b) Formalisation et modelisation
Par souci de simplification, nous nous limiterons a la fonction
de production a deux variables de COBB-DOUGLAS. Soit P cette fonction de
production, K (capital) et L (travail)
ses deux variables ; c4 et j3 les elasticites de la production
par rapport respectivement aux facteurs K et L ; m le degre d'homogeneite ; A
un parametre d'ajustement. On suppose que o( +/3 = m .
Pour mettre en evidence les "economies d'echelle", nous
utiliserons la formulation generale de cette fonction, soit :
P = AK L /3
EN ponderant les differents facteurs K et L par une m&me
constante h, on obtient
A.(Kh)°(. (Lh)13.
h°(, LP hP
= L13(h)°cti
Ph m avec m> 1
Donc, on obtient une augmentation plus que proportionnelle du
produit a cause du degre m. La production augmentant, la consequence immediate
apparait sur le cout de production unitaire du bien de la maniere suivante :
Soit CT le cout total, Cu le cout unitaire. Nous savons que Cu =
CPT . Or une augmentation de la production P au denomi-
nateur qui passe a P.hm, diminue le rapport et permet
d'obtenir CT
un cout unitaire Cu' = 17,-Thm plus faible
: des "economies d'echelle°se font déjà
remarquer.
c) Critique des "economies d'echelle"
Cette critique a deja ete faite plus haut lors de l'etude du
concept de synergie (9).
C'est un phenomene qui reste essentiellement lie a la baisse des
coats (determinisme des coats) et fait l'impasse sur les autres avantages
pouvant etre tires d'une fusion d'entreprises.
La critique primordiale adressee aux motivations de fusions
expliquees par la recherche d'economies d'echelle, est que les coats de
production dont 41 s'agit ne baissent pas infiniment car it existe une limite a
cette decroissance des
coats.
La taille du groupe issu de la fusion peut s'averer trop grande,
le contr8le et la coordination devenant difficiles : les deseconomies d'echelle
apparaissent et vont a l'encontre meme
de l'objectif de la fusion qui est celui de la recherche de la
baisse des coats a travers la synergie et ses implications (economies
d'echelle).
D'autre part, les hypotheses retenues par la fonction
COBB-DOUGLAS sont tres restrictives car sa validite n'est possible que dans le
cas 00 le degre d'homogeneite m) 1
(cas des rendements d'echelle croissants). Or, nous avons vu que
les rendements d'echelle peuvent etre constants et decroissants (m = 1 ou m
< 1).
Lorsque les rendements d'echelle sont constants, l'augmentation
des facteurs de production K et L ne procure aucun avantage car la production
augmente dans la meme proportion que les facteurs de production. L'on depense
alors inutilement de
(9) Confere Chapitre I, section 1, paragraphe 2 : B/ "Critique du
modele synergetique de ANSOFF", on ne tient pas compte du coat de gestion des
stocks par exemple, par consequent les rniltc na cnnt nAc nArfAitompncant
nntimicLc
l'argent pour acquerir de nouveaux equipements et pour recruter
la main d'oeuvre.
A ce niveau on se rend compte que la recherche de la synergie
par la fusion peut parfois produire des resultats contraires a ceux
escomptes.
La theorie nous enseigne que les coots unitaires varient avec les
quantites de facteurs, en realite et par extension, c'est plutOt en fonction de
la "taille" des unites que sont evalues les coots. Il est donc clair que c'est
grace aux strategies de croissance externe (fusion), c'est-5-dire par un
accroissement de la dimension des unites, que de veritables
baisses de coots peuvent etre realisees. Les implications
seraient par exemple la proliferation des produits, la modification des
combinaisons productives, la duplication des specialites et metiers.
Les "economies d'echelle" dont it est question dans ce
memoire sont a la fois des economies intra et
inter-etablissements, elles concernent revolution des coats en fonction de la
taille
des unites et du regroupement des etablissements (fusions).
Il est important de noter une distinction nette entre
la baisse des coats resultant de la modification de la taille des
unites et celle provenant par exemple de l'habilete des dirigeants a tirer un
meilleur parti d'une combinaison productive. Cet accroissement d'efficacite est
plus reconnu sous le nom de "X-efficiency" (10). De la meme facon, la
diminution des
(10) Les coots peuvent baisser a cause d'un accroissement de
l'efficacite des facteurs qui peut elle-meme resulter 5 l'interieur de
l'entreprise dune plus grande motivation des
dirigeants et A rexterieur, dune pression exercee par la
concurrence.
Voir H. LEIBENSTEIN, "Allocative efficiency Vs X-efficiency" in
American Economic Review, 1966, n° 56, pp. 392-415 et "Aspects of de
X-efficiency theory of the firms" in Bell Journal, 1975, n° 6, pp.
580-606.
coats ne,doit pas etre confondue avec celle qui
resulte d'un "effet d'apprentissage".
|