1. Synthèse des atouts
. La communication sur le paludisme se fait convenablement
pendant les périodes d'épidémie et à la veille de
la Journée dédiée à la lutte contre cette
maladie ;
. Le service IEC a consacré un large écho
à la distribution des moustiquaires imprégnées à la
population du Burundi spécialement au début de l'année
2011 ;
. La population à été informée de
la distribution de ces moustiquaires à travers la radio nationale et les
radios ciblées par le service IEC du Ministère de Santé
Publique et de lutte contre le Sida comme la radio Culture et la Radio
Isanganiro ;
. La télévision nationale a aussi montré
des images sur la distribution de ces moustiquaires.
2. Synthèse des faiblesses
· Comme nous l'avons déjà souligné
la première faiblesse réside dans le fait que les médias
sont très sollicités en cas d'épidémie. En temps
normal rien n'est dit sur cette maladie ;
· Aucune radio ne dispose d'une tranche spécifique
à la lutte contre cette maladie ;
· Certains outils de communication conçus par le
service IEC du Ministère de la Santé Publique et de lutte contre
le Sida ne sont pas assez vulgarisés, c'est le cas des films ;
· En temps que première cause de mortalité
au Burundi, le paludisme ne fait pas l'objet de formations suffisantes :
- à l'intention des journalistes ;
- à l'intention des infirmiers des structures publiques
et privées ;
- à l'intention des agents communautaires ;
- à l'intention de certains leaders d'opinions comme
les responsables des CDS pour qu'ils s'imprègnent davantage des
approches de prévention contre le paludisme ;
· Le discours politique ne fait pas souvent allusion aux
dangers du paludisme au Burundi.
· Dans la même logique lors de la distribution des
moustiquaires imprégnées en mairie de Bujumbura (Mars 2011), la
classe politique et le personnel médical n'ont pas élevé
leurs voix pour expliquer l'importance de l'opération dans la
prévention du paludisme. Cette opération n'a pas
été accompagnée par une campagne d'explication sur le
rôle des moustiquaires dans la prévention du paludisme. La
campagne insistait sur l'acte de distribution gratuite de ces moustiquaires.
IV.2. Les étapes
d'élaboration d'une stratégie de choix des outils de
communication
Comme nous l'avons déjà signalé, la
communication est devenue un élément central des réponses
développées face au paludisme. Elle structure les
stratégies de changement de comportements, principale parade contre le
paludisme. Il devient donc impératif et urgent d'élaborer une
bonne stratégie de choix des outils de communication pour réussir
cette tâche. Cette élaboration doit passer par 3 étapes
à savoir :
- L'analyse de la situation
- L'élaboration de la stratégie de choix des
outils de communication
- La validation de la stratégie
IV.2.1. L'analyse de la
situation
Elle permet d'identifier le problème en matière
de santé ainsi que les questions de communication qui lui sont
liées. Elle permet également d'identifier les forces et les
faiblesses, les atouts et les opportunités d'une part, les obstacles et
les contraintes d'autre part, dont il faudra tenir compte lors de la
planification ainsi que les risques et postulats sur lesquels cette
stratégie est fondée :
Il convient, pour bien faire cette analyse de se poser
certaines questions comme :
1. Y-a-t-il un problème de santé à
résoudre ? Dans le cas qui nous concerne, le problème de
santé à résoudre est le paludisme qui est la
1ère cause de morbidité et mortalité au
Burundi.
2. Quelles sont les conséquences du
problème ?
Cette maladie qui affecte plus particulièrement les
enfants de moins de 5 ans, les adultes et les femmes enceintes freine le
développement car elle affecte une population active, sans oublier qu'un
individu qui tombe malade devient une charge pour le reste de la famille et
mérite une assistance financière (achat des
médicaments).
On observe donc, des retombées négatives dans
les familles et l'économie des ménages et du pays en souffrent.
Le gouvernement perd car quand il y a décadence des forces productives.
