I-1-2 .Le modelé
Les paysages de la région de Tambacounda sont
variés et se développent sur un relief tabulaire. On y retrouve
un modelé de plateaux localement cuirassés. Souvent, au dessus de
terrains plats ou légèrement ondulés, se dressent des
buttes ou de petits massifs communément appelés des inselbergs,
représentatifs du modelé des régions tropicales. (Michel
p., 1973). Le relief est d'autant plus marqué dans ce domaine que l'on
progresse vers la frontière de la république du
Sénégal avec celle de la Guinée et aussi de la Gambie
où le point culminant atteint 581m (12°22 N-12°33 w).
Le relief de la communauté rurale de Koussanar (C.R.K)
est dans son ensemble plat avec quelques légères
dépressions constituées de mares et de cours d'eau saisonniers
tarissant dès décembre (wouro Séno, Bohé
Baledjé, Sandougou,...). Ces derniers sont utilisés pour des
besoins d'abreuvage du bétail et de riziculture grâce à une
relative aptitude agronomique des sols, surtout dans la zone de Dawady, vers le
centre ouest de la communauté rurale.
I-1-3-Les sols
Les études pédologiques montrent que les sols
gardent une relation importante avec le modelé de la zone. A l'image de
l'évolution de la pédogenèse à l'échelle
régionale (Sénégal oriental), ils ne sont pas identiques
sur l'ensemble de la communauté rurale, ni uniformément repartis.
En fait, ils sont fonction de l'allure du modelé et des transformations
anciennes et actuelles qu'il a subies. La classification des sols est donc
fonction de l'évolution géomorphologique.
Le Sénégal oriental connaît une
diversité de sols en raison de la complexité de la mise en place
de ses formations. Les plus représentatifs sont les sols ferrugineux
tropicaux3. Ils sont très mobiles et se combinent souvent
avec une matière organique peu abondante et plus ou moins
évoluée. Deux catégories peuvent être
distinguées selon le degré de stabilité des argiles qui
les composent. (Carle G et Trochain G., 1937.).
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- Les sols ferrugineux lessivés ou sols
beiges
Ils se caractérisent par une migration des argiles et
sont assez pauvres en matières organiques. Le climat
sahélo-soudanien à soudanien avec des précipitations
annuelles de 650 à 1200 mm étalées sur quatre à six
mois est très favorable à leur développement.Les
concrétions ferrugineuses liées à l'horizon argileux qui
immobilise les oxydes de fer constituent une particularité de ces sols
même si certains n'en disposent pas. Ils peuvent évoluer
jusqu'à l'apparition de cuirasses.
- Les sols ferrugineux non lessivés
Ils se sont formés sur le grès du continent
terminal. Leur spécificité est d'être bien drainés
grâce à leurs constituants sableux. « L'horizon de
surface, bien meuble, constitue la terre dior » (Michel p. 1976, p.
40.). Leur dégradation est imputable aux pratiques culturales sur sol
sec et au pastoralisme qui sont susceptibles de détruire les horizons
superficiels. Aussi, le vent et le ruissellement peuvent-ils emporter les
particules fines et meubles du sol.
Il en est de même pour les sols ferralitiques
évoluant aujourd'hui en sols ferrugineux tropicaux en raison de la
péjoration climatique.
Enfin, les lithosols et les sols squelettiques
(résultat d'une intense érosion ou d'un apport de
sédiments dans lequel la pédogenèse a été
faible ou nulle) se retrouvent dans le sud-est sénégalais.
Ces sols se repartissent sur l'ensemble de la région de
Tambacounda et s'imbriquent constamment. Ils sont fonction des zones
écogéographiques - qui changent du nord au sud - et des facteurs
locaux : roche mère, importance de l'érosion, conditions de
drainage, etc.
3 constitués de fer et de manganèse
Au niveau de la C.R.K, ce sont surtout les sols ferrugineux
non lessivés (dior) et ceux lessivés (deck dior) qui sont les
plus représentatifs (près de 90%). Ils sont principalement de
type argileux difficile à cultiver lorsqu'ils sont imbibés et
quand ils sont secs. (Ndiaye I., 1999). Notre connaissance antérieure du
terrain et nos enquêtes à Koussanar et ses environs
révèlent que ces sols étaient riches et productifs. En
outre, à en croire le Plan Local de Développement (P.L.D)
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réalisé en 2004 avec l'appui du Programme
National d'Infrastructures Rurales (P.N.I.R), jusque là le
problème des terres cultivables ne se pose pas car seules près de
15% sont utilisées. Mais c'est sans compter sur la nature du sol qui
peut être très latéritique par endroits et peu
évolué (domination des deck dior). Les sols dior ne
représentent que près de 30% des surfaces cultivables. Ils se
retrouvent dans les environs de Koussanar, Pakirane, keur Ousmane, Kolomba,
kouthiakoto, etc.
La dégradation actuelle relative aux
défrichements a des impacts notoires sur l'évolution du couvert
végétal et par conséquent la productivité du sol.
De 1997 à 2005 elle est passée de 900t/ ha à environ 850t
pour l'arachide ; de 1000 à moins de 900 pour le maïs. Les autres
cultures enregistrent des hauts et des bas en fonction de la répartition
spatiale des précipitations et de leur abondance.
Elle garde aussi une relation étroite avec
l'évolution climatique.
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