IV-2-2- Le manque de moyens humains et logistiques
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Les agents forestiers protègent, conservent et
développent les ressources forestières (article 56 du code
forestier). Le service forestier, nerf moteur de la protection du patrimoine
ligneux, apporte son soutien et son assistance aux différents projets
intervenant dans la zone. Il coordonne les reboisements et surveille les
forêts. Bref, il reste très ouvert aux programmes de protection et
de (3047km2 valorisation des potentialités environnementales.
Il est confronté à un réel manque de moyens
pouvant lui permettre de mener à bien ses activités.
Sur le plan humain, pour l'ensemble de l'arrondissement (3047
km2), il n'existe que deux agents chargés de faire tout le
travail lié à la protection et à la préservation
des ressources forestières face aux multiples facteurs de
dégradation d'ordre aussi bien naturel qu'anthropique. Parfois, ils se
voient confier la gestion d'autres communautés rurales comme cela a
été le cas en 2005 (CR de Ndoga Babacar).
Au niveau logistique, l'aide qu'ils reçoivent du C.R
est dérisoire pour ne pas dire inexistante afin faire face à
l'ensemble de leurs besoins. En plus, on note une quasi absence de
matériels de reboisement, de lutte contre les feux de brousse, etc. Il
en est de même pour les moyens de locomotion (une seule voiture). En ce
sens, le programme "wula Nafaa" avait offert à certains villageois,
organisés en C.V.D, des vélos mais ces derniers sont aujourd'hui
utilisés à des fins autres que celles initialement
définies. De plus,, l'implication de population n'est pas effective.
La brigade forestière de Koussanar a de lourdes charges
mais les moyens de sa politique sont largement déficitaires.
Consécutivement à toutes ces contraintes, la dégradation
des ressources est réelle.
IV-2-3- Les implications des contraintes en rapport avec la
réglementation.
Elles sont la résultante de l'ensemble des
activités rurales et des différentes pressions exercées
sur la ressource ligneuse avec des conséquences variables. Le
rétrécissement croissant du couvert végétal suite
aux défrichements, à l'exploitation clandestine, à la
carbonisation, aux émondages, et aux feux de brousse font que certaines
espèces se font de plus en plus rares. Le bois de bonne qualité,
qui jadis se retrouvait dans un rayon de 20km, s'obtient aujourd'hui au prix
d'un parcours allant de 15 à 30 km des villages en moyenne. Il a pour
corollaire une amplification de l'érosion pluviale en hivernage et
éolienne en saison sèche. Le relief se modifie par un important
ravinement des terres sans grande mesure de conservation. Les terres
cultivables s'en trouvent affectées dans la mesure où les
particules fines du sol sont emportées.
Les impacts négatifs sont réels mais les mesures
définies par les textes pour arriver à bout de ces pratiques sont
inopérantes. En fait, les défrichements et déboisements
sont soumis à autorisation mais les contrevenants semblent ignorer ce
principe et disposent de la végétation à leur guise. Seuls
de rares cas ont été sanctionnés par le service forestier,
d'où une grande faille dans la gestion. Le code de l'environnement (loi
2001-01 du 15 janvier 2001), en son article L100, déclare: «
Est punie d'une amende d'un million à deux millions de francs CFA et
d'une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans ou de l'une de ces
peines, toute personne ayant pollué, dégradé les sols et
sous sols en violation des dispositions réglementaires en vigueur.
» Il en est de même pour ceux qui provoquent les feux de
brousse sciemment ou par inadvertance ou négligence. Ils doivent
être punis d'une amende de 50 000 à 500 000 et d'un emprisonnement
de deux mois à deux ans (article 47 du code forestier). Malheureusement,
les contrevenants sont invisibles. Ceci traduit un manque de culture
environnementale des populations et de soutien suffisant de l'Etat.
Conclusion
Les contraintes sont perceptibles à tous les niveaux
(social, économique, politique, institutionnel...). La protection et la
mise en valeur de l'environnement sont des composantes essentielles de la
politique nationale qui vise à promouvoir le développement
économique, social et culturel. C'est dans cette optique de meilleure
gestion des ressources forestières que s'inscrit la
décentralisation.
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