A. Une premiere option le logiciel Fcederis pertinent
mais O
Dans le logiciel Fcederis une des fonctionnalites du
menu GPEC s'intitule mobilite. Elle permet de comparer des emplois entre eux,
reperer les agents susceptibles d'occuper un emploi au regard de leurs
competences. Entre deux emploi-types les competences requises sont comparees.
Cette demarche s'appuie sur le referentiel des competences etabli a partir du
referentiel emploi. Le logiciel Fcederis permet une comparaison entre un emploi
et la base des 14 0 emplois. Il specifie un taux de recouvrement de competences
similaires exprime en pourcentage. Par exemple la comparaison entre secretaire
de direction et secretaire de gestion stipule un taux de 65%. Ce taux est
calcule apres ponderation entre savoirs, savoir faire et savoir etre et
comparaison entre les niveaux de maitrise attendus par competence. Il
represente le % de competences communes. Le schema ci-apres, elabore a partir
des donnees brutes du logiciel, represente l'ecart entre l'emploi source
(assistant de direction) et les douze premiers emplois references par Fcederis.
Il est a noter que parmi les 12, 5 emplois sont de la meme famille
professionnelle et tous relevent du meme cadre d'emplois (categorie C). En
comparant un assistant de direction avec un assistant de mission, l'ecart
calcule par le logiciel s'eleve a 62%. Ce taux sous entend que 62% des
competences sont differentes pour ces 2 emplois.
1 Inspire de Les aires de
mobilite professionnelles, Cahier de l'observatoire de metiers, CNRS,
novembre 2 001.
Aires mobilité
assistant de direction
chauffeur (LOTRCH)
secrétaire assistante (AGSESA)
60%
70%
50%
agent d'administration (AGGADM)
gestionnaire de données (AGGAGD)
assistant de mission (PRMOAM)
40%
30%
20%
agent d'intendance (LOINAI)
10%
0%
gestionnaire formation (RHDRGF)
agent de distribution (LOGCAD)
assistant de gestion administrative (AGGAAG)
gestionnaire administratif (AGGAGA)
assistant documentaliste (DADOAS)
agent d'accueil et d'information (ICIAAA)
Série1
Pourtant ce pourcentage interroge les criteres retenus
par Fcederis pour arriver a ce resultat. De maniere empirique, nous trouvons
ces deux emplois proches de par leurs activites, leurs demarches
intellectuelles et leur environnement de travail. Aussi cette fonctionnalite de
Fcederis ne suffirait pas a elaborer les aires de mobilite. Elle reste
neanmoins en partie pertinente. Elle concerne les mobilites rapides ou
l'adaptation a l'emploi peut se realiser avec un effort en formation peu
important. De plus le pourcentage est calcule par comparaison de competences
decrites parfois trop precisement pour degager des blocs de competences
transverses.
I. Les apports conceptuels du ROME et de S Michel et
M. Ledrui.
Les aires de mobilite elaborees par le
ROME2 sur la base des reflexions de Michel et Ledru s'appuient plus
sur les demarches intellectuelles mobilisees dans l'action pour comparer des
emplois entre eux. Ces auteurs proposent de specifier chaque emploi selon 7
criteres afin de mieux les comparer entre eux :
Les demarches intellectuelles (DI). Elles sont
des enchainements d'action mentale pour resoudre un probleme. L'emploi peut
etre vu comme une serie de problemes a resoudre. Ces demarches sont de trois
types, elles peuvent se combiner mais une des trois est dominante pour les
activites d'un emploi.
DI de type Application : la procedure de resolution est
connue.
DI de type Transposition : c'est une demarche
d'ajustement, de traduction et d'installation de solutions disponibles et
mobilisables dans l'environnement.
1 Capital-competence, une
approche cognitive, ESF Editeur, Paris, 1991.
2 D'une approche cognitive
des competences aux aires de mobilite, Sandra MICHEL,
DI de type conception : elle caracterise l'invention, la
creation et l'innovation.
Les savoirs references regroupent des
connaissances indispensables a la reussite de l'emploi. Elles se regroupent en
grandes familles (hygiene/securite, sciences medicales, gestion, langues,
mathematiques...). Le degre de maitrise de ces savoirs references se decline en
4 niveaux (sensibilisation, pratique, maitrise et expertise). Les niveaux
peuvent se resumer ainsi :
- Niveau 1 Sensibilisation : « je connais, j'en ai
entendu parler ». - Niveau 2 Pratique : « je pratique, je sais faire
».
- Niveau 3 Comprehension : « je comprends, je
maitrise ». - Niveau 4 Expertise : « je fais evoluer, j'enseigne
».
La relation au temps et a l'espace (RTE). Il
s'agit d'analyser la complexite des DI. Les demarches de resolution de
problemes sont a court/moyen terme ( 0 a 6 mois) ou a moyen /long terme (6 mois
a 2 ans). Elles se realisent au sein de l'unite de travail ou elargie a
d'autres environnements.
L'interaction relationnelle s'analyse a travers
la frequence et la nature de l'interaction necessaire a la resolution des
problemes. Elle peut etre rare ou frequente. Elle est de nature differente a
cote, en face de ou avec autrui.
La delegation est un type de cooperation
significatif de certains emplois.
La reactivite a l'urgence ou a une situation
dangereuse. Ce critere n'est mobilise que pour certains emplois.
« L'aspect novateur de cette approche prend des
distances par rapport aux realites de statut, de salaire ou de representation
des emplois. Elle se concentre sur les competences mises en ceuvre dans
l'action. Mais en parallele, il convient de reintroduire l'individu, sa
singularite, ses attentes, son parcours et la realite des emplois. En effet,
l'outil des aires de mobilite ne se veut pas etre autre chose qu'une aide a la
reflexion, un support a l'ouverture, une etape dans la decision.
»1
Cette demarche ayant ete retenue pour definir les
aires de mobilite en complement des apports du logiciel Fcederis, un premier
travail consiste a decliner les emplois selon ces 7 criteres afin de mieux
identifier ensuite les proximites entre emplois.
