VI. Le lancement de la stratégie
intégrée de la jeunesse
Le Ministère de la Jeunesse et des Sports a
lancé le processus d'élaboration de la stratégie nationale
intégrée de jeunesse avec l'appui technique de trois
organisations du système des Nations Unies, l'UNICEF, Le FNUAP et le
PNUD qui ont octroyé 1 million de dollars à cette
opération (pour sa mise en oeuvre effective par les collectivités
locales).
Prenant en considération que les jeunes sont au coeur
des enjeux stratégiques en termes de participation à l'essor
économique, à la promotion de la citoyenneté et d'un
projet de société moderne, démocratique piloté par
les droits, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, dans le cadre
d'une action gouvernementale concertée, a lancé les travaux
d'élaboration de la stratégie nationale intégrée de
jeunesse. Ce processus est mené avec l'appui d'un comité
multisectoriel où sont représentés les différents
départements concernés, 10 ministères, des
collectivités locales, 15 associations nationales, et plusieurs
associations de jeunes, avec l'appui technique de trois organisations du
système des nations unies.
Après un travail de recherche et d'analyse qui a permis
de fixer les objectifs de cette stratégie, ses acteurs et ses champs
d'intervention, le Ministère de la Jeunesse et des Sports avec
l'ensemble des partenaires concernés a arrêté les
étapes clés de conception de cette stratégie à
savoir : le diagnostic, l'organisation des fora régionaux de jeunes, la
tenue des assises nationales de jeunesse et l'élaboration d'une charte
nationale de jeunesse.
Plus précisément, ces étapes se
présentent comme suit :
1. Le diagnostic
Il va permettre l'analyse de la situation actuelle des jeunes
au Maroc à travers une revue documentaire et des entretiens avec
l'ensemble des parties prenantes concernées. Il sera
complété à travers la réalisation d'un benchmark
international avec les expériences de l'Espagne, de la Finlande, de la
France et de la Tunisie.
2. Les fora régionaux de jeunes
16 fora régionaux ont eu lieu sur le territoire
national. Leur objectif a été d'ouvrir un débat franc et
constructif avec 4000 jeunes issus des différentes catégories
sociales et démographiques. Ces jeunes ont soumis leurs propositions et
attentes de façon à alimenter la plateforme de travail des
assises nationales de la jeunesse.
Certes les jeunes montrent leur insatisfaction des
institutions de l'Etat43, mais le ministère souhaite inverser
la tendance, en ouvrant un espace de débat et de réflexion
intégrant les jeunes dans le processus de mise en oeuvre d'une
stratégie nationale.
3. Les critères de sélection
Les 4000 jeunes choisis pour participer aux fora
régionaux n'ont pas été sélectionnés de
manière aléatoire, ces jeunes ont pour mission de
représenter les quelques 16 millions de jeunes que compte notre pays.
Afin de transcrire toute la complexité de cette population, quatre
facteurs ont été adoptés comme critères de
sélection sur la base des études préalablement conduites
:
o Urbains/ruraux : ce critère permet de distinguer les
attentes et les besoins des jeunes selon leur mode de vie, et de retranscrire
les disparités sociales entre zones urbaines et zones rurales.
o Scolarisés/non-scolarisés : les aspirations
peuvent varier grandement selon les niveaux d'instruction des jeunes.
o Hommes/femmes : des différences importantes subsistent
entre les hommes et les femmes, dans différents domaines.
o Tranche d'âge : l'âge des participants compris
entre 7 et 30 ans présente des profils très variés, et
permet de couvrir une cible assez importante.
Jusqu'à nos jours, et en interrogeant des responsables
du ministère de la jeunesse, rien n'a encore été
publié, le diagnostic, et le rapport de restitution des résultats
des forums a été confié à un bureau d'étude,
qui n'a pas encore rendu le travail final.
43 L'Economiste, Numéros 3216, du 19
février 2010, Art : Lancement des Fora Régionaux des jeunes.
Dans cette même dynamique il est force de constater que
le fait de se passer des mythes visant à placer les pouvoirs publics et
la société civile dans une relation frontale, est l'un des axes
forts et particulièrement innovant des programmes de coopération
internationale44.
Chacun s'accordant à penser que l'obstacle au dialogue
se situe autant dans la difficulté des OSC à comprendre la
mécanique administrative, la logique du circuit de décision
politique et les enjeux qu'elle suppose au niveau local, national ou
international, que dans la propension des pouvoirs publics à identifier
les OSC sous l'angle idéologique en négligeant souvent leurs
savoir-faire et acquis en termes de pratiques.
Les programmes de coopération dans leur forme
concertée et pluri-actrice (PCPA), proposent à chaque groupe
d'acteurs de chercher (et de trouver) les axes sur lesquels ils peuvent avancer
ensemble. Chose que nous allons voir dans le troisième chapitre, en
prenant comme cas pratique le Programme Concerté Maroc, et son action
sur la question de la Jeunesse.
Il est nécessaire dans un premier temps de
présenter le PCM et son cadre général, pour pouvoir
comprendre son action.
44 Lucien COUSIN, Mieux faire société ensemble
(la contribution des Programmes Concertés PluriActeurs à une
rénovation du dialogue entre société civiles et pouvoirs
publics), 2008, 96 p.
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