INTRODUCTION
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1. INRODUCTION
D'après l'OMS, la schistosomiase (ou bilharziose) est
l'une des principales maladies transmissibles ayant des répercussions
sanitaires et socio-économiques majeures dans 76 pays en voie de
développement (15). Malgré les efforts de lutte menés par
la plupart des programmes des pays endémiques, notamment ceux d'Afrique
sub-saharienne, on estime à 200 millions le nombre de personnes
actuellement infectées dont une proportion importante est
composée d'enfants de moins de 14 ans. Le nombre de personnes
présentant les symptômes de la maladie est estimé à
120 millions dont 20 millions sont atteintes d'une forme grave et invalidante
(16).
En République Islamique de Mauritanie, les
premières données sur la bilharziose remontent aux années
soixante (6 ; 7). D'après ces études, la maladie sévissait
sous forme de foyers endémiques dans les zones de petits barrages (deux
hodhs), des oasis (Assaba, Tagant et l'Adrar) et au niveau des zones
d'agriculture pluviale (Diéry) pratiqué loin du basin du fleuve
Sénégal (14 ;8).
Après la construction et la mise en service des
barrages sur le fleuve Sénégal, des centaines de
kilomètres de canaux d'irrigation et des milliers de
périmètres rizicoles ont été créés,
constituant un habitat idéal pour les hôtes intermédiaires
des bilharzioses (13).
L'importance croissante des bilharzioses humaines,
particulièrement la bilharziose intestinale a Schistosoma mansoni,
constitue un exemple de l'impact des barrages et aménagements
hydro-agricoles sur la santé humaine. En effet, la bilharziose
intestinale a été signalée pour la première fois en
Mauritanie suite a la construction et à la mise en service des barrages
de Diama et de Manantali sur le fleuve Sénégal(26).
Les enquêtes parasitologiques réalisées
par le Centre National d'Hygiène (CNH) dans différentes zones de
la basse vallée et du delta montrent une évolution rapide de
cette parasitose. La prévalence globale est passée de 9,7% en
1994 (26) à 23% en 1998 (20), alors qu'au niveau de certains villages la
bilharziose
7
intestinale est hyperendemique avec une prévalence de
94% et une intensité de plus de 1 000 oeufs/gr (10).
La bilharziose urinaire était présente avant la
construction des barrages, mais depuis leur mise en service sa
prévalence n'a cessé d'augmenter. En effet, le taux d'infestation
par schistosoma haematobium est passé de 1,3% en 1981 (25)
à 24,7% en 2000 (3).
Sur le plan malacologique, les enquêtes ont mis en
évidence la présence de cinq espèces de mollusque sur la
rive mauritanienne du fleuve Sénégal (Bu . truncatus ; Bu.
forskalii ; Bu. senegalensis ; Bu. globosus et Bu. umbilicatus) et Bi.
Pfeifferi ou les quatre dernières espèces jouent un
rôle important dans la transmission de la bilharziose (18).
Face à cette aggravation, un programme national de
lutte contre la bilharziose (PNLB) a été créé en
2001. Il vise à réduire la morbidité due aux bilharzioses
par le traitement efficace des cas, notamment chez les enfants en âge
scolaire.
Par ailleurs, pour améliorer le contrôle de
l'infection, les facteurs socioculturels en rapport avec les attitudes et
pratiques doivent être pris en compte par le programme de lutte au niveau
communautaire.
Pour élaborer les recommandations, il est pertinent de
savoir comment les groupes les plus exposés perçoivent la maladie
et les impressions qu'en ont les sujets infectés. Cela aidera à
établir la connaissance de l'infection, de l'agent pathogène, du
mode de transmission, du contrôle et de la prévention par la
communauté.
Le but de notre étude était d'évaluer les
connaissances, attitudes et pratiques des élèves
âgés de 10 à 16 ans face à la bilharziose dans le
but d'améliorer les stratégies de lutte utilisées contre
la bilharziose en zone dans la basse vallée du fleuve
Sénégal en Mauritanie.
2. 8
JUSTIFICATIF DE L'ETUDE :
Peu d'études ont été
réalisées sur les connaissances, attitudes et pratiques
concernant la bilharziose en Afrique et en Mauritanie. La conception de la
communauté sur la maladie pourrait contribuer à mettre en place
des stratégies de lutte adéquates pour une régression
rapide de la prévalence des foyers endémiques si elles sont bien
informées d'où l'intérêt de notre étude.
3. MODE DE LECTURE DU PHENOMENE :
Cette enquête est destinée aux
élèves dont les âges sont compris entre 10 - 16 ans qui
sont les plus exposés à la maladie.
Les questionnaires que nous avons comprennent trois parties :
- Les données sociodémographiques (âge,
sexe...etc.,)
- Les données sur les connaissances, attitudes et
pratiques en matière de la bilharziose,
- Les types de canaux d'information (radio,
télévision, école, amis, etc..)
Les questions posées étaient soit à
réponses multiples, soit à réponses uniques.
L'interrogatoire des élèves a été fait au sein des
établissements scolaires respectifs.
4. LES INDICATUERS RECHERCHES :
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
disent avoir eu du sang dans leurs urines;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
disent avoir eu du sang dans les selles;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
reconnaissent la bilharziose comme une maladie ;
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- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
citent la présence de sang dans les urines (douleurs mictionnelles)
comme signes possibles de la bilharziose uro-génitale, et/ou dans les
selles (ou de diarrhée) comme signes possibles de la bilharziose
hépato-intestinale ;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
citent le contact de l'homme (baignade, pèche, riziculture, lessive,
maraichage) avec les eaux de surface (rivière, fleuve, mare, lac, canal
d'irrigation) comme causes possibles de la transmission des bilharzioses ;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) qui
déclarent avoir informé leurs parents sur la présence du
sang dans les urines ;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) sur
les parents qui ont fait recours au centre de santé pour traiter leurs
enfants ;
- Pourcentage de répondants (enfants de 10-16 ans) sur
le motif de non information des parents sur la présence de
l'hématurie ;
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