9- CONCLUSIONS ET IMPLICATIONS POUR LE
DEVELOPPEMENT
Dans notre milieu d'étude, on retrouve trois
catégories de producteurs : les petits producteurs, les moyens
producteurs, et les gros producteurs.
Ces différentiations observées au sein des
ménages jouent un rôle très important dans l'utilisation de
la main-d'oeuvre. C'est ainsi que la main-d'oeuvre familiale domine sur
l'exploitation des petits producteurs. L'utilisation de l'entraide diminue des
ménages jeunes aux ménages âgés tandis que
l'utilisation de la main-d'oeuvre salariée est dominante