II.3.2. Salaires par secteur et
retraites
Dans le secteur privé, lorsqu'on s'intéresse au
salaire horaire, on voit que les femmes ont dans l'ensemble un salaire plus
faible que ce soit à temps complet ou à temps partiel. En
effet, dans l'ensemble l'écart est de 2,3 € à temps complet
et à temps partiel. Lorsque l'on regarde les catégories
socioprofessionnelles de plus près, on s'aperçoit que ce sont les
cadres qui présentent l'écart le plus important entre les deux
sexes avec 5,4 € à temps complet et 3,5€ à temps
partiel. Concernant les professions intermédiaires, les employés
et les ouvriers, l'écart est plus faible variant entre 0,4 €
à temps complet et entre 0,1 € à temps partiel.
Ecarts de salaire annuel nets entre hommes et femmes
dans le secteur privé (%)
Cadres
|
29
|
Professions intermédiaires
|
14
|
Employés
|
6
|
Ouvriers
|
19
|
Ensemble
|
23
|
Source: Insee, DADS 2005
Prenons les salaires annuels du secteur privé. Les
écarts de salaire sont toujours présents dans chacune des
catégories socioprofessionnelles. Dans l'ensemble du secteur,
l'écart est de 23 %. Au sein des catégories, la plus grande
disparité concerne également les cadres (29%) et la plus faible
les employés (6 %). On remarque donc que ces écarts augmentent en
fonction de la qualification de l'emploi. C'est au niveau des emplois les mieux
rémunérés que l'on constate les plus grands écarts
de salaire et les plus faibles au niveau des emplois les moins
rémunérés. L'une des explications à ces
écarts est la durée du travail. Les femmes travaillent en
général moins que les hommes et cela se répercute sur leur
salaire. Il y a également au sein des catégories une
hiérarchie entre les différents emplois et les femmes sont
minoritaires dans les emplois qui se situent en haut de la pyramide. Comme on a
vu précédemment, ces différences salariales peuvent aussi
s'expliquer par les cursus de chacun des deux sexes.
La fonction publique, bien qu'elle soit étatique, n'est
pas pour autant plus égalitaire au niveau des disparités
salariales.
Ecarts de salaire annuel net entre hommes et femmes
dans la fonction publique (%)
Fonction publique d'Etat
|
16
|
Fonction publique territoriale
|
13,5
|
Fonction publique hospitalière
|
27
|
Source : Insee, DADS 2005 pour les Fonction
publique hospitalière et territoriale ; Insee, fiches de paie des
agents de l'Etat pour la fonction d'Etat.
Les disparités sont aussi présentes dans sa
fonction publique d'Etat (16 % d'écart), dans la fonction publique
territoriale (13,5) et dans la fonction publique hospitalière où
l'écart est le plus important : 27 %. L'explication se trouve dans les
postes qu'occupent la majorité des femmes dans le secteur hospitalier.
Elles sont généralement infirmières, sages femmes, aide
soignantes alors que les postes de médecins, de pharmaciens, de
chirurgiens... sont majoritairement occupés par des hommes. Au niveau
des catégories socioprofessionnelles de la fonction publique, on
remarque que les disparités les plus grandes concernent, comme pour le
secteur privé, les cadres. On observe un écart dans les salaires
nets annuels des cadres de 6.145€ dans la fonction publique d'Etat soit un
écart de 22,6 %. Il est de 6.248 € dans la fonction publique
territoriale soit un écart de 20 %. Enfin il est de 12.537 € dans
la fonction publique hospitalière soit un écart de 29,5 %.
Concernant les professions intermédiaires et les employés et
ouvriers, les écarts sont bien plus faibles variant entre 2,9 et 7 %
pour le premier et 1,9 et 15,6 % pour le second. Notons que dans la fonction
publique hospitalière, les écarts sont vraiment minimes pour ces
deux catégories (2,9 et 1,9 %). Les fortes disparités chez les
cadres peuvent s'expliquer par le faible nombre de femmes occupant des postes
haut placés.
En effet, il existe de nombreuses professions où l'on
touche des rémunérations beaucoup moins importantes qu'ailleurs.
On retrouve généralement les femmes dans ces professions.
Intéressons-nous maintenant au problème des
disparités de revenus pour les retraites. Les montants des retraites
alloués à chacun des deux sexes connaissent également des
différences. En effet, en 2004, les femmes touchent en moyenne 979
€ alors que les hommes touchent 1.625 € soit un écart de 46 %
; Lorsque l'on décompose cette somme on s'aperçoit que
l'écart se fait principalement au niveau de l'avantage principal de
droit direct qui constitue le montant de retraite acquis en contrepartie de
l'activité professionnelle. Il varie entre 601€ pour les femmes
âgées de 85 ans et plus et 801 € pour les femmes entre 65 et
69 ans alors que chez les hommes il varie entre 1.452 € et 1.599 €
pour les mêmes tranches d'âge. Ces écarts sont, entre
autres, la conséquence logique des discriminations salariales dont les
femmes ont été victimes durant leur période
d'activité. L'avantage principal de droit direct se calcule notamment en
fonction de la durée de l'activité professionnelle. Or, les
femmes ne parviennent généralement pas à cotiser aussi
longtemps que les hommes, et ce, à cause de certaines
responsabilités notamment familiales qu'elles sont contraintes
d'assumer. Elles perçoivent néanmoins des pensions de
réversions en cas de veuvage. Leurs montants sont plus
élevés que chez les hommes mais restent nettement
inférieurs à l'avantage principal de droit direct.
Le constat est donc sans équivoque, les
différences de salaire entre hommes et femmes sont bel est bien
présentes et loin d'être négligeables. Les explications ne
sont cependant pas uniquement économiques. Pour mieux comprendre
l'ensemble de ces écarts, il est important de ne pas se cantonner
uniquement au point de vue économique. Les mesures et les politiques
sociales peuvent également apporter un élément de
réponse.
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