B- Encourager les investissements étrangers
L'économie ivoirienne se caractérise par une
production intérieure brute qui accuse de fortes fluctuations. Elle se
révèle peu diversifiée et nécessite fortement d'une
part des financements extérieurs en raison de l'insuffisance de
l'épargne intérieure et d'autre part de la fluctuation du cours
des matières premières (notamment le café, le cacao, le
coton, le pétrole, le diamant, etc.).
La recherche de la stabilité politique des
années à venir, une meilleure condition de vie des populations
ivoiriennes peut passer par l'accumulation du capital humain et du
développement des infrastructures par les pouvoirs publics
nécessite qu'on se réfère aux nouvelles théories de
la croissance pour analyser l'évolution économique de la
Côte d'Ivoire. Disons que le pays doit anticipé sur les
développements de la théorie de la croissance endogène.
A cet effet, les Investissements Directs Etrangers, doivent
correspondre selon la définition du Manuel de la Balance des Paiements
du FMI aux différentes opérations financières
destinées à agir sur la marche et la gestion d'entreprises
implantées dans un pays différent de celui de la maison
mère (multinationale). Par Investissement Direct Etranger (IDE), on
entend « transferts d'actifs corporels et incorporels d'un pays à
un autre, où ils seront utilisés aux fins de production de
richesse sous le contrôle total ou partiel du propriétaire des
actifs.
Selon la CNUCED, il y a investissement direct étranger
lorsqu'un investisseur basé dans un pays (le pays d'origine) acquiert un
actif dans un autre pays (pays d'accueil) avec l'intention de le gérer.
Sous ce rapport, on peut distinguer trois types d'IDE : la participation au
capital (fusions, acquisitions) et créations de nouvelles installations
(dites green fields), réinvestissement des bénéfices et
autres flux de capitaux (emprunts et prêts à court ou long terme
réalisés entre la société mère et sa
filiale).
Concrètement, un Investissement Direct Etranger peut
donner lieu soit à la création de nouvelles entreprises, soit
à l'achat de parts ou à l'augmentation du capital d'une
société existante. Les IDE favorisent généralement
la création d'emplois, l'amélioration de la productivité
et les transferts de compétence et de technologie nouvelle. A terme, ils
poussent indirectement à l'élévation des salaires. Ils
favorisent aussi l'essor des exportations et régulent beaucoup
d'impasses de la société.
Enfin, les IDE génèrent des recettes fiscales et
à travers elles, peuvent contribuer à la mise en oeuvre de
politique sociale en faveur des catégories de populations absentes du
marché de la consommation ou encore celles défavorisées
par les crises. Tous les pays s'efforcent donc quelque soit leur situation
d'attirer les IDE et d'en tirer profit. Le cas de la cote d'ivoire n'est pas en
marge s'il faut stabiliser le pays.
Les IDE permettent aussi et surtout aux pays concernés
de s'intégrer d'avantage à l'économie globale.
Eu égard à tout ce qui précède et
pour tirer pleinement profit des effets et externalités positifs des IDE
en Côte d'Ivoire, nous recommandons les mesures suivantes :
- améliorer le cadre macroéconomique :
toutefois, il importe de préciser qu'une politique volontariste des IDE
ne suffit pas, à elle seule, à entraîner une
accélération durable de la croissance économique. Celle-ci
doit en effet intervenir dans un tout macroéconomique. Et ce tout pour
la Côte d'Ivoire, c'est de sortir du carcan de l'instabilité en
assurant d'abord un environnement économique, sociopolitique stable aux
investisseurs étrangers ;
- augmenter et améliorer la qualité des
infrastructures physiques : L'Etat devrait continuer à fournir à
l'économie les services et infrastructures publiques essentiels
(électricité, eau, routes, port, aéroport, etc.) En
particulier, il doit renforcer davantage le capital d'infrastructures dans les
zones relativement moins pourvues. Selon Mills et Quinet « les
dépenses d'infrastructures sont des dépenses d'avenir6 » Il
s'agit notamment des zones du nord et de l'ouest. Cela offrirait à ces
zones des potentialités supplémentaires de développement
et réduirait par conséquent les disparités
régionales, la mobilité des populations et bien d'autres
frustrations liées aux inégalités de chance de
développement ;
- actualiser le code des investissements : le code des
investissements qui a été élaboré en 1995 n'est
plus d'actualité du fait de la crise sociopolitique de novembre 1999. Il
a besoin d'être actualisé pour prendre en compte les effets
pervers de la crise sociopolitique (déplacements de populations,
chômage, manque de sécurité, pauvreté grandissante,
etc.) ;
- réduire la disparité régionale de la
répartition des IDE : les IDE sont inégalement répartis
sur le territoire ivoirien. Une forte concentration est présente dans la
capitale et certaines régions n'en bénéficient pas.
- créer un environnement propice au commerce
extérieur en révisant les mesures tarifaires et non tarifaires
afin de réduire les coûts des transactions. Cette politique
d'ouverture économique permettra à la Côte d'Ivoire de
tirer profit des effets bénéfiques de la mondialisation;
- maîtriser le risque pays afin d'attirer plus les
investissements directs étrangers :
- relever la qualité de la main-d'oeuvre : l'Etat doit
augmenter les dépenses publiques d'éducation et de santé
afin de renforcer les capacités des ressources humaines dans le but de
rechercher une adéquation entre les programmes de formation et le
marché du travail.
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