CHAPITRE 4 L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES
ACTIVITES D'APPUI AUX PRODUCTIONS VEGETALES
Ces activités concernaient l'exploitation des champs
collectifs destinée à pallier les contraintes suivantes :
- l'insécurité alimentaire ;
- l'absence de cohésion sociale dans les villages ;
- et le manque de fonds de roulement.
Les champs collectifs étaient exploités par les
hommes et les femmes de tous les niveaux de vulnérabilité.
Selon les partenaires villageois, l'exploitation des champs
collectifs n'a provoqué aucun impact négatif, au contraire, elle
a renforcé la cohésion sociale, la disponibilité d'argent
et celle des vivres en période de soudure dans les communautés
villageoises. C'est le cas du village de Djinguilma où le revenu
tiré des champs collectifs avait permis de résoudre des
problèmes collectifs tels que le curage des puits et l'assistance aux
malades. Les adoptants des champs collectifs étaient très
satisfaits, c'est en ce sens que Abdou Idi, un paysan de Djinguilma et ex
membre de comité de gestion des champs collectifs disait :
« Avant l'arrivée de Care, nous ne nous
étions jamais réunis pour régler des problèmes de
façon
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collective, mais grâce à Care et à
travers l'argent tiré des champs collectifs il y avait quelques
années,
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dès que quelqu'un tombait malade, nous lui
prêitons de l'argent pour se soigner en cas de nécessité et
il
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nous remboursait sans intérêt. Cela se passait
également en cas de baptême. »
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L'exploitation des champs collectifs a eu un autre impact non
moins important. Il s'agissait de la récupération des terres qui,
jadis étaient inexploitables, car envahis par le sida cordifolia. Cette
récupération a augmenté les superficies cultivables (cas
du village de Dan Makaou et de Djinguilma).
Hélas, dans 100% des villages enquêtés,
l'exploitation des champs collectifs a été interrompue au plus
tard 4 ans après le départ du projet (en 2001 pour le village de
Garin Koutoubou, 2002 pour Dan Makaou et 2003 pour Djinguilma). Les principales
causes de cette interruption étaient le manque de motivation, les
problèmes entre individus et même l'égoïsme. C'est
dans ce cadre que Yahaya Adamou du village de Dan Makaou témoignait :
« Les gens avançaient toutes sortent de raisons
pour ne pas travailler le champ collectif et pourtant
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ils travaillaient les leurs. Malheureusement, à la
récolte ils s'approchaient pour partager le profit,
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ce que nous leur avons refusé, Cela avait
suscité beaucoup de mécontentement jusqu'au point où
le
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chef du village ait récupéré le champ
»
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Photo : Visite d'un champ collectif des femmes à
Zodeye
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