistosomiase (ou bilharziose) est l'une des principales maladies transmissibles ayant des répercussions sanitaires et socio-économiques majeures dans 76 pays en voie de développement (15). Malgré les efforts de lutte menés par la plupart des programmes des pays endémiques, notamment ceux d'Afrique sub-saharienne, on estime à 200 millions le nombre de personnes actuellement infectées dont une proportion importante est composée d'enfants de moins de 14 ans. Le nombre de personnes présentant les symptômes de la maladie est estimé à 120 millions dont 20 millions sont atteintes d'une forme grave et invalidante (16).

En République Islamique de Mauritanie, les premières données sur la bilharziose remontent aux années soixante (6 ; 7). D'après ces études, la maladie sévissait sous forme de foyers endémiques dans les zones de petits barrages (deux hodhs), des oasis (Assaba, Tagant et l'Adrar) et au niveau des zones d'agriculture pluviale (Diéry) pratiqué loin du basin du fleuve Sénégal (14 ;8).

Après la construction et la mise en service des barrages sur le fleuve Sénégal, des centaines de kilomètres de canaux d'irrigation et des milliers de périmètres rizicoles ont été créés, constituant un habitat idéal pour les hôtes intermédiaires des bilharzioses (13).

L'importance croissante des bilharzioses humaines, particulièrement la bilharziose intestinale a Schistosoma mansoni, constitue un exemple de l'impact des barrages et aménagements hydro-agricoles sur la santé humaine. En effet, la bilharziose intestinale a été signalée pour la première fois en Mauritanie suite a la construction et à la mise en service des barrages de Diama et de Manantali sur le fleuve Sénégal(26).

Les enquêtes parasitologiques réalisées par le Centre National d'Hygiène (CNH) dans différentes zones de la basse vallée et du delta montrent une évolution rapide de cette parasitose. La prévalence globale est passée de 9,7% en 1994 (26) à 23% en 1998 (20), alors qu'au niveau de certains villages la bilharziose

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intestinale est hyperendemique avec une prévalence de 94% et une intensité de plus de 1 000 oeufs/gr (10).

La bilharziose urinaire était présente avant la construction des barrages, mais depuis leur mise en service sa prévalence n'a cessé d'augmenter. En effet, le taux d'infestation par schistosoma haematobium est passé de 1,3% en 1981 (25) à 24,7% en 2000 (3).

Sur le plan malacologique, les enquêtes ont mis en évidence la présence de cinq espèces de mollusque sur la rive mauritanienne du fleuve Sénégal (Bu . truncatus ; Bu. forskalii ; Bu. senegalensis ; Bu. globosus et Bu. umbilicatus) et Bi. Pfeifferi ou les quatre dernières espèces jouent un rôle important dans la transmission de la bilharziose (18).

Face à cette aggravation, un programme national de lutte contre la bilharziose (PNLB) a été créé en 2001. Il vise à réduire la morbidité due aux bilharzioses par le traitement efficace des cas, notamment chez les enfants en âge scolaire.

Par ailleurs, pour améliorer le contrôle de l'infection, les facteurs socioculturels en rapport avec les attitudes et pratiques doivent être pris en compte par le programme de lutte au niveau communautaire.

Pour élaborer les recommandations, il est pertinent de savoir comment les groupes les plus exposés perçoivent la maladie et les impressions qu'en ont les sujets infectés. Cela aidera à établir la connaissance de l'infection, de l'agent pathogène, du mode de transmission, du contrôle et de la prévention par la communauté.

Le but de notre étude était d'évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des élèves âgés de 10 à 16 ans face à la bilharziose dans le but d'améliorer les stratégies de lutte utilisées contre la bilharziose en zone dans la basse vallée du fleuve Sénégal en Mauritanie.

2. 8

JUSTIFICATIF DE L'ETUDE :

Peu d'études ont été réalisées sur les connaissances, attitudes et pratiques concernant la bilharziose en Afrique et en Mauritanie. La conception de la communauté sur la maladie pourrait contribuer à mettre en place des stratégies de lutte adéquates pour une régression rapide de la prévalence des foyers endémiques si elles sont bien informées d'où l'intérêt de notre étude.

3. MODE DE LECTURE DU PHENOMENE :

Cette enquête est destinée aux élèves dont les âges sont compris entre 10 - 16 ans qui sont les plus exposés à la maladie.

Les questionnaires que nous avons comprennent trois parties :

- Les données sociodémographiques (âge, sexe...etc.,)

- Les données sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière de la bilharziose,

- Les types de canaux d'information (radio, télévision, école, amis, etc..)

Les questions posées étaient soit à réponses multiples, soit à réponses uniques. L'interrogatoire des élèves a été fait au sein des établissements scolaires respectifs.

4. LES INDICATUERS RECHERCHES :

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui disent avoir eu du sang dans leurs urines;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui disent avoir eu du sang dans les selles;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui reconnaissent la bilharziose comme une maladie ;

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- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui citent la présence de sang dans les urines (douleurs mictionnelles) comme signes possibles de la bilharziose uro-génitale, et/ou dans les selles (ou de diarrhée) comme signes possibles de la bilharziose hépato-intestinale ;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui citent le contact de l'homme (baignade, pèche, riziculture, lessive, maraichage) avec les eaux de surface (rivière, fleuve, mare, lac, canal d'irrigation) comme causes possibles de la transmission des bilharzioses ;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui déclarent avoir informé leurs parents sur la présence du sang dans les urines ;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) sur les parents qui ont fait recours au centre de santé pour traiter leurs enfants ;

- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) sur le motif de non information des parents sur la présence de l'hématurie ;

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus