f) L'incidence des "economies d'echelle" sur les strategies
des firmes et les structures industrielles
L'effet de la grande dimension sur les touts de production
influence considerablement les strategies des firmes et justifie maintes
structures industrielles.
- 'Economies d'echelle" et comportements de firmes
Generalement, on explique les comportements (strategies) des
firmes et leur developpement par les avantages de tout
de toute nature que confere la grande dimension. Les phenomenes
de concentration sont justifies par le desir d'atteindre la taille a partir de
laquelle les touts ne decroissent plus.
Il y a en fait un probleme de taille critique a resoudre.
L'existence des seuils commerciaux et financiers est l'une des motivations
cruciales des fusions d'entreprises.
Dans le mime ordre d'idees, l'existence d'economies reelles et
monetaires est la base des processus d'integration au sein des systemes
productifs contemporains, dans le but d'obtenir la longueur optimale des
processus de production.
Les "economies d'echelle" sont en quelque sorte de veritables
"barrieres a l'entree". Leur recherche amine souvent les entreprises a une
propension permanente a l'agrandissement de leur dimension afin de se proteger
et maintenir la "position dominante".
- "Economies d'echelle" et structures industrielles
Les economies d'echelle jouent un role de premier plan dans la
structuration du systeme productif dans la mesure 00 la recherche de la grande
taille pousse a la "cristallisation" des economies nationales autour de
quelques centres forts
representant des "poles de developpement" aux "effets
d'entrainement" non negligeables. Les "economies d'echelle" occasionnent
l'integration des firmes au sein d'ensembles plus vastes tels
que la C.E.E.
Cependant, la portee ou le role joue par les economies d'echelle
sur la strategie des firmes et les structures industrielles reste limitee. En
effet la "taille critique" ne joue aucun role surtout lorsqu'elle est petite,
l'introduction
des ateliers flexibles au niveau des etablissements permet
d'echapper aux lois de la grande serie a cause de la polyvalence des
equipements.
La recherche des avantages de la taille par les firmes peut avoir
un effet pervers sur la concurrence en ce sens
que le risque de reduction du nombre de producteurs est eleve, et
l'on peut aboutir a des situations de monopole qui entravent la lutte
concurrentielle.
g) La mesure des "economies d'echelles" (EOS)
Les EOS (13) realisables dans un secteur donne sont apprehendes a
l'aide de deux concepts mesures sur la base d'enquetes menees aupres
d'ingenieurs aux U.S.A. et en R.F.A. (14).
- La "taille minimale techniquement efficace" (METS) (15) :
On l'appelle encore "taille minimale optimale". Le METS est la
taille au-dela de laquelle la baisse des touts n'a plus lieu. A partir de ce
moment, toute unite de production en delta de cette taille supporte un
supplement de tout.
Le METS varierait au tours du temps avec le changement
technologique qui pousse a la realisation des unites de production
(13) Economies of scale (Economies d'echelle).
(14) Voir Commission des Communautes Europeennes. Economie
cur°. peenne (1988) "1992 la nouvelle economie europeenne", n° 35,
mars, pages 114 a 118.
(15) METS, Minimum efficient technical scale.
de plus en plus importantes.
On a compare dans les annees 1960 et 1980 le METS dans
onze industries (automobiles, electromenager, pneus,
raffineries
de petrole, acier, ciment, cigarettes, briques, verre,
chaussures), on a constate qu'il s'est accru. L' illustration patente est la
"courbe enveloppe".
L'entrepreneur va augmenter le nombre de travailleurs et le
nombre de machines (augmentation de l'echelle de production).
A cours de la premiere phase, la taille T1 correspond
a une courbe de coat moyen CM1. La deuxieme phase correspond a une
courbe de coat moyen CM2 plus basse et ainsi de suite jusqu'a
(16) La "courbe enveloppe" de longue periode est le lieu
geometrique des differents minimums des courbes de coats moyens
de courte periode. Elle est tangente aux minimums des courbes de
coats moyens de courte periode.
la phase 4 (taille T4) ou la baisse des coot n'a plus
lieu. Le point E correspondant represente le minimum de la courbe de coot moyen
relative a la taille T4 appelee "taille minimale optimale" ou METS.
A partir du point E, toute augmentation de l'echelle devient inutile car les
"deseconomies d'echelle" se signalent (remontee des coots). La taille de
l'entreprise devient trop grande pour assurer sa bonne gestion.
- "La pente des coots" :
Elle represente l'accroissement des coots unitaires de production
lorsqu'on se situe en-delta de la taille optimale (METS). Supposons que C est
le coot de l'entrepreneur (contrainte de coot). Soient K et L les facteurs de
production capital et travail, Pk et PL les prix
respectifs de ces facteurs.
Le coot pour l'entrepreneur est donne par la relation
C = K.Pk + L.PL
De cette formule nous pouvons tirer la ligne des coots
ou i_socoOt
K = - -p-L L
-p-
k
PL
cit.) - represente cette pente des coots qui est
Pk
tangente a 1 'angle (taux marginal de substitution de K a L).
Une pente tres grande, ceteris paribus entraine des prix relatifs
eleves, traduisant le fait qu'il y a un potentiel d'EOS qui viendrait de la
grande dimension.
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