La declinaison de ces criteres pour l'assistant de
direction, l'assistant de mission et le charge de developpement RH a ete
realisee et peut se resumer ainsi :
1 D'une approche cognitive
des competences aux aires de mobilite, Sandra MICHEL,
|
Assistant de direction
|
Assistant de mission
|
Charge de developpement RH
|
DI principales
|
Application procedure Application
regulation
|
Application regulation Transposition
Formalisation
|
Transposition regulation Transposition
conception
|
DI secondaires
|
Transposition Formalisation
|
Application procedure
|
Application diagnostic
|
Savoirs Reference
|
Bureautique 3 Organisation 2
|
Bureautique 3 Organisation 2 Thematique
d'intervention 1-2
|
Sciences sociales(RH) 3-4
|
Relation Temps
|
Court, resolution en minutes/heures
|
Court, resolution en plusieurs jours
|
Long terme, resolution sur plusieurs mois
|
Relation Espace
|
Elargi, activites variees avec peu d'imprevu
|
Elargi, activites variees avec peu d'imprevu
|
Elargi, valie avec peu d'imprevu
|
Interaction relationnelle
|
Frequente, relation « a côte
»
|
Frequente, relation « a côte
»
|
Frequente, relation « avec »
|
Delegation
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Urgence-danger
|
Non
|
Non
|
Non
|
Grace a cette comparaison, il est a noter une
similitude plus grande entre les emplois d'assistant de direction et assistant
de mission. Un systeme/cadre de reference « standard » a ete
construit pour mesurer la distance entre deux emplois. Il est base sur un
systeme de points attribue a chaque similitude. Il sera pondere en privilegiant
les demarches intellectuelles et les savoirs reference.
Apres avoir etabli les proximites entre emplois avec
cette methode, il a ete envisage de distinguer trois types de mobilite. Il
conviendra au cours de la mission de preciser ces categories :
1. Les mobilites professionnelles de passage « aise
».
Elles peuvent se definir comme des passages entre
emplois avec des demarches intellectuelles similaires et des savoirs- reference
communs. L'effort de formation devrait etre modere.
2. Les mobilites professionnelles de passage «
accessible ».
Elles peuvent se definir comme des passages entre
emplois avec des savoirs reference similaires mais oil les demarches
intellectuelles sont peu ou pas partagees. 4 Des formations en accompagnement
de la mobilite plutôt orientees methodologies/comprehension visant
l'appropriation du processus de travail.
3. Les mobilites professionnelles de passage «
eventuel ».
Elles recouvrent les situations oil les demarches
intellectuelles sont similaires. Les savoirs reference ou d'autres critares ne
sont pas identiques. 4 Des formations plutôt orientees acquisitions des
savoirs du domaine d'activite
C. Ma demarche pour mener la
mission
Mes premiers constats peuvent se resumer ainsi :
depasser l'outil Fcederis, proposer une construction des aires basee sur
l'activite et les demarches intellectuelles, aborder les aires de mobilite
comme un element du processus de mobilite, un outil qui donne de la lisibilite
aux acteurs (agents, accompagnateurs). Mon intention etait de profiter de cette
mission pour aborder plus globalement avec les DRH la question de la mobilite.
A l'aide d'une demarche projet, j'ai organise la reflexion et l'elaboration
d'aires de mobilite et de processus de mobilite (parcours de formation,
accompagnement)
D. De l',valuation des competences requises a
l'orientation professionnelle.
Deux concepts flous : les competences et les
potentiels.
L'EAP evaluera, des 2 01 0 au-dela des objectifs de
performance, les competences de l'agent liees a l'exercice de son emploi. Cette
evaluation identifiera les competences detenues au regard des competences
requises pour l'emploi occupe. Parfois, ces competences sont susceptibles
d'être mobilisees dans un autre emploi. Pourtant cet entretien annuel ne
peut a lui seul identifier les potentiels ou les competences detenues au-dela
de l'emploi. Il convient, comme le prevoit l'entretien de mobilite, d'elargir
cette evaluation et de tracer avec l'agent les hypotheses de mobilite. Cet
entretien degagera mieux les competences investies dans la realite du poste de
travail et ciblera mieux les potentiels. Pour illustrer, une assistante de
direction maitrise en savoir-faire la logistique administrative (capacite a
preparer des reunions par exemple). Cette competence est requise pour son
emploi et sera donc evalue. Pourtant cette meme personne, a pu lors de
l'organisation d'un seminaire avec des representants etrangers, developper sa
maitrise orale de l'anglais. Cette caracteristique, n'etant pas referencee dans
les competences requises pour l'emploi, elle ne sera pas evaluee. L'assistante
de direction souhaite une mobilite interne horizontale dans la direction des
partenariats europeens. Les aires de mobilite lui donneront l'etendue des
possibles pour une mobilite mais seule l'analyse avec les charges de mobilite,
son evaluateur et/ou les delegues RH donneront sens a son projet
professionnel.
A ce stade, l'idee d'accentuer l'accompagnement et les
demarches liees au dispositif de mobilite semble importante, ainsi que la
necessite d'associer les evaluateurs et les delegues RH a cette approche de
l'evaluation des competences. A terme, la DRH prevoit d'identifier les
competences specifiques d'un agent en dehors des competences requises pour son
emploi.
Un groupe de travail pour élaborer les aires de
mobilité.
Un premier travail de comparaison a partir des donnees
fournies par le logiciel Fcederis et un travail complementaire sur les 7
criteres du ROME, par emploi ont permis d'etablir quelques passerelles entre
emplois. Ce document specifie le taux de recouvrement des competences requises
entre deux emplois. Un travail collectif autour de la pertinence de cette
comparaison a donne lieu a
But : creer des aires de mobilite. Definition :
proximite entre emplois, accompagnement et formations associees.
Pourquoi ? Lisibilite, efficacite, prevision emplois,
formation, motivation.
Pour qui ? Les agents, le CR, les directions, les
managers.
des ajustements. Une methodologie de definition des aires
de mobilite a ete ensuite dessinee et validee par le groupe.
Un travail participatif avec les agents, les
evaluateurs, les delegues RH et en associant les representants elus du
personnel validera collectivement les aires de mobilites. La premiere phase de
travail du groupe a reuni les charges de mobilites, la chargee de mission GPEC,
les charges de formation. Une deuxieme phase associera des delegues
RH.
Lors d'une premiere rencontre, les participants ont
apprehende le but du groupe de travail, les enjeux associes, defini la
situation de depart et elabore les conditions de reussite du projet : aires de
mobilite. Le schema ci apres resume a l'aide de mots cles la discussion. Les
mots cles les plus debattus sont explicites. Un certain nombre de questions a
ete souleve lors des echanges.
Conditions de réussite : Clarifier l a
stratégie RH / mobilité. Portage de l a direction.
Gestion prévisionnelle.
Associer les managers
Situation de depart :
Pas de document sur les aires de
mobilité.
Les charges de mobilité gèrent des p
arcours individuels.
Des p arcours de
formation existent par emploi.
|
Les aires de mobilite :
Definition : l'echange a permis de clarifier la
definition de ces aires. Elles representent les distances entre deux
emplois .Elles sont des aides a la decision pour les individus et les
directions. Elles ne peuvent se suffire a elles-memes et necessitent un
accompagnement dans le cadre d'une mobilite individuelle. Elles s'appuient sur
la comparaison des competences communes entre emploi de depart et emploi-cible.
La notion de competences est a approfondir.
