Section 3 : Les recommandations
Certes le PCM de façon générale a
prouvé qu'il y'a eu des résultats appréciables, sur la
base des actions qui ont été réalisées dans les
trois projets et dont on a relevé l'impact sur les jeunes. Mais il y'a
plusieurs limites qui ont été soulevées par les acteurs
membres du programmes lors des entretiens et dont nous avons avancé
quelques recommandations.
Il faut également souligner certaines limites
liés au fonctionnement du PCM, d'une part la lourdeur du dispositif
(reporting trimestriel, justificatifs et rigidité des procédures
de suivi financier)63, ce qui surcharge les acteurs associatifs, qui
ont d'autres taches à réaliser sur le terrain. D'autre part, la
vulgarisation du PCM, car il n'est pas beaucoup connu dans le paysage
associatif marocain.
Au niveau stratégique, le manque de connaissance de la
réalité et des évolutions du terrain de la part des
personnes impliquées dans la prise de décision, engendre des
défaillances dans les résultats escomptés. Il faut
partager et coordonner avec les acteurs associatifs et l'équipe
exécutive du PCM, de même baser les décisions sur un
support de connaissances terrain émanant des acteurs associatifs et
locaux, connaissant parfaitement le terrain.
Le PCM est un programme de renforcement des capacités
des jeunes et des associations, c'est également un facilitateur dans la
mesure où il donne plus de crédibilité aux jeunes et aux
porteurs de projets, vis-à-vis des bailleurs de fond internationaux et
des pouvoirs publics. Il doit donc rester sur cette même dynamique, en
focalisant tous les efforts sur les jeunes, et ne pas se dispatcher sur
plusieurs axes. Dans cette optique, le PCM doit concentrer son action sur la
dynamique locale, en prenant comme cadre géographique la province, du
fait que les acteurs se connaissent bien, et qu'il est facile de les
réunir sur des questions qui touchent les problèmes des jeunes de
la dite province, tel que l'exemple du PCP Jerada.
Un autre volet important, celui des visites croisées qui
constituent un levier de transfert des compétences et des bonnes
pratiques. Les visites réalisées dans le cadre du PCM, ont
bénéficié plus aux jeunes du Nord, par rapport aux jeunes
du
63 Entretien avec plusieurs acteurs associatifs du
PCM.
PCM. Faute de souplesse des autorités
compétentes en matière d'octroi des visas, en raison bien entendu
des actes déjà commis par certains jeunes, qui profite du visa
pour rester définitivement dans les pays étrangers. Signalons
qu'aucun cas n'a été enregistré dans le cadre des visites
croisées du PCM, de plus quand les visas ne sont pas accordés aux
jeunes, c'est généralement les présidents d'associations
qui partent à la place des jeunes. Il faut que les autorités
cherchent de leur part à instaurer des procédures facilitant ce
genre de visites, qui permettent aux jeunes d'apporter des pratiques et des
techniques innovantes en matière de montage de projet de
développement.
Et enfin, sur la base des projets, le nombre des jeunes
bénéficiaires est minoritaire, face aux budgets importants
alloués aux projets. Le PCM dans ce cas doit chercher à
élargir la population de jeunes à intégrer dans ses
projets de développement. Il faut noter que les jeunes qui font parti du
programme, sont ceux adhérents aux associations membres, et d'autres qui
l'ont côtoyé dans certaines activités déjà
réalisées.
Pour que la parole des jeunes puisse prendre tout son sens
dans le futur, une question d'ordre stratégique devra donc
impérativement être débattue : à quels jeunes le PCM
s'adresse-t-il :
o Aux jeunes les plus en difficultés ?
o A ceux ayant le moins d'opportunités (accès
à l'éducation, à la formation, à l'emploi, à
la mobilité...) ?
o Aux jeunes ruraux ou aux jeunes urbains ?
o En priorité aux jeunes militants et aux jeunes
souhaitant s'impliquer dans la vie locale, ou à ceux qui en sont le plus
éloignés ?...
La réponse à cette question est essentielle car
elle permettra de déterminer plus précisément :
o Les motivations et les attentes des membres du programme
vis-à-vis des jeunes « porte parole » dans les espaces
politiques ;
o Les modalités d'associations et de
représentations des jeunes dans ces espaces ;
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