e) "Economies de dimension" et "economies de croissance"
Ces deux concepts permettent d'etudier les causes de la
decroissance des couts avec la dimension des activites.
Les "economies de dimension" :
Elles proviennent de l'augmentation de la quantite de facteurs
utilises. Les unites economiques lorsqu'elles augmentent de taille, peuvent
diminuer la quantite de facteurs par unite produite : ce sont des "economies
reelles" ou physiques. Elles peuvent en outre baisser le prix des facteurs,
grace
au pouvoir qu'elles ont sur l'environnement : ce sont des
"economies monetaires".
- Les "economies reelles" : Elles
ref-le-tent les gains d'efficacite. La decroissance des
cob-Ls est due a la division
du travail et par l'indivision des equipements qui font en sorte
qu'il est necessaire et indispensable d'atteindre un certain volume de
production pour pleinement utiliser les facteurs :
it s'agit en fait d'economies reelles au sens strict, realisees
sans qu'il y ait forcement modification du processus de production.
Les autres types d'"economies reelles" surgissent lorsqu'il y a
une modification su processus de production. En effet,
au cours de la croissance des unites, on note une augmentation
de la quantite de facteurs utilises. Dans ce groupe on retrouve
entre autre :
* les "economies de multiplication" ou "economies
inter-etablissement" : une fois que la firme a atteint la TMO (11), elle
prefere multiplier le nombre d'etablissements plutot qu'agrandir les
etablissements existants. Dans ces conditions elles font des economies de frais
de gestion ou de recherche puisqu'elles ont des centres communs a plusieurs
etablissements. Par ailleurs la multiplication des etablissements permet de
reduire les coUts de transport pour acceder aux differents marches, de mieux
specialiser chaque etablissement dans un type de production donne, d'accroitre
la flexibilite de l'ensemble.
* "Les "economies de substitution" : elles naissent de la
possibilite d'interchangeabilite du capital et du travail lorsque la taille des
unites s'eleve. La grande taille peut permettre de se doter des "ateliers
flexibles" avec robotisation et automation qui permettront de renforcer
l'efficacite des facteurs.
* "Les economie-s d'integration" : elles naissent du fait que
l'augmentation de la taille des firmes permet de mieux realiser la longueur
optimale des processus de production et de beneficier des avantages de
coCits.
- Les economies monetaires : proviennent du "pouvoir de
domination" de la firme sur l'environnement, ce qui lui permet de renforcer son
"pouvoir de negociation" vis-a-vis de ses fournisseurs et clients, et agir
ainsi sur les prix des facteurs utilises. La grande dimension permet de
negocier le prix des matieres premieres en position avantageuse. Generalement
les grandes firmes sont mieux placees pour emprunter car elles
(11) TMO est une abreviation de Taille Minimale Optimale.
offrent aux pourvoyeurs de fonds des garanties encourageantes et
les rendements qu'elles degagent sont stables.
Les "economies de croissance"
Elles sont particulieres dans la mesure 00 elles ne sont pas
liees a l'importance de l'echelle des activites, mais a la rapidite de passage
d'une activite a une autre. On s'est rendu compte que les firmes qui se
developpent rapidement sont souvent amenees a changer leur processus de
production au benefice
d'un stock de capital a forte productivite.
Jusqu'alors, nous avions affaire aux "economies internes" pour
expliquer l'evolution des coats. A cote de celles-ci,
nous avons des "economies externes" (et "deseconomies externes")
exterieures au fonctionnement propre des entreprises et dont
la presence peut modifier la courbure des coats. Les "economies
externes" (12) viennent du progres general de l'environnement. On peut citer
par exemple l'amelioration de la circulation
des informations (transparence du marche), la construction
d'infrastructures par les pouvoirs publics qui accroissent l'efficacite des
facteurs (autoroutes, TGV,...), une variation avantageuse du taux de change, la
formation de main d'oeuvre qualifiee, etc...
Aux antipodes, le concept de "deseconomies externes" traduit les
pressions defavorables que subit l'entreprise :
la pollution, les contraintes de type legislatif
reglementaire. A titre d'exemple, on peut citer la maree noire comme source de
"deseconomies externes" pour les ostreiculteurs bretons.
(12) Sur le phenomene des "economies externes" et
"deseconomies externes", consulter - H. BOURGUINAT, "Economies et deseconomies
externes", in Revue Economique, 1969.
J.M. CHEVALIER, "L'economie industrielle en question", Paris,
Calmann-Levy, 1977, page 132.
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