Pourquoi : ces aires de mobilite permettent une
lisibilite des parcours professionnels. Elles permettent de rassurer et
objectiver les parcours individuels. Elles favorisent la volonte de
l'institution d'accompagner la mobilite interne. Des emplois sont fortement
concernes par les departs en retraite, la mobilite interne tutoree pourrait
eviter la « perte de memoire » de l'emploi.
Pour qui : au-dela du role des charges de mobilite, il
conviendra de definir le role du manager et du delegue RH dans l'accompagnement
individuel, l'identification des potentiels, le tutorat pour l'accueil dans la
fonction.
La situation de départ :
Il existe un référentiel emploi, le
logiciel Fcederis qui propose des comparaisons entre emplois. Les
chargés de mobilité ont développé des entretiens
types et des visions des parcours professionnels. Il n'existe pas de
cartographie des passerelles entre emplois. Le logiciel Fcederis ne permet pas
seul d'établir ces passerelles.
Les conditions de réussite :
Clarifier la stratégie RH par rapport a la
mobilité interne : Existe-t-il des emplois, des parcours a prioriser ?
Quel investissement (coZt formation, tutorat, emplois surnuméraires...)
la RH met dans cette démarche ?
Réinterroger la logique de mobilité
verticale, fortement basée sur la logique des cadres d'emplois A, B, C.
Valoriser les compétences.
Associer les managers de proximité a la
démarche de promotion de la mobilité interne.
Les questions soulevées :
Les acteurs du groupe de travail ont
repositionné les aires de mobilité comme un outil des processus
de mobilité. Les questions posées dépassent le cadre de la
création de cet outil (aires de mobilité) et ont
été présentes au cours de l'élaboration du
projet.
Quelle est la gestion des futurs emplois ?
Pour favoriser le tutorat, peut on prévoir des
emplois surnuméraires ?
Quelle est la valorisation, l'accompagnement, la
formation des tuteurs ?
Comment cet outil peut etre appréhendé par
les acteurs ?
La mobilité nécessite parfois un temps de
formation, quel investissement en formation est envisagé ?
A l'issue de ces premieres discussions, le groupe a
défini ses objectifs, les indicateurs associés et le rythme de
travail. Il a validé ces objectifs et le calendrier de
travail.
Finalité ou but du projet (quelle est la
situation-cible ?)
|
Elaborer une cartographie des aires de mobilité
entre les emplois de trois familles professionnelles (administration,
management et politique régionale).
Envisager les parcours de formation et d'accompagnement
pour le passage d'un emploi a un autre. Proposer une communication autour de
ces aires de mobilité.
OBJECTIFS OPERATIONNELS
|
INDICATEURS
|
Définir la typologie des
mobilités.
|
Typologie.
|
Décrire chaque emploi grace a la démarche
du ROME.
|
Fiches produites.
|
Comparer deux a deux les emplois et établir une
distance entre un
|
Méthode retenue.
|
emploi source et les autres.
|
Aires de mobilité.
|
Concevoir un « modèle » pour
étalonner ces distances.
|
Parcours de formation associés.
|
Caractériser le type de formation et
d'accompagnement pour passer
|
Cartographie.
|
d'un emploi a un autre.
|
Outils de communication.
|
Concevoir un outil et une démarche de
communication.
|
|
Definir l a typologie des mobilites :
Un échange a permis de circonscrire le champ
dévolu au groupe de travail. Les aires de mobilités sont
établies pour les mobilités internes de trois familles
professionnelles (administration générale, politiques
régionales et management). Le groupe s'est accordé pour traiter
des mobilités choisies ou subies, horizontales, verticales, de projets
ou d'opportunités (voir définitions
précédentes).
Decrire et comparer les emplois :
Le groupe de travail avait souhaité
privilégier la comparaison entre emplois sur la base des criteres
suivants : les démarches intellectuelles, les savoirs
références et les niveaux de savoirs mobilisés. Afin de
favoriser l'échange de points de vue, le groupe s'est organisé en
binome. Chaque binome avait en charge la production de fiches emplois
décrivant les criteres énoncés, précédemment
: Conseiller technique, directeur, agent administratif, chef de service, chef
de projet, cadre administratif, responsable de secteur, chargé de
mission, consultant, gestionnaire de données, coordonnateur, assistant
d'élu, chargé de mission.
Lors de différentes réunions, l'ensemble
des fiches emplois a été relu. Les binomes se sont
échangés les fiches afin de réaliser une lecture
croisée des emplois. Un travail collectif a permis de stabiliser 15
fiches. L'échange a permis d'harmoniser les visions sur les
démarches intellectuelles. Néanmoins des interrogations
persistent parfois sur la classification des démarches intellectuelles
(principales ou secondaires) et les types de savoir a retenir pour un
emploi.
Trois réunions ont eu pour objet principal
l'échange autour des fiches produites et la technique de comparaison
entre emplois. Chaque emploi a ainsi été décrit a l'aide
de criteres : démarches intellectuelles, type de savoirs
référence et niveaux de savoirs référence. Chaque
critare a été attribué d'une valeur numérique selon
l'importance de la démarche, du savoir ou du type de savoir-
référence. Les démarches principales ont une valeur
doublée par rapport aux autres criteres. Ainsi les démarches
intellectuelles sont définies d'une valeur 1 a 6 et classées
selon le type de démarche. Les savoirs référence ont
été identifiés et chacun s'est vu attribué une
valeur, de 1 a 4 selon le degré de maitrise de ce savoir. Cette
technique a permis ensuite une comparaison facilitée entre les emplois
(voir annexe 5). Les criteres communs entre deux emplois étaient plus
facilement identifiables. De même, le nombre de criteres total pour
décrire un emploi était stipulé. Le rapport entre le
nombre de criteres communs et le nombre de criteres total a permis de classer
les distances entre les emplois. A titre illustratif, le tableau ci
après décrit l'emploi d'assistante de direction, il reprend
l'ensemble des criteres et leur attribue une valeur.
