Introduction
La première partie s'intéresse à l'espace
et aux sociétés qui y vivent .Elle met en exergue le rapport
étroit qui existe entre les caractéristiques physiques du milieu
et la dynamique socio-économique. Ce lien fait apparaître diverses
formes d'actions aux enjeux aussi divers que complexes pouvant porter atteinte
à l'évolution de la végétation.
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Chapitre I : Le cadre physique
L'évolution physique du Sénégal oriental
est étroitement liée à celle de l'Afrique de l'ouest dans
la mesure où les différents phénomènes qu'on y
retrouve s'intègrent dans cette dernière. Les études
morphoclimatiques réalisées dans ce domaine par des chercheurs
comme Michel p. (1973) permettent de comprendre la dynamique de ce milieu en
relation avec les unités morphopédologiques.
L'analyse sera axée sur la géologie, la
morphopédologie, le climat et la végétation.
I-1- L'évolution géologique, le
modelé et les sols
Ces trois éléments sont indissociables en raison
des héritages physico-chimiques et biologiques qu'ils se lèguent
respectivement.
I-1-1- Etude géologique
La géologie est une science de la terre qui intervient
aussi bien sur le continent que dans le domaine maritime. Elle est
inséparable de la géomorphologie (étude des formes de la
terre) et de la pédologie (étude des sols).
Les débuts de l'évolution géologique de
l'Afrique de l'ouest remontent au mésozoïques (ère
secondaire) entre 240 et 65 millions d'années, période à
laquelle le super continent Gondwana a été disloqué.
La première grande phase de mise en place de nappes
détritiques s'est déroulée à la fin du cambrien
(ère primaire ou paléozoïque) entre 570 et 500 millions
d'années à la suite d'une surrection puis démolition des
chaînes panafricaines et du dépôt de leurs débris.
La deuxième phase, période de calme
orogénique, s'est étalée de la base de l'ordovicien
(500 millions d'années) au sommet du dévonien (345
millions d'années pendant l'ère primaire).
Enfin, du dévonien au secondaire, ont
été enregistrées des crises tectoniques responsables de la
dislocation du continent précité.
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Cette évolution d'ensemble a imprimé à
l'Afrique de l'ouest un relief monotone bâti sur de vieux boucliers
(socles), presque fossilisés par leurs propres débris laissant
sur place des faciès essentiellement sédimentaires (Sy B A., 2004
citant Demangeot., 1986.)*
Le Sénégal se rattache aux vieilles plateformes
africaines mais ce socle n'apparaît qu'au Sénégal oriental.
Il a été recouvert vers l'ouest par des formations du
paléozoïque, puis par des séries
sédimentaires épaisses du secondaire et du tertiaire (Atlas du
Sénégal, 1983). Les formations du socle ont été
attribuées au birrimien qui correspond au précambrien
moyen.
Le socle du précambrien occupe la
région de Tambacounda située dans la partie sud-est du pays. Il
est formé de roches légèrement
métamorphisées, surtout des schistes, et des roches basiques. Ces
formations géologiques sont traversées de divers granites.
Elles sont presque totalement imperméables et se
retrouvent particulièrement à l'est de la région de
Tambacounda (Pélissier p., 1983 in Atlas du Sénégal).
Par ailleurs, selon Michel p. (1973, p.87), la limite
orientale du bassin sédimentaire tertiaire qu'il a lui-même
tracée montre que « toute la partie ouest du
Sénégal oriental (y compris l'arrondissement de Koussanar)
fait partie du bassin sédimentaire tertiaire » qui
s'intègre, sur le plan hydrogéologique, au bassin versant de la
Sénégambie.
Ce bassin crétacé tertiaire correspond aux
dépôts du continental terminal (CT). Au pliocène,
une cuirasse essentiellement ferrugineuse a recouvert les grès du CT.
Elle se serait formée au cours des périodes humides par une
accumulation des oxydes de fer au niveau de la zone de battement de la
nappe.
Pendant le quaternaire, le bassin de la Gambie a subi un
façonnement imputable à l'hydrographie et à
l'érosion éolienne. Le réseau hydrographique a
entaillé les grès du CT et les séries marines sous
jacentes d'âge éocène à la faveur de la
baisse de la surface de remblaiement du sommet du CT par l'érosion
aréale. La cuirasse formée au sommet du CT a été
donc érodée et d'autres de type ferrugineux se sont
constituées au cours des périodes humides du quaternaire, plus
précisément celui récent caractérisé par une
succession d'épisodes morphogéniques dues à des
modifications bioclimatiques au cours de la deuxième moitié du
pléistocène et de l'holocène (Michel p.,
1973). C'est pourquoi on note des différences d'épaisseurs dans
les niveaux de cuirasses qui distinguent les plateaux qui enserrent la
vallée du Sandougou, dernier grand affluent de la Gambie prenant source
dans les plateaux gréseux du CT au nord de Tamba et long de
21
200km, (Thiaw S., 2002. citant Lamagat j p. et alii., 1989).
D'une manière générale, ce sont la structure
géologique et l'évolution paléogéographique qui
expliquent le modelé que retrouvé au Sénégal
oriental, particulièrement dans la zone ouest de la région de
Tambacounda où se localise la communauté rurale de Koussanar.
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