IV. La promotion de l'activité du
Microcrédit
Dans le but d'encourager la création d'emploi et la
promotion d'activités génératrices de revenus pour les
populations défavorisées, les pouvoirs publics ont
procédé, depuis l'année 2000, à la mise en oeuvre
d'actions visant le renforcement des capacités institutionnelles et
financières des associations de microcrédit autorisées
à exercer conformément aux dispositions de la loi n° 18-97
relative au microcrédit promulguée par le dahir n° 1-99-16
du 5 février 1999 (BO n° 4678 du 1er avril 1999).
Le nombre total des bénéficiaires de
microcrédits a atteint 1.353.074 en 2007, dont près de
64%37 de femmes avec une valeur totale des prêts de 5.598 MDH.
Les bénéficiaires en milieu urbain représentent
55,3%38 du total des bénéficiaires, contre 2% pour le
milieu périurbain et 42,6% pour le milieu rural. Le secteur de
microcrédit mobilise 5150 agents de terrain et 1550 cadres et
employés hors terrain.
Le nombre total des prêts distribués depuis la
création jusqu'à l'année 2007 a atteint 113 millions
environ avec un montant de 19 milliards de dirhams39. En termes de
qualité de portefeuille, le taux de remboursement s'est situé
à 98%40.
La dynamique du microcrédit a permis aux jeunes
d'améliorer leurs revenus, et le niveau de vie de leurs familles.
L'objectif de cette dynamique est de soutenir l'auto- emploi des jeunes, et
les aidants à créer des activités
génératrices de revenu.
36 Centre d'études internationales, Une
décennie de réformes au Maroc, KARTHALA, 2010, 426 p.
37 Ministère de l'économie et des
finances, Projet de Loi de Finances, 2011.
38 Opcité.
39 Rapport de la Direction des études et des
prévisions, 2009.
40 Opcité.
D'après une enquête que nous avons mené
nous même dans le bidonville Sehb Lkayed, près de Hay
Salam à Salé, et qui a concerné un échantillon
de 100 personnes, dans le cadre de l'impact du microcrédit sur la
pauvreté. Les jeunes entre 20 et 34 ans ont constitué 75% de cet
échantillon, ces derniers ont affirmé qu'ils sont
intéressés par le microcrédit, et sont près
à demander un prêt auprès des institutions de
microcrédit pour créer leurs propres activités.
Dans la partie suivante nous allons identifier les acteurs
d'accompagnement et d'aide à la création des entreprises, qui
sont mis à la disposition de la jeunesse marocaine.
V. Le système d'accompagnement et de
création d'entreprises pour les jeunes
Il faut noter, que plusieurs acteurs gouvernementaux et non
gouvernementaux opèrent au Maroc dans le domaine d'accompagnement et
d'aide à la création d'entreprises au profit des jeunes.
1. Démarrage officiel du premier incubateur
féminin au Maroc
C'est une initiative de l'association des femmes chefs
d'entreprises du Maroc (Afem)41 qui vise à encourager la
création d'entreprises par des femmes porteuses de projets innovants. Ce
projet, baptisé "Casa Pionnières", est le premier en son genre
dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient (Mena). Son objectif est de
contribuer à créer un environnement favorable pour la
création d'entreprises au Maroc en intégrant l'approche genre.
"Casa Pionnières" s'adresse à toute jeune femme, ayant un projet
de création d'entreprise prioritairement dans le secteur des
services.
Les candidates sélectionnées
bénéficient d'un espace d'accueil et d'aide à la
création d'entreprise, incluant des services à des coûts
réduits, une logistique matérielle adaptée, un programme
d'accompagnement dans l'élaboration et la finalisation technique des
projets d'entreprise, une formation en fonction des besoins identifiés,
le suivi par des conseillers et l'accès à des réseaux de
chefs d'entreprises nationaux et internationaux.