EMPLOI : ASSISTANT DE DIRECTION
|
Démarches
Intellectuelles (DI) principales
|
Echelle de complexité
|
Niveau de
complexite
|
Application +++
|
Automatisme
|
Procédure ++ valeur 4
|
Diagnostic
|
Régulation + valeur 2
|
Transposition
|
Analyse
|
Conception
|
Formalise
|
Régulation
|
Conception= innovation
|
|
|
|
|
|
DI secondaires
|
Echelle de complexité
|
Niveau de
complexite
|
Application
|
Automatisme
|
Procédure
|
Diagnostic
|
Régulation
|
Transposition +
|
Analyse
|
Conception
|
Formalise + valeur 1
|
Régulation
|
Conception=innovation
|
|
|
|
|
Savoirs Référence
|
|
Taches à exécuter
|
Procédures à exécuter
++ valeur 2
|
Opérations à organiser
+ valeur 1
|
Missions à planifier
|
Projets à réaliser
|
Type de savoirs références.
|
Bureautique valeur 3
Organisation valeur 3
communication valeur 2
Méthodologie de projet valeur 1 Procédures valeur
1
|
Relation Temps-Espace
|
La résolution du problème est effectuée avec
quelle collaboration et dans quelle durée ?
|
|
Equipe ++
|
Direction +
|
Autres dr
|
Hors CR
|
Duree
|
Jour +
Semaine ++ Mois
|
Année
|
Interaction relationnelle
|
|
|
Fréquence des relations
|
Rare
|
Répétée
|
Continue
|
Types de relations
|
Recevoir/ + transmettre
|
Echanger
|
Agir avec
|
Organisation du travail
|
Peu varié Sans imprévu
|
Peu varié Avec imprévus
|
Varié
Sans
imprévu
|
Varié
Avec imprévus
|
Délégation
|
OUI
|
NON
|
|
|
|
|
Urgence-danger
|
OUI
|
NON
|
|
|
|
Champs d'application
|
= Famille professionnelle
|
|
Administration générale
|
Chaque emploi, decrit grace a la methode proposee dans
le ROME est ensuite compare aux autres emplois de sa famille professionnelle
puis d'autres familles afin de trouver les similitudes et les ecarts de
criteres.
Par exemple, le tableau ci-apres reprend la
description de 3 emplois (assistant de direction, secretaire assistant, agent
administratif) de la famille administrative et 4 emplois de la famille
management (coordinateur, responsable de secteur, chef de service et
directeur). Les demarches intellectuelles, les savoirs-reference et les types
de savoirs sont la base de comparaison, la relation au temps et a l'espace, la
relation aux autres et la delegation apparaissent a titre indicatif. L'emploi
d'assistant de direction a ete decrit a l'aide de 15 criteres (3 demarches
intellectuelles et 12 savoirreferences), l'emploi de secretaire de direction a
l'aide 13 criteres (4 demarches intellectuelles et 9 savoir-references) et
l'agent administratif a l'aide 1 0 criteres (4 demarches intellectuelles et 6
savoirreferences).
Démarche intellectuelle
Rapport Temps Espace
Savoirs références
types savoirs ref
délégation
Relation
Application
Transposition
Temps
Type de relation
Conception
organisation
gestion
communication
gouvernance
stratégie
expert thématiq
droit
orga,travail
si oui = 1
intervention pol
bureautique
méthodo projet
procédures int,
management
Espace
Fréquence
types savoirs ref
1 2 3 4 1
2
1 1
1
1
1
1
1 2 1
1
1
ass dir
4
1
1
2
1
1
1
1
1
1
1
2 2
1
1
1
1
2
1
1
1
1
secret ass
2
4
2
2
1
1
1
1
1
3
1
4 1 2
1 2
2 1
2
1
1
1
1
1
1
agt adm
4
1
2
1
1
1
3
2
2
4
1
Descriptif de trois emplois.
Un modele pour une premiere cartographie des aires de
mobilite
Chaque emploi a ensuite etc compare avec la base des
emplois decrits selon la meme methode. Le nombre de « banco DI »
(demarche intellectuelle) illustre les criteres communs entre deux emplois, les
« prox.DI » (proximite de demarche intellectuelle) comptabilisent les
criteres presents, mais avec une autre valeur, par rapport a l'emploi source.
Le nombre de « banco SR » (savoirs reference) attribue les criteres
communs des niveaux de savoir-reference. L'amplitude marque le champ couvert
par cette comparaison.
Le tableau ci-apres represente la comparaison entre
l'emploi d'assistante de direction et quelques autres emplois.
Démarche intellectuelle
Savoirs références
types savoirs ref
Application
Transposition
gestion
gouvernance
stratégie
Conception
bureautique
organisation
communication
intervention pol
méthodo projet
procédures int,
management
expert thématiq
droit
types savoirs ref
banco DI
amplitude
Prox DI
banco SR
1 2 3 4
1 1
1 1
1 1
1
1
4
2 1
1
1
1
2
bancoban
bancoban
bancoban
ban
-1 ban
1 2 3 4
2
1
ban
1
ban
1
1
1
8 1,08
prox
banco DI
Prox DI
banco SR
amplitude
bancobano1
bano1
ba
-2 1
1 2 3 4
1 1
1
1 1
ban
4 1,08
1
1
prox
bancobancoban
bancobancoban
bancoban
ban
1 2 3 4
-1 -1
-1
3 0
1
ban
bancoban
ban
11
banco
1,25
banco DI
Prox DI
banco SR
amplitude
banco DI
Prox DI
banco SR
amplitude
Prox DI
banco SR
banco DI
amplitude
bancobancoban
bancobano1
bancoban
ba
ba
-1
-1
-1 -1
1 2 3 4
1 -1 -1
1 -1 -1
1 -1 -1
ban
o-1
o-1 -1
2 -1 -3
pro
o-1
prox
bancoban
bancobanco-1
banc -1
banc -1
1 2 3 4
-1 -1 -1
-1 -1
-1 -1 -1
-1 -1
-1 -1
1
ban
2 -1 -1
1
1
1
1
1
2,50
0 6
2 9
2,33
ass dir secret ass
agt adm
chargé form
ch mission
ass mission
Afin de tenir compte du nombre de criteres different a
chaque emploi, la comparaison entre emplois s'appuie sur le rapport entre le
nombre de « bancos » et le champ de criteres (amplitude). Ce ratio
est ensuite classe par ordre croissant. Plus le chiffre est bas, plus l'emploi
est proche de l'emploi source. Le graphique ci-apres, illustre les distances
entre l'emploi d'assistante de direction et les autres.
