III. Cofinancement des projets du Programme Concerté
Maroc
Le PCM a essayé d'ancrer dans l'esprit des jeunes des
associations membres la notion de concertation, avec d'une part les pouvoirs
publics, et d'autre part les acteurs de la société civile
franco-marocains. Ces jeunes ont appris à chercher eux même des
partenariats et des bailleurs de fonds locaux et internationaux, tout en
sachant que le PCM a joué le rôle de facilitateur et de garant, et
a donné plus de crédibilité aux projets portés par
les jeunes auprès des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds.
Nous allons voir comment le cofinancement a été
réalisé dans chacun des projets du PCM (voir annexe 4).
1. Cofinancement et répartition du budget du PCP
Jerada58
2. Cofinancement et répartition du budget du
projet Cré'Acteurs59
Dans le cas du projet Cré'Acteurs, le PCM a
contribué à hauteur de 49%, mais les porteurs du projet ont
dépassé le budget prévisionnel qui est de 203 300.00
euros, pour atteindre un budget de 206 680.00 euros, ce qui a rendu la
participation du PCM à 45%. Les porteurs du projet ont cherché
à impliqué des organismes dont le poids est très
important. Nous observons la participation de l'INDH et du Ministère du
Développement Social, avec respectivement 15% et 10%. Participation de
l'ANAPEC de 7%, et également les deux membres français CEFIR et
ESF avec respectivement 4% et 2%.
Les valorisations constituent une part importante 17%, par
rapport aux contributions des partenaires.
59 Entretien avec M.BOBOT président de
l'Association Yannor Khénifra, membre du consortium
Cré'Acteurs.
3. Cofinancement et répartition du budget du
Projet JTC60
Le PCM au niveau du projet JTC, a apporté un
cofinancement de 48%, de plus on note une importante participation du CCFD 34%.
Il faut signaler l'apport de l'Entraide Nationale qui figure parmi les
partenaires stratégiques du PCM. Certes son cofinancement est
minoritaire 3%, mais il faut savoir que l'Entraide Nationale cofinance les
projets d'un large tissu associatif, et contribue avec ses moyens logistiques
en faveur des jeunes du PCM.
Dans le cas du projet JTC on observe également une part
importante des valorisations qui est de 15%.
4. Les retombées du Cofinancement sur les projets
et les jeunes ciblés o Sur les Projets :
Le Programme Concerté Maroc, n'était pas
simplement un bailleur de fonds pour les associations porteuses des projets,
mais aussi un accompagnateur, dans la mesure, où il a instauré un
suivi du déroulement des projets, et aussi un financement par tranche,
ce qui exige une implication sincère de la part des porteurs de
projets.
60 Entretien avec M.AZIM, Responsable Administratif et
Financier du Carrefour Associatif.
La logique du PCM dans l'implication des organisations de la
société civile et les acteurs publics est un
élément primordial. Il n'était pas seulement apparent dans
les documents programmes du bureau du PCM, mais il était
concrétisé par l'engagement dans des partenariats signés
auprès de l'Entraide Nationale et le Ministère de la Jeunesse et
des Sports. Cette philosophie du programme a été projetée
dans les projets de développement du PCM, à travers l'incitation
des porteurs à chercher des partenaires et des bailleurs publics, que ce
soit au niveau local, national, ou international auprès des ONG et des
agences de développement internationales.
L'impact de la logique du cofinancement a été
remarquable sur les projets. C'est d'abord le fait que ces projets ont pu lever
des fonds auprès des partenaires publics marocains, ensuite la mise en
ouvre de ces projets leur a donné plus de crédibilité dans
les territoires ou ils opèrent et donc notons comme résultat, le
renforcement de leur reconnaissance en tant qu'acteurs associatifs. Ils sont
aujourd'hui en capacité d'approcher d'autres organismes internationaux
telle que la Fondation de France pour déposer des documents projets pour
cofinancement61.
o Sur les Jeunes :
Les jeunes étaient non seulement une cible mais de vrais
acteurs dans ces dynamiques car ils ont participé dans toutes les phases
de ces actions :
Sur le projet Cré'Acteurs, ils ont crée leur
propre coopérative, ils ont appris dans le cadre du PCM et de leur
projets, le sens du montage des projets, et les techniques de recherche des
bailleurs de fonds publics et privés. Au niveau du projet JTC, ils
élaboraient leur propre plan d'action et sa mise en oeuvre, sur les deux
territoires (Rabat et Tendrara ils se sont constitués en association de
jeunes. Sur le projet Jerada, ils sont aujourd'hui membres de la cellule
jeunesse de leur municipalité et ils ont contribué à
l'élaboration du Plan de Développement Communal. Ces jeunes
seront beaucoup plus renforcés à travers la mise en place des
conseils jeunesse que le PCM est en train de préparer, afin de les
mettre en place dans les territoires où sont localisées les
associations membres (objectif spécifique 1 du PCM3)62.
61 Entretien avec D.AJJOUTI, Directeur du Programme
Concerté Maroc.
62 Document Programme du PCM 3.
Tout au long de cette section nous avons essayé de
montrer comment la dynamique du PCM a permis d'impliquer les jeunes comme
acteurs dans le développement humain et social. Certes les exemples sont
nombreux et nous remarquons que les résultats sont appréciables,
mais il y'a certains dysfonctionnements qu'il faut relever.
Tout d'abord la question de la gestion des fonds du PCM qui
est confiée à une association dénommée Association
de Concertation et de Développement. Les jeunes lors des entretiens ont
montré leur scepticisme quant au fonctionnement de cette association qui
se charge du portage juridique et financier du PCM.
Ensuite, il faut mettre l'accent sur l'inadéquation
entre les budgets alloués aux projets et les actions menées au
profit des jeunes. On remarque l'importance des budgets face à des
actions qui sont minoritaires et qui ciblent un nombre minime des jeunes. De
plus, il est important de soulever la question des expertises
étrangères qui coûtent au PCM des fonds colossaux.
De plus, au niveau de la répartition des budgets des
projets JTC et Cré'Acteurs nous remarquons un taux très important
des valorisations qui est respectivement de 15 à 17%. Ce qui est un peu
exagéré rappelant ainsi la nécessité du
contrôle et du suivi de la part des bailleurs de fonds en vue de
s'assurer de la bonne affectation de ces fonds, et qu'ils servent de
façon concrète la population cible.
Un autre point est celui du nombre total des jeunes du PCM qui
atteint 20 000 jeunes. Selon les entretiens effectués avec certains
jeunes du PCM, ce nombre est un peu exagéré et on trouve souvent
des jeunes du PCM qui sont déjà engagés dans des emplois
et qui bénéficient encore du statut de jeunes du PCM alors qu'il
faut céder la place aux jeunes qui sont dans des situations
difficiles.
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