Section 6.2 : L'évaluation des effets et impacts
des activités de reboisement
Dans le cadre des opérations de protection et
d'enrichissement de la flore, 17 639 plants produits en
pépinières ont été plantés dans 16 villages
en fin mars 199816. Actuellement, les activités de
reboisement continuent dans 84,4% des villages appuyés par le projet. Le
taux de survie des arbres plantés est en moyenne de 33%. Le village de
Dan Makaou a enregistré le plus fort taux avec 82%, suivi de celui de
Jinguilma avec un taux de 76%. Cette activité venant en appui à
celle de la protection de la régénération naturelle a eu
des impacts significatifs dans plusieurs communautés à en croire
cette réflexion d'un habitant de Guidan Basso :
« C'est surtout nos épouses qui profitent le plus
des arbres que nous avons plantés. Non seulement
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elles ne se fatiguent plus pour trouver du bois de chauffe,
en plus elles se procurent de l'argent en
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vendant certaines feuilles.»
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Le reboisement est une activité qui avait
intéressé et mobilisé plusieurs chefs de ménage, ce
qui a eu comme résultats la plantation de plusieurs arbres comme en
témoigne monsieur Rabiou Oumarou du village de Garin Koutoubou :
« Avant l'intervention de Care, c'est à peine
que vous trouvez 10 arbres dans un champ de 6
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ha, aujourd'hui vous pouvez en trouver plus de 100.
Actuellement, nous ne partons plus au
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marché pour acheter du bois de construction ou de
chauffe, car nous en produisons nous même»
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Les changements positifs évoqués par les
acteurs-bénéficiaires lors de l'évaluation finale de
décembre 1999 ont été rappelés comme acquis lors de
la présente évaluation.. Il s'agit de
16 Rapport d'exécution des activités,
2ème semestre 1998.
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l'accroissement de la production, l'amélioration de la
fertilité des sols et l'enrichissement de la composition floristique des
sols.
D'autres avantages ont été évoqués
lors de la présente évaluation, il s'agit de la baisse des
conflits entre agriculteurs et entre agriculteurs et éleveurs. En effet,
les arbres plantés autour des champs et des aires de pâturage
et/ou le long des couloirs de passages des animaux délimitent les champs
et constituent des frontières visibles à ne pas franchir par les
animaux ou les autres agriculteurs. Un impact très significatif a
été enregistré dans le village de Dan Makaou selon le
témoignage des paysans recueilli lors de la réunion
communautaire.
« Grâce à l'ombrage des arbres que nous
avons plantés, un marché s'est crée dans le village, ce
qui nous permet d'écouler nos produits sans nous rendre à
Maradi»
Pour appuyer les activités de reboisement, le projet en
partenariat avec la SIM avait formé des paysans de
référence pour l'entretien des pépinières
destinées à la vente. L'entretien et la vente des plants
continuent dans 33% des villages appuyés par le projet. Dans les autres
villages, l'activité était généralement suspendue 4
ans après l'intervention du projet (en 2003). Les principales causes de
l'arrêt de l'activité mentionnées sont la rareté ou
le manque des plants et pots et la mévente des pépinières
durant ces deux dernières années suite à l'insuffisance de
pluie. Nous relevons une faible implication des femmes dans la gestion de cette
activité. En effet, dans les 15 villages où le projet avait
soutenu cette activité, seulement 4 femmes issues de 3 villages
étaient formées pour l'entretien des pépinières. Il
convient de signaler l'intérêt manifeste des femmes du village de
Zodèye pour cette activité où un comité de gestion
composé de 4 femmes existe actuellement.
Photo : Bois issu de la protection de la
régénération naturelle à Djinguilma
Recommandation
Nous recommandons une meilleure implication des femmes dans
les activités de reboisement et de l'entretien des
pépinières.
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