Les épidémies de paludisme peuvent ralentir la croissance
économique du pays. Pendant les épidémies, les
activités champêtres et scolaires sont fortement
réduites.
3. Quel serait alors le rôle des outils de communication
dans la lutte contre le paludisme ?
Le paludisme étant une maladie causée par un
moustique femelle « Anophèle » et qui vit dans
l'environnement, les outils de communication peuvent contribuer dans la
sensibilisation contre ce moustique, soit la communication peut jouer un
rôle dans l'utilisation des moustiquaires ou dans la destruction des
milieux favorables à ce moustique (l'environnement insalubre, les
eaux stagnantes)
4. Quelles sont les solutions possibles au
problème ? (dont la communication)
Les solutions possibles à ce fléau sont en
premier lieu la mise en place d'une bonne politique de choix des outils de
communication liés à cette lutte. Il faudrait que le PNILP mis en
place par le gouvernement soit doté d'une structure de communication
pour assurer une formation et une sensibilisation de tous les groupes cibles
à savoir : les agents de santé, les professionnels des
médias, les leaders d'opinions (autorités administratives,
élus locaux, autorités religieuses) qui peuvent à leur
tour agir sur la population concernée par le paludisme.
Et enfin, il faudrait qu'il y ait plus d'intervention des ONG
ou associations nationales et internationales pour lutter contre ce
fléau.
5. Quelle est la synthèse du contexte d'intervention
(atouts et opportunités, contraintes et obstacles) ?
Le PNILP et les autres partenaires ont tout essayé pour
faire face à ce fléau mais le paludisme reste la
1ère cause de morbidité et mortalité par manque
d'une politique de choix des outils de communication efficace pour lutter
contre ce fléau. Les moustiquaires imprégnées sont
efficaces quand elles sont régulièrement imprégnées
d'insecticides. Le gouvernement compte souvent sur les partenaires pour avoir
des moustiquaires, d'où les moustiquaires ne sont pas toujours
suffisantes. Il faut aussi penser à la pulvérisation des
insecticides dans les maisons d'habitation. Mais encore une fois, le
Ministère de la Santé Publique et de lutte contre le Sida ne le
fait pas systématiquement dans les régions touchées par
les moustiques. Visiblement il n'y a pas de budget prévu pour cette
activité.
6. Qui est intéressé et qui peut contribuer
à résoudre le problème ? (Parties prenantes)
- Ceux qui sont intéressés par la lutte du
paludisme sont d'abord le gouvernement à travers le PNILP dans
l'objectif de sauver la vie de la population, ensuite les autres associations
qui oeuvrent dans ce secteur. Et enfin, toute la population dont la vie est en
danger, en adoptant un nouveau comportement. Mais la population doit être
sensibilisée davantage car la morbidité et la mortalité
causées par le paludisme au Burundi montrent que la population a encore
besoin d'être sensibilisée.
7. Quelles sont les connaissances, les attitudes et les
pratiques des cibles possibles de la communication (besoins, habitudes de
communication ou apprentissage, facteurs favorables ou défavorables au
changement, obstacles économiques, sociaux et culturels qui
empêchent les agents à faire appel aux soins).
Il faudrait que les journalistes, les agents de santé,
les leaders d'opinions, disposent des informations suffisantes sur tous ces
aspects, d'où le bon choix des outils de communication permettrait
d'atteindre la majorité du public cible.
8. Quels sont les outils de communication existants au sein du
PNILP ?
Il convient de rappeler que ce programme ne dispose pas d'un
plan de communication officiel. Donc, sans ce plan de communication il est
difficile de savoir quel outil de communication privilégié par
rapport à l'autre. Mais le Ministère de la Santé publique
et de lutte contre le Sida dispose d'un service IEC où tous les
programmes en rapport avec la santé doivent passer pour préparer
une sensibilisation contre une épidémie donnée. Tout cela
constitue un handicap au niveau des programmes en général et sur
le PNILP en particulier.
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