VI-3-Gestion durable des aires boisées
Avant la décentralisation, la gestion des ressources
naturelles était l'oeuvre exclusive de la direction des parcs nationaux
et de celle des eaux, forêts et de la conservation des sols. Le constat
largement partagé est que la première était dotée
de plus de moyens et par conséquent, faisait des résultats plus
significatifs. Le service des eaux et forêts était
confronté à des difficultés d'ordre financier et surtout
organisationnel. On assistait à un télescopage entre la gestion
des zones de terroirs et celles relevant de son ressort (domaine de l'Etat)
Aujourd'hui, on remarque une relative amélioration
malgré l'apparition de nouveaux défis liés à une
certaine confusion des compétences entre conseil rural et service
forestier. En réalité, les textes estiment que le conseil rural
est chargé de la gestion de l'exploitation et la brigade
forestière de son organisation. Ceci pose un véritable
problème de définition des limites d'intervention de chacun
d'entre eux.
Pour efficacement tenir en compte les ressources
forestières, il a été mis en place un nouveau dispositif
différent de l'approche verticale (top down). Cette dernière a
montré ses limites parce que la dégradation des ressources n'a
pas été arrêtée et le « dispositif
institutionnel centralisé étouffe le développement local
» 22.
Ainsi, on a tenté de restituer l'initiative à la
base à travers la décentralisation. Les O.N.G, les G.P.F, les
G.I.E, les associations et les C.V.D sont apparus dans cette mouvance
conformément à la démarche gestion des terroirs
adoptée dans beaucoup de pays en vue d'une gestion durable des
ressources.
L'atteinte des objectifs recherchés dans la mise en
place de ces structures dépendrait de l'application et du respect
rigoureux des étapes suivantes :
- sensibilisation (conscientisation des populations) - diagnostic
(Maîtrise du milieu naturel et social) ; - planification
(définition et programmation d'activités destinées
à valoriser les ressources) - exécution (réalisation des
actions programmées dans le cadre de la planification) ;
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22 Cours de 409, 2005-2006
- suivi-évaluation (veiller à la bonne
exécution des actions, à leur pertinence et à leur
viabilité).
Dans le cadre de la gestion forestière, le respect de ces
principes sera subordonné à certaines clauses proposées
pour l'amélioration de la gestion et de l'aménagement des
forêts23:
- contrôle de l'accès et mesures
d'accompagnement (limiter l'empiètement des cultures par exemple)
;
- contrôle et
amélioration de l'exploitation (estimation du volume exploitable
annuellement ; inventaire avant abattage, après coupe ;
vérification des quotas par espèce ; engagement financier de la
part de l'Etat et amélioration des ressources humaines, etc.) ;
- adéquation entre décisions et
impératifs économiques (arbitrage entre les différents
objectifs de gestion que sont la production, la protection, et la conservation)
:
- Le partage équitable des
profits
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