Conclusion
Les sibylles se différencient beaucoup des deux autres
enchanteresses. Tous les compilateurs s'entendent pour dire qu'elles doivent
être louangées. Figures païennes annonçant plusieurs
faits bibliques, elles doivent être célébrées.
Ainsi, elles sont sages, pures, belles, dignes, etc. Elles présentent
à peu près toujours les mêmes qualités d'un
compilateur à l'autre. Cependant, leur nom et leur nombre peuvent
varier. Toutes ont prédit la venue de Jésus-Christ. Certaines
d'entre elles ont prédit le jour du Jugement dernier, des batailles ou
autres.
Boccace mentionne d'abord Érithrée. Elle est
capable de divination et de prophétie. Elle est en contact avec la
pensée de Dieu. Aux dires de l'auteur, elle est « venerable et
tresexcellent ». Il n'a jamais été autant
élogieux pour Médée ou Circé. Grâce à
ses connaissances, la sibylle Érithrée a répandu la
lumière sur le monde. Ensuite, le compilateur parle de
« Almathee clergesce ». Ses dons lui proviennent du soleil,
amoureux d'elle. Circé est donc, pour ainsi dire, la belle-fille
d'Amalthée.
Dans La Cité des dames, trois chapitres
concernent les sibylles. Le premier est général et les deux
autres relatent l'histoire de deux sibylles en particulier,
Érithrée et Amalthée, encore. Dans le chapitre
général sur les prophétesses, elles sont décrites
comme savantes et sages. Érithrée, plus spécifiquement,
est celle qui possède le don le plus puissant. Elle sut prédire
l'avenir avec grande clarté : la naissance du Christ et le Jugement
dernier. Elle annonça ses prophéties en vingt-sept vers. Pour
avoir la capacité de lire dans l'avenir, selon l'auteure, il faut avoir
un coeur pur. Amalthée, elle, apporta neuf livres à Rome. Elle
voulait ainsi conseiller l'empereur.
Dans Le Champion des dames, Martin Le Franc
répètent sensiblement les mêmes qualités des
sibylles que les autres compilateurs. Il les mentionne toutes d'abord d'une
manière général, puis explique plus longuement l'histoire
de « sebille Lerithee ». Celle-ci chanta la chanson du
Jugement dernier, dont le texte complet est
« retranscrit ». Le savoir livresque est
particulièrement associé à cette devineresse. Les strophes
en fait séparées avec l'adversaire, qui ne croit pas dans les
prophéties sibyllines. Dans les derniers vers, il les compare à
des crapauds et dit qu'elles sont remplies d'art diabolique.
Le chapitre de Symphorien Champier sur les sibylles contient
très peu d'informations nouvelles. Néanmoins, l'auteur explique
qu'Albunée est représentée tenant un livre dans sa main,
symbole du savoir. Finalement, Antoine Dufour présente trois sibylles.
La première est Érythrée. Elle est ingénieuse et
pleine de dévotion. Elle prédit notamment la Passion. La seconde
est Amalthée qui possédait neuf livres annonçant la venue
du Christ. Ces livres ont été retrouvés après sa
mort. La troisième et dernière est Albunée,
comparée à un ange. Ses prophéties comptaient vingt-sept
vers.
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