L'entreprise sur le plan theorique est un outil important
d'etude. Maintes methodes sont utilisees pour reperer l'evolution des touts en
fonction de rechelle des activites ; des lors, peuvent apparaitre des seuils de
dimension critiques.
* La methode statistique : elle consiste a etudier les
variations de touts consecutives a une modification de la taille des unites sur
une periode determinee. Elle permet egalement d'analyser l'evolution des touts
dans des unites de tailles differentes au meme moment. Cependant cette methode
se heurte a certaines difficultes car it est difficile d'avoir des statistiques
homogenes ; de plus, on ne dispose pas d'outil permettant Ae tenir compte du
degre d'emploi des facteurs ou de l'efficacite de ceux-ci, sans oublier leurs
differences d'age.
* L'approche de l'ingenieur : dans cette optique, une estimation
du coot est faite en fonction du projet.
* La technique du survivant : elle a 6-Le elaboree
par STIGLER. Les economies et deseconomies d'echelle dans une activite activent
la concurrence entre les firmes et les amenent a faire des efforts pour
atteindre la "taille optimale", qui peut etre observee, puisque la competition
entre firmes est un facteur d'augmentation de la production d'un secteur a
cause des firmes survivantes.
(10bis) Voir Yves MORVAN, "Fondements de l'economie
industrielle" ed. ECONOMICA 1985 (les economies d'echelle) pages 167 et 168.
Malgre la subtilite de cette methode, elle presente certaines
ambiguites. En effet, comment expliquer la survie des firmes en-dessous de la
taille optimale ?
* Pour rep-61-er les economies d'echelle
et la taille optimale, plusieurs etudes se sont limitees a analyser l'evolution
de la r
·ntabilite des entreprises en fonction de leur dimension On se
refere a l'idee selon laquelle la rentabilite maximale
(taux de profit) correspond a la taille optimale. Mais plusieurs
limites peuvent etre decelees : le taux de profit ne depend pas que des coats,
de plus les structures des taux de profit varient avec la dimension des
firmes.
Remise en cause de la courbe en U et "seuils
de dimension critiques" :
L'accroissement de la taille des unites constitue dans la
plupart des cas un avantage. Mais existe-t- 1 vraiment des "deseconomies
d'echelle" ? En d'autres termes, la baisse des coats a-t-elle une limite ? Les
deseconomies d'echelle relatives aux problemes de management sont
incontestables dans la mesure 00 au fur et a mesure que les firmes croissent,
les dirigeants gaspillent beaucoup d'energie pour maitriser les problemes de
gestion. De meme les difficultes techniques et contraintes com-
merciales a la base de la remontee des coats sont de plus en
plus bien dominees.
Dimension des activites
Dans ces conditions, la courbure des coats n'a plus la forme du
U, mais plutat celle d'une hyperbole (Figure 2).
La notion de taille optimale disparait et la taille minimale
optimale (TMO) emerge. Le raisonnement realiste consiste a dire que toutes les
firmes connaissent une taille minimale
optimale au-dela de laquelle it existe un palier AB dont
l'importance varie selon les activites, a l'extremite de ce palier, les couts
peuvent dans certains cas remonter. La TMO est un
"seuil critique" parfois appele "seuil de dimension".
convient de noter que l'accroissement de la taille des unites
leur permet d'atteindre des "masses critiques" favorables a l'efficacite des
operations. La notion de "seuil" est variable dans le temps selon le progres
technique, dans l'espace selon le type d'economie et selon la nature des
activites.
Cette dimension spatio-temporelle permet une multiplicite
d'estimations des seuils.
Dans certains cas on a des estimations absolues en termes de
nombre de kilogrammes par exemple, dans d'autres on se fonde sur des
estimations en termes relatifs (le pourcentage ou la part de marche detenue par
exemple).
Les seuils de dimension comprennent le "seuil technique" et "le
seuil commercial". "Le seuil technique" traduit un ensemble de contraintes
techniques et de dimension quill faut atteindre pour degager une productivite
suffisante. Le "seuil
commercial" quant a lui, correspond 5 une certaine part de
marche qu'il faut detenir pour resister a la concurrence et etre plus
competitif. La combinaison de ces deux elements permet d'avoir
un "seuil de puissance" a partir duquel la firme detient le
pouvoir de negociation significatif et peut exercer un effet de domination sur
ses fournisseurs, ses clients et meme ses con-currents. Il est a noter que dans
certains secteurs, it existe
des seuils specifiques sans lesquels toute activite autonome ne
peut &tre efficace. Nous pensons aux domaines tels que la recherche, la
publicite, des seuils en matiere de financement, etc...