Paragraphe 1 : Motivations des acheteurs
Les problemes economiques nous paraissent retenir en priorite
l'attention des acheteurs. La motivation du groupe acquereur decoule tout
d'abord de la constatation que, dans une economie
en developpement, "qui n'avance pas, recule". A partir de ce
postulat, l'entrepreneur doit decider de son choix : croissance interne,
croissance externe. Le choix de la croissance externe permet d'aller plus vite,
it est donc le fondement des operations de concentration industrielles et
financieres.
Les motivations des acheteurs peuvent s'inspirer de deux
principes : la fusion ou l'acquisition d'une firme est un moyen de consolider
les positions acquises par l'entreprise et est une preoccupation majeure des
dirigeants. C'est ici qu'apparalt la sensation de l'existence d'un seuil
en-dessous duquel it
est difficile de maintenir une position profitable sur un marche.
L'experience montre qu'en-dega de 20 % l'entreprise est vulnerable. Par fusion
ou par acquisition, des parts de marche peuvent etre rapidement conquises, de
facon moins onereuse que
par grignotage de la part des concurrents.
C'est malgre tout, la recherche dune position dominante qui
commande la decision. Une defense contre une invasion etrangere de societes
multinationales tres puissantes peut aussi inspirer certains regroupements a
caractere national ; c'est le souci de "faire le poids" qui explique
parfaitement ces comportements.
Une attitude plus offensive sur son propre marche peut conduire a
une strategie de developpement par acquisition successive de ses concurrents.
La volonte de puissance se mele intimement a la motivation d'ordre economique,
surtout qu'il faut remarquer que la possibilite de reduire les coilts de
production en rapportant les charges fixes a un volume d'activite plus
important permet d'esperer une amelioration de la valeur ajoutee donc des
profits. Ceci est certainement vrai tant que sont respectees certaines normes
de dimension.
A l'oppose la rigidite et la lourdeur des structures, la
difficile integration des equipes, le risque des doubles emplois sont autant de
facteurs d'alourdissement des charges et donc de reduction des marges de
dilution de la rentabilite des capitaux
investis.
Parallelement, le souci de diversification et d'innovation est
souvent la raison dune decision d'acquisition ou d'une operation de fusion.
L'innovation technologique, la naissance de nouveaux besoins ouvrent des
perspectives nouvelles dans
des marches nouveaux. Ainsi le rachat par BSN des Brasseries
Kronenbourg et de l'Europeenne de Brasserie devait consolider une fourniture de
verre creux mais aussi assurer une complementarite de produit. La
diversification de BSN se poursuivait alors naturellement par la fusion avec
GERVAIS-DANONE qui en faisait un des premiers groupes alimentaires frangais.
Autre exemple de synergie, le groupe Moet et Chandon, fort de son experience
dans le champagne, produit frangais de luxe, vendu sur tous les marches du
monde, decidait de l'acquisition des parfums Christian Dior et le rapprochement
avec Cognac Hennessy.
L'innovation peut constituer un motif d'acquisition ou fusion,
qui permette soit d'acquerir un nouveau know-how soit de cumuler les frais de
recherche.
Enfin, les chefs d'entreprise voient egalement dans la fusion ou
l'acquisition de societes la possibilite de s'ouvrir des debouches a
l'etranger. L'implantation directe y est difficile
et tres coUteuse. Ii est plus facile d'acquerir un outil de
production et de vente, la solution de fusion ou acquisition s'impose la
plupart du temps.
Rares sont les cas 00 les chefs d'entreprises recherchent un
accroissement de la surface financiere de leur groupe par absorption de
societes.
C'est dire que de fagon generale, les raisons d'ordre
economique tenant a la position de l'entreprise sur son propre marche ou la
possibilite pour elle d'en conquerir de nouveaux, dominent
dans l'esprit des acheteurs. Il n'en est pas de meme chez les
vendeurs.
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