secretaire assistante
4,00 9
assistante direction
3 12
banco SRamplitude 1/Ratio
prox DI banco SRamplitude 1/Ratio
banco DI prox DI
banco DI
1 ass dir
1
1
2 secret ass 1 ass dir
16 ass mission
3
0
11
0,96
1,25
2
1
8
1,86
0,82
0,76
0,92
19 Chgé dvpmt
16 ass mission
3
10
0
1,92
1
2
7
2,29
0,76
0,88
6 cadre adm
6 cadre adm
3
7
9
3
0
1,83
0
3,14
0,76
0,88
17 ch mission
19 Chgé dvpmt
2
7
3
9
1
2,50
0
3,29
0,76
0,83
2 secret ass
17 ch mission
1
7
8
2
2
1,08
1
4,29
0,71
0,72 0,65
13 chef projet
5 ass gest adm 4 gestion
adm
2
4
1
9
0
1,83
3
1,57
0,71
10 resp secteur
2
5
2
9
0
1,92
1
2,14
0,64
0,67
10 resp secteur
5 ass gest adm
2
7
2
4
1
1,25
0
3,29
0,63
0,60 0,58
9 Coordinateur
3 agt adm
8 gest donnees
2
4
7
0
0
1,42
3
1,29
0,54
4 gestion adm
2
6
0
5
0
1,50
2
2,00
0,58
0,54
9 Coordinateur
14 consultant
0
6
2
9
1
1,50
0
2,29
0,58
0,54
13 chef projet
11 chef service
0
6
9
2
1
1,92
0
3,14
0,50
0,51 0,51
3 agt adm
11 chef service
12 directeur
1
7
1
4
1
1,08
0
3,29
0,50
12 directeur
0
7
8
0
1
2,50
1
4,00
0,46
0,46
8 gest donnees
14 consultant
0
6
7
0
1
1,33
1
2,57
0,46
0,46
7 conseiller tech
15 ass elu
1
6
7
0
0
1,67
1
2,86
0,40
0,46
7 conseiller tech
15 ass elu
0
5
7
0
1
1,75
1
2,71
18 chargé form 20 Juriste
conseil
18 chargé form 20 Juriste
conseil
1
0
6
2,33
0,42 0,29
1
0
3,86
5
0,40 0,39
0
0
7
1,67
0
2,57
0
7
Aires Assistante de direction
Aires secrétaire
ass dir
secret ass
Juriste conseil
Juriste conseil
ass mission
Chgé dvpmt
cadre adm
ass dir
ass mission
cadre adm
chargé form
chargé form
conseiller tech
ass elu
Chgé dvpmt ch mission ass gest adm gestion adm
resp secteur
agt adm
gest donnees
ass elu
ch mission
conseiller tech
gest donnees
secret ass
consultant
directeur
chef projet resp secteur
ass gest adm Coordinateur
directeur
agt adm
chef service
chef service
chef projet
Coordinateur
consultant
gestion adm
Chaque emploi a ainsi été
représenté. A titre d'exemple les aires de mobilité du
chargé de mission et de l'assistant de mission s'illustrent ainsi
:
ch mission
6,00 28
17 ch mission
1,00
banco DI prox DI banco SR amplitude 1/Ratio
4,00 21
chef service
banco DI
prox DI
banco SR
amplitude
1/Ratio
1,00
resp secteur
chef projet
Chgé dvpmt chargé form
0
0
0
0
0
1
0
2
2
2
2
1
9
4
7
6
5
5
1,19
1,10
1,24
1,14
1,10
1,29
Aires chef de service
chef service
gest donnees
agt adm
ass gest adm
gestion adm
secret ass
ass mission
ass dir
Juriste conseil
Coordinateur
conseiller tech
ch mission
resp secteur
chef projet
Chgé dvpmt chargé form
cadre adm directeur
consultant ass elu
0,90
0,83
0,81
0,81 0,76
0,68
0,65
0,64 0,64
0,61
0,54
0,54
0,46
0,46
0,42 0,39 0,37 0,35 0,12
chef service
ch mission
cadre adm
directeur
consultant ass elu
conseiller tech
Coordinateur
Juriste conseil
ass dir
ass mission
secret ass
gestion adm ass gest adm agt adm
gest donnees
0
0
0
0
0
1
1
1
1
1
1
2
1
4
4
0
3
3
3
2
2
3
1
1
1
1
17
19
13
13
16
18
17
11
11
10
12
12
9
1,52
1,05
1,19
1,29
1,29
1,05
1,43
1,10
1,10
1,29
1,00
1,24
1,10
19 Chgé dvpmt
|
3
|
3
|
15
|
1,14
|
0,77
|
13 chef projet
|
2
|
3
|
15
|
1,07
|
0,68
|
6 cadre adm
|
3
|
1
|
17
|
1,07
|
0,64
|
10 resp secteur
|
3
|
1
|
17
|
1,11
|
0,64
|
11 chef service
|
1
|
3
|
17
|
1,14
|
0,64
|
18 chargé form
|
3
|
1
|
17
|
1,18
|
0,64
|
7 conseiller tech
|
2
|
2
|
13
|
1,11
|
0,57
|
12 directeur
|
1
|
2
|
17
|
1,32
|
0,55
|
16 ass mission
|
1
|
3
|
11
|
1,07
|
0,53
|
1 ass dir
|
1
|
3
|
9
|
1,07
|
0,49
|
14 consultant
|
2
|
2
|
9
|
1,14
|
0,49
|
15 ass elu
|
1
|
2
|
12
|
1,04
|
0,46
|
2 secret ass
|
1
|
3
|
7
|
1,07
|
0,46
|
9 Coordinateur
|
2
|
1
|
11
|
1,04
|
0,45
|
5 ass gest adm
|
2
|
2
|
5
|
1,11
|
0,42
|
20 Juriste conseil
|
1
|
1
|
13
|
1,14
|
0,40
|
4 gestion adm
|
2
|
1
|
7
|
1,14
|
0,38
|
3 agt adm
|
1
|
2
|
4
|
1,07
|
0,32
|
8 gest donnees
|
1
|
0
|
5
|
1,21
|
0,17
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aires chargé de mission
|
|
|
|
|
ch mission
|
|
|
|
|
|
|
gest donnees Chgé dvpmt
|
|
|
agt adm chef projet
|
adm cadre adm
gestion
|
|
|
Juriste conseil resp secteur
|
|
|
|
|
ass adm service
gest chef
|
|
|
Coordinateur chargé form
|
|
|
|
|
secret ass conseiller tech
|
|
|
|
|
ass elu
|
directeur
consultant
ass mission
|
|
|
|
|
|
ass dir
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les réflexions et le bil an du groupe sur cette
premiere phase de travail.
La démarche proposée a permis une bonne
discussion et des échanges riches entre différents services afin
de forger une culture commune sur le theme de la mobilité. Les
discussions ont souvent dépassé l'outil des aires de
mobilité. Elles ont favorisé une meilleure représentation
des emplois, des activités et du référentiel de
compétences associées a l'emploi. La construction des descriptifs
et des comparaisons a conforté le constat sur le modèle Fcederis
: la description a partir des compétences fines décrites,
pensée pour une évaluation des agents ne permet pas de maniere
optimale la construction de passerelles entre emplois. Le modèle ROME et
sa déclinaison pour le Conseil Régional, permet une meilleure
lisibilité sur les possibles parcours entre emplois. Les réserves
sur notre propre modèle ont été la difficulté de
décrire des emplois et de les traduire dans un « objet informatique
». La construction a été fastidieuse et parfois
technocratique. Le groupe ne souhaite pas s'enfermer dans un modèle
informatique. Dans la phase de communication de ces aires de mobilité,
les grands principes de la méthodologie retenue pourront etre
expliqués mais il est envisagé de ne pas entrer dans les
détails informatiques. La communication s'attachera a ne pas
présenter les aires de mobilité de maniere mécanique. De
plus, cette premiere phase peut paraitre « facile » ensuite il
faudrait l'étendre aux 14 0 emplois.
Au début du projet, les participants avaient
peu de lisibilité sur le produit attendu et cela a pu créer des
zones d'incertitude sur le sens du travail. En cours d'élaboration, un
message politique a aiguisé l'intérêt des participants sur
la thématique de la mobilité et de ses nécessaires outils.
Les élus régionaux souhaitent limiter les recrutements externes
afin de limiter les dépenses et veulent donc développer au mieux
la mobilité interne. A cette étape du projet, les questions
initiales sur les conditions de réussite et les stratégies RH a
développer sont revenues au devant de la scene. La gestion
prévisionnelle, la lisibilité des parcours, les intentions RH
ainsi que l'accompagnement individuel et le tutorat sont apparus comme des
points incontournables dans la démarche enclenchée autour du
projet aires de mobilité. Avec cette nouvelle dynamique la
deuxième partie du projet s'est enclenché.
Un processus de mobilite qui depasse l'outil des aires
de mobilite. Proposer les parcours de formation et l'accomp
agnement.
Le modele des aires de mobilité, validé,
a été repris plus finement, afin de proposer quelques parcours.
Le groupe a mené un travail de prospection sur les emplois afin de
déterminer quelques pistes de gestion prévisionnelle. Le choix
des parcours s'est arrêté sur cinq emplois, il privilégie
les emplois a forte évolution dans leur activité, les emplois
« menacés » par la pyramide des ages, les emplois dont
l'institution aura besoin dans quelques années.
Le groupe a donc arrêté son choix sur les
emplois suivants : chargé de mission, secrétaire assistante,
assistante de direction, chef de service et gestionnaire administratif et
financier. Ce choix a été orienté par plusieurs facteurs.
Les emplois de secrétaire assistante et assistante de direction ont
été identifiés car l'emploi de secrétaire
évolue fortement et l'emploi d'assistant de direction sera soumis a une
forte pression des départs en retraite. L'examen de la pyramide des ages
des chefs de service signale qu'un tiers de l'effectif partira d'ici cinq ans
environ. L'emploi de chargé de mission est amené a évoluer
selon les missions qui seront attribuées a la collectivité apres
la réforme prévue des collectivités. Par ailleurs, les
chargés de mission, au nombre de 4 00, constituent un réservoir
pour d'autres emplois. Enfin l'emploi de gestionnaire financier sera lui aussi
en tension dans les prochaines années.
Pyramide des âges des chargés de mission - juin
2010
49
nombre de femmes
36
32
27
23
10
55 - 59 ans
45 - 49 ans
40 - 44 ans
10
25 - 29 ans
20 - 24 ans1
60 - 64 ans 8
50 - 54 ans
35 - 39 ans
30 - 34 ans
>= 65 ans 1
< 20 ans
0
0
2
8
11
18
18
21
nombre d'hommes
22
23
28
50 40 30 20 10 0 10 20 30 40 50
Pyramide des âges des secrétaires assistantes - juin
2010
nombre de femmes
45 - 49 ans
40 - 44 ans
25 - 29 ans
20 - 24 ans
60 - 64 ans
55 - 59 ans
50 - 54 ans
35 - 39 ans
30 - 34 ans
>= 65 ans
< 20 ans
nombre d'hommes
50 40 30 20 10 0 10 20 30 40 50
Le groupe s'est donc accorde a traiter en priorite les
aires de mobilite de ces emplois et de determiner le type de formation,
d'accompagnement et de suivi a proposer pour ces cinq emplois. La reflexion du
groupe est centree sur une demarche de passerelles entre emplois. Chaque
parcours est illustre par des propositions de formations. Toutefois, le
parcours de mobilite restant singulier, il est convenu de proposer un bilan a
chaque agent afin de determiner precisement ses besoins et l'integrer dans les
modules de formation a l'endroit le plus approprie.
A l'heure de la redaction du memoire, le groupe
poursuit son action vers les formations et les accompagnements a proposer. Le
groupe s'attachera a suivre plus particulièrement les emplois
pre-identifies au cours de la mission.
Pour la poursuite de la mission, les resultats de l'etude
presentee ci-apres integreront au mieux ces elements dans le suivi des parcours
professionnels.
4e p artie : L a mobilité interne au
CR
1 Les premiers questionnements :
A partir des observations et de la mise en oeuvre de
la mission, une série de questionnements sont apparus sur les themes de
la mobilité, de sa perception pour les acteurs et de la
nécessité de l'accompagnement de cette mobilité interne. A
plusieurs niveaux, des interrogations ont vu le jour.
Au niveau de l'agent dans son unité et l'agent
lors de l'EAP
Evalue-t-on les compétences comme la performance
liée au poste ?
Dans la construction des parcours professionnels pour les
agents, quels sont les obstacles et éléments facilitateurs
?
Comment est vécue la mobilité par les
agents ?
Quels sont les processus d'accompagnement proposés
?
Au niveau du manager et des autres acteurs de l a
mobilite
Comment détecter les potentiels des individus
?
Quel est le role des managers de proximité dans
l'accompagnement de la mobilité, dans la
détection des potentiels et dans
l'évolution de l'organisation de leur service et/ou direction
?
Comment se répartissent les roles du manager, du
délégué RH, du chargé de mobilité et du
chargé de formation ?
Quelle est la place du tutorat pour l'accueil d'un agent
en mobilité ?
Au niveau de l a direction RH et de l a Fonction Publique
Territori ale en general.
Quelle est la stratégie de la gestion
prévisionnelle des mobilités ? Quelles priorités de
formation en découlent ?
Quelles sont les modalités de diffusion et de
lisibilité de cette stratégie ? Les cadres d'emplois sont ils une
contrainte a la mobilité ?
2 Vers une problernatique
En octobre 2 005, la DARES1 organisait un
seminaire sur la securisation des trajectoires professionnelles ; Dominique
MEDA et Bertrand MINAULT2 ont souligne dans leur rapport d'etudes la
situation difficile des mobilites pour les salaries du secteur prive en France
; ils indiquent que « l'ecart semble ainsi se creuser entre, d'une part,
la responsabilite croissante qui pese sur les salaries dans la construction de
leur parcours professionnel et d'autre part, la faiblesse des contreparties
collectives qui leur sont apportees, que ce soit en terme de protection,
d'opportunites et d'accompagnement * . Pour les agents de la fonction publique,
la question de protection de l'emploi est acquise, toutefois les questions
liees aux opportunites et a l'accompagnement restent entieres. De plus comme le
soulignent Fabienne CASER et Florence LOISIL3 pour les agents
titulaires de la fonction publique dont la securite de l'emploi est assise,
maintenir ou renouveler son interest au travail constitue une
preoccupation fondamentale. La facon dont les personnes apprehendent et gerent
leur vie professionnelle depend en priorite de l'interet et du sens donnes a la
realisation de leur travail dans l'activite ou par la relation au travail. Les
auteurs insistent egalement sur la prise en compte du contexte d'ordre prive et
des opportunites de la sphere professionnelle dans l'approche des parcours
professionnels.
