I. Définition et portée
La surveillance consiste à observer et identifier les
violations commises sur les enfants. Ces violations connues sont
communiquées par des canaux propres à chaque acteur intervenant,
des périphéries vers les centres de consolidation au plan interne
et international. Cette consolidation aboutit à des rapports qui
reflètent et permettent d'évaluer et d'apprécier la
situation des enfants dans le pays. Ces rapports sanctionnés par des
recommandations, permettent d'interpeler la communauté nationale et
internationale sur les violations des droits de l'homme.
La publication des rapports constitue un moyen de pression
pour ces ONG qui, pour la plupart, coopèrent avec les organismes de
garantie juridictionnelle et quasi juridictionnelle des droits de l'homme.
Relativement aux rapports périodiques exigés des Etats parties
à la convention relative aux droits de l'enfant, ces ONG soumettent au
comité des droits de l'enfant des rapports alternatifs qui
permettent d'apprécier et de confronter le contenu des rapports
étatiques.
II. Les organismes les plus connus et
leurs domaines d'intervention
Plusieurs organisations sont particulièrement actives
dans ce domaine dont les plus connues sont entre autres :
· Le Bureau International Catholique de l'Enfance
(BICE) : fort de sa délégation en Côte d'Ivoire,
il s'est donné comme activité de renforcer un environnement
protecteur pour les enfants. Pour y parvenir il procède par la mise en
oeuvre d'interactions entre institutions et services de l'Etat, de groupes de
la société civile, des familles, de l'Eglise, des médias
et des institutions des droits de l'homme et des droits de l'enfant ;
· Amnesty International et Human Rights
Watch sont deux ONG internationales spécialisées dans la
défense des droits de l'homme en général. Pour identifier
les violations, elles procèdent par enquêtes auprès des
victimes, des témoins et même des autorités. Elles
consolident les informations et publient des rapports.
· La Fédération International des
Ligues des droits de l'Homme (FIDH) qui dispose en Côte d'Ivoire de
deux organisations affiliées : la Ligue Ivoirienne des droits de
l'Homme (LIDHO) et le Mouvement Ivoirien des Droits de l'Homme (MIDH). A
l'instar d'Amnesty International et Human Rights Watch, la FIDH utilise le
procédé d'enquêtes sanctionnées par des publications
de rapports ;
· La Commission Nationale des Droits de l'Homme
qui est issue des accords de Linas Marcoussis de janvier 2003, dès
après le déclenchement de la crise ivoirienne. Elle a pour
mission essentielle de veiller à la protection des droits et
libertés en Côte d'Ivoire. A ce titre, elle reçoit des
plaintes et dénonciations portant sur les cas de violations des droits
de l'homme. Elle procède à des enquêtes non judiciaires et
des investigations sur les plaintes et dénonciations dont elle est
saisie et adresse un rapport contenant les mesures qu'elle propose au
gouvernement. Depuis son installation le 11 janvier 2007, la CNDH-CI fait des
visites et des enquêtes sur l'ensemble du territoire y compris dans les
zones sous contrôle par les rebelles.
· L'ONG Action pour la Protection des Droits de
l'Homme (APDH) dont les activités consistent à aller sur le
terrain, à constater les faits, et prendre le parti des victimes des
violations et faire des recommandations aux pouvoirs publics.
· Les Nations Unies à travers le Fonds des Nations
Unies pour l'Enfance et la section de protection de l'enfance de
l'Opération des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire. Le
système onusien s'attache à l'application de la résolution
1612 du Conseil de sécurité de juillet 2005, qui a mis en place
le mécanisme de surveillance et de communication de l'information
sur les enfants et les conflits armés. Ce mécanisme se
focalise sur les six graves violations que nous avons
énumérées au chapitre 1er.
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