41 Initiative lancée en 2007.
Ce projet est soutenu par plusieurs partenaires
gouvernementaux et organisations internationales, dont notamment le
Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, l'UNIFEM, le PNUD,
l'Agence Espagnole de Coopération Internationale, le Centre
Régional d'Investissement (CRI) de Casablanca, le réseau Maroc
entreprendre, la Fondation BCP pour la création d'entreprises et
certains groupes privés. L'Afem est une association indépendante
créée en 2000 en vue d'offrir aux femmes chefs d'entreprises un
cadre leur permettant de contribuer à l'essor de l'économie
nationale, d'encourager l'action entrepreneuriale féminine, d'orienter,
d'encadrer et d'assister la femme entrepreneur dans sa recherche de la
compétitivité requise pour toute entreprise.
2. Association Maroc Telecom pour la création
d'entreprises et la promotion de l'emploi
Sa mission est d'aider les jeunes talents à
concrétiser leurs projets de création d'entreprises
génératrices d'emplois et de revenus. Il s'agit d'un prêt
plafonné à 100.000 dirhams sans intérêts, avec un
apport personnel de 10 %. Les bénéficiaires sont les jeunes
âgés de 20 à 39 ans, diplômés d'études
supérieures ou disposant d'un diplôme de formation ou d'une
expérience professionnelle.
o Secteur d'activités : tous les secteurs
d'activité présentant un potentiel de
création d'emplois (commercial, artisanal, industriel,
agricole, services) ;
o Types de projets : technologies de l'information, cyber,
mécanique automobile,
broderie, métiers du bâtiment, production agricole,
élevage...
o Nature du projet : création uniquement.
3. Les Centres Régionaux d'Investissement
(CRI)
La création des CRI a été mise sous la
responsabilité des Walis des Régions42. Les CRI sont
parmi les mécanismes que les pouvoirs publics ont veillé à
mettre en place pour le développement de l'investissement tant à
l'échelon national que régional. Ils ont été mis en
place pour orienter et accompagner les jeunes porteurs de projets qu'ils soient
nationaux ou bien des jeunes résidents à l'étranger.
42 Lettre adressée par Sa Majesté
Mohammed VI au Premier Ministre au sujet de la gestion
déconcentrée de l'investissement, le 09 janvier 2002.
Le rôle des CRI ne se limite pas à la mission
traditionnelle du guichet unique, mais englobe des missions plus larges telle
que la mise à la disposition des opérateurs économiques de
données et informations à caractère économique qui
puissent aider à valoriser les potentialités des régions
où ils opèrent.
4. Le programme Moukawalati
La mission du programme est de contribuer à la
réduction progressive du taux de chômage moyennant l'appui
à la création d'entreprises génératrices de
richesses et d'emplois en adéquation avec les exigences et les
spécificités au niveau régional. Egalement assurer la
pérennité progressive du tissu économique régional
par un dispositif de suivi des entreprises créées au cours de la
période de démarrage.
Le réseau de guichets du programme Moukawalati a
été élargi à 183 guichets. Le nombre de conseillers
a été également revu à la hausse, avec 112 nouveaux
conseillers. Il s'agit de redonner confiance aux jeunes, dont bon nombre ont
été dissuadés par la bureaucratie et d'autres obstacles.
Le plus important dans ce plan de relance c'est qu'il est ouvert aussi aux
non-diplômés, il est ouvert à tous les porteurs de projets.
Le programme vise une tranche de population âgée entre 20 et 45
ans, ajoutons à cela que deux personnes peuvent s'associer et ramener le
projet à un montant inférieur ou égal à 500.000 DH.
Il faut signaler que les jeunes porteurs de projets bénéficient
d'un accompagnement avant et après la création de leurs
projets.
En plus de l'ensemble de ces initiatives, les pouvoirs publics
ont tablé sur le partenariat avec des ONG et des programmes de
coopération internationale, en vue de répondre aux attentes des
jeunes marocains. C'est dans cette optique que la stratégie
intégrée de la jeunesse à été
lancée.
|