Cette reflexion amene de fait a nous questionner sur
la strategie et le parcours reflechi des agents du Conseil Regional dans leur
mobilite. Comme nous le rappellent Michel CROZIER et Erhard
FRIEDBERG4 la strategie de l'acteur traduit un choix dans des
opportunites qui s'offrent a lui dans le cadre des contraintes qui sont les
siennes. Elle n'est jamais determinee mais au contraire contingente. De plus
ils nous revelent qu'il est illusoire de pretendre que l'acteur a des objectifs
clairs et des projets coherents, pourtant son comportement est actif et a un
sens rationnel au regard des opportunites et des comportements des autres
acteurs mis en jeu. Enfin ce comportement revet deux aspects, l'un, offensif,
qui saisit les opportunites en vue d'ameliorer sa situation et l'autre,
defensif, qui permet de preserver sa liberte et sa capacite d'agir. Afin de
completer cette reflexion sur l'action et la strategie, Edgar MORIN1
amene la notion d'ecologie de l'action. Pour lui l'action suppose la
complexite, c'est ) dire alea, hasard, initiative, decision, conscience des
derives et transformations. Aussi le mot strategie s'oppose a celui de
programme et c'est pourquoi, nous dit-il, « nous devons utiliser de
multiples fragments d'actions programmees pour pouvoir nous concentrer sur
l'important : la strategie dans l'alea *. Effectivement comment l'agent du
Conseil Regional peut il evoluer dans cette organisation qui elle-meme est
sujette a des turbulences ?
Le Conseil Regional doit faire face a des evolutions
reglementaires (decentralisation, competences devolues aux Conseils Regionaux),
des evolutions des besoins des usagers, modernisation et rigueur dans les
methodes de gestion. La pyramide des ages de certains emplois, la
1 DARES : Direction de
l'animation de la recherche, des etudes et des statistiques
2 MEDA Dominique, MINAULT
Bertrand, La securisation des parcours professionnels, DARES, document d'etudes
n°1 07, octobre 2 005.
3 CASER Fabienne, LOISIL
Florence, « gerer les carrières : une affaire d'anticipation * dans
favoriser le developpement professionnel a tous les ages, ANACT, Travail et
Changement n°295, avril/mai 2 004.
4
CROZIER Michel, FRIEDBERG Erhard, « L'acteur et le
système *, Ed du Seuil, 1977.
« disparition » d'autres ou l'usure
professionnelle dans des emplois ou métiers modifieront l'actuelle
organisation. L'ensemble de ces changements contextuels ou structurels
amène aussi a la transformation des métiers. Ces nouveaux
métiers ou ces nouvelles missions interrogent la capacité
individuelle et collective a mobiliser les compétences
nécessaires a l'exercice de ces nouveaux emplois.
La délimitation du terme compétence est
floue. Les réflexions des universitaires, comme Florence
OSTY2, peuvent paraltre bien différentes de celles des
responsables du développement des ressources humaines plus
orientées vers la valorisation du capital humain dans l'entreprise. En
effet, elle nous invite a nous détacher d'une vision centrée sur
l'agent, vu comme un stratege et seul responsable de son devenir. Notre
réflexion s'oriente plus vers la prise en compte des contextes et des
choix contingentés de l'agent et du sens que l'agent donne a son
activité.
Pour Maurice de MONTMOLLIN3 : la
compétence est « un ensemble stabilisé de savoir et
savoir-faire, de conduites types, de procédure standards, de type de
raisonnement que l'on peut mettre en ceuvre sans apprentissage nouveau. Ils
sédimentent et structurent les acquis personnels ».
Pour Philippe ZARIFIAN4 : « la
compétence est la prise d'initiative et de responsabilité de
l'individu sur des situations professionnelles auxquelles il est
confronté. La compétence est une intelligence pratique des
situations qui s'appuie sur des connaissances acquises et les transforme, avec
d'autant plus de force que la diversité des situations augmente. La
compétence est la faculté a mobiliser des réseaux
d'acteurs autour des mêmes situations, a partager des enjeux, a assumer
des domaines de coresponsabilité. ». Cette définition met
l'accent sur le lien entre compétence et contexte
d'exercice.
Quant a la définition retenue par Sandra MICHEL
et Michel LEDRU dans Capital compétences dans l'entreprise, elle est
remarquable de concision : « la compétence est ce qui permet de
résoudre des problemes dans un contexte donné ».
Guy Le BOTERF5 a largement contribué
a mieux préciser cette notion de compétences et leur
évaluation. A ce titre, nous ne pourrions envisager de regarder les
compétences sans s'attacher a les penser comme un système
imbriquant trois piliers que sont : « le savoir-agir, le pouvoir-agir et
le vouloir-agir ». Parler de mobilité suppose de clarifier ces
notions de compétences et ne pas restreindre a la sphere individuelle,
la notion de parcours de mobilité. Pour mieux préciser ces trois
piliers, rappelons que le savoir-agir correspond a la combinaison de
ressources, soit individuelles (savoirs, savoir-faire), soit collectives
(réseaux de savoirs normalisés). Le pouvoir-agir releve de deux
dimensions, une individuelle liée a sa propre intelligibilité du
monde et une organisationnelle liée a la légitimité de
l'organisation a prendre des risques et d'offrir cet espace a l'individu. Le
vouloir-agir
1 MORIN Edgar, «
Introduction a la pensée complexe », Ed du Seuil, avril 2
005.
2 Florence OSTY est
chercheuse au LISE (CNRS-CNAM)
3 Maurice de MONTMOLLIN est
psychologue du travail et pionner de l'ergonomie du travail en France.
Eléments d'ergonomie cognitive, P Lary, 1986.
4 Philippe ZARIFIAN est un
sociologue francais. Il est Professeur a l'Université de Paris-Est
Marne-la-Vallée.
5 LE BOTERF Guy, Construire
les compétences individuelles et collectives, Paris, Ed
D'>Organisation, 2 003.
rassemble la motivation individuelle (identite
professionnelle : image et estime de soi) et le contexte organisationnel
(conditions de travail, remuneration...). En resituant cette reflexion dans le
contexte de la mission, l'acteur (agent du Conseil Regional) en desir de
mobilite aura a evaluer ses competences et les confronter au système
(managers, organisation, procedures et organisation du Conseil
Regional).
Enfin, souligner la place des managers revient a
observer aussi leur style de management et plus particulièrement, a
envisager le type d'accompagnement propose dans le cadre de la mobilite des
agents. Ils detiennent une part de responsabilite dans l'expression des
competences, ils peuvent encore influencer l'organisation de leur service, la
mise en relation entre differents agents et participer ainsi a une meilleure
mobilisation et cooperation des competences. Au-dela de valoriser les
competences individuelles, il leur revient aussi de les orchestrer
collectivement dans une vision d'efficacite ou d'efficience du service. Ainsi
ils peuvent parfois etre pris entre deux injonctions contradictoires : les
attendus du service ou les objectifs de la direction qui poussent a des
resultats dans les meilleurs delais, et l'attention a porter aux competences
individuelles et collectives qui necessitent prise de recul et delais de mise
en oeuvre.
Par ailleurs, A BARTOLI1 pointe que la
gestion bureaucratique des administrations se revèle totalement dephasee
au regard des mouvances contextuelles. Elle souligne que la centralisation des
structures et decisions entrainent des delais peu compatibles avec les besoins
de reactivite. Pour relever ces defis, le management public se doit d'evoluer
dans les domaines des structures (moins de rigidite), des prises de decisions
(sortir de decisions uniquement descendantes), de la mise en oeuvre
(implication des differents acteurs et vision du changement) et de l'animation
(styles de management et prise en compte du facteur humain). Le defi de
l'animation des hommes est, pour l'auteur, « un enjeu fondamental auquel
le management public frangais ne peut pas repondre avec de simples techniques
motivationnelles a la mode ». Pour le Conseil Regional, la place et
l'implication des managers paraissent donc cruciales dans la definition et la
mise en oeuvre d'une strategie en faveur de la mobilite.
Afin de mieux positionner les elements de cette
strategie, de comprendre les vecus et representations de la mobilite par les
differents acteurs du Conseil Regional, la problematique de la mobilite au
CRNPDC et l'accompagnement des acteurs au sein du système necessite un
regard croise des processus vecus de la mobilite interne. L'objet de recherche
s'axera donc sur la mobilite, les parcours professionnels et l'accompagnement
des differents acteurs au regard des strategies RH. Après avoir defini
les contours de l'etude et les concepts associes, la methodologie retenue sera
exposee ainsi que les resultats de l'etude.
1 BARTOLI Annie, Le
management dans les organisations publiques, Dunod, Paris, 1997,2
005.
60,00%
40,00%
20,00%
50,00%
30,00%
10,00%
0,00%
Mobilités par catégories de toutes les
directions confondues en 2009
54,66%
CAT A CAT B CAT C
17,14%
28,20%
CAT A CAT B CAT C
A~ Le contour de l~,tude et le guide des
questions
Le parti pris de l'etude est d'observer les
representations et les usages lies au theme de la mobilite et de son
accompagnement. La DRH a depuis quelques mois investi le sujet de la mobilite
et propose une organisation (cellule mobilite) et quelques procedures. L'etude
s'interroge sur la connaissance ou non de ces regles, sur leur utilisation et
leur eventuel detournement. Afin de mieux decrypter les usages et les
representations, l'etude s'appuie sur le questionnement d'un panel d'agents du
Conseil Regional ayant obtenu une mobilite en 2 009 et d'un panel de managers
(chefs de service et directeurs)
La serie de questions suivantes a guide cette etude
:
Quel est le vecu de la mobilite ?
Quelle representation ont les agents de la mobilite
interne ? Quels sont les processus de mobilite ?
Quelle est la place des accompagnateurs ?
Quelle est la pregnance des statuts sur la mobilite
?
I~ Zoom sur la mobilite au Conseil
Regional
Au cours du mois de novembre 2 009, 1568 agents du
siege ont eu un entretien annuel de progres. Il a ete repertorie pres de 13 00
souhaits d'evolution professionnelle dont 36% des agents qui souhaitent passer
un concours ou un examen professionnel.
Au total pour 2 009, 16% des agents ont exprime un
souhait de mobilite (248 agents sur 1568), 129 agents lors de l'EAP et 119
agents au cours de l'annee en dehors de l'EAP aupres de leur direction ou des
charges de mobilite directement. En 2 009, 192 agents du siege regional ont
obtenu une mobilite. Ils se repartissent selon les trois cadres d'emploi de la
maniere suivante : 55% de categorie A, 17% de categorie B et 28% de categorie
C. 8% sont des agents en CDI et les 176 autres agents sont des fonctionnaires
territoriaux. Sur l'ensemble des postes ouverts (pres de 35 0) en 2 009, 58%
ont ete attribues a des agents en mobilite interne et 42 % ont ete pourvus par
des recrutements externes.
La structure du personnel du siege de region est de
42% de categorie A, 21% de categorie B et 37% de categorie C (donnees 2 008).
Les mobilites de 2 009 sont donc plus importantes pour la categorie
A.
A titre indicatif, un recensement d'une partie des
souhaits mobilité en 2 009 permet de visualiser l'age des agents en
mobilité. Le diagramme ci-apres présente les mobilités par
categorie d'ages. Les 35-5 0 ans représente pres de 6 0 % des
mobilités
moins de 25 25-30 31-35
55 et plus
41-45
46-50
36-40
51-55
0 10 20 30 40 50 60
0
4
Souhaits de mobilité/âge
22
31
39
43
48
52
Le taux de mobilité global1, toutes
directions confondues est de 8 %. Certaines directions ont un taux de l'ordre
de 13% suite a une reorganisation, des modifications de profils de poste ou des
departs a la retraite plus importants.
Pourcentages
16,00%
14,00%
12,00%
10,00%
8,00%
6,00%
4,00%
2,00%
0,00%
Pourcentages d'agents arrivés dans chaque DG
à travers le dispositif de la mobilité interne en 2009
Mobilité moyenne 8%
DG
11 Taux de mobilite : Nombre
d'agents recrutes par voie de mobilite interne divise par le nombre total de
postes pourvus (=effectif global)
Effectifs
12,00%
10,00%
6,00%
4,00%
2,00%
8,00%
0,00%
Pourcentages de mobilités de chaque DG pour
l'année 2009
DG
Mobilités Hommes Mobilités Femmes
Legende :
DG6 : Partenariats territoriaux et europeens.
DG1 : Organisation et ressources.
DG4 : Formation et developpement pour
l'emploi
DG2 : Administration et finances.
DGEL : Education et lycees.
DGSJCPIP : Culture, sports, jeunesse, partenariats
internationaux et regionaux.
DG5 : Transports, ports et infrastructures.
DGS : Direction generale des services.
SGAS : Secretariat general.
Le taux de mobilite des agents par sexe est similaire a
la proportion des agents employes au CRNPDC. L'effectif des agents est
constitue, en effet de % de femmes et % d'hommes.
Taux de mobilité par sexe de toutes les
directions confondues en 2009
62%
38%
Mobilités Hommes
Mobilités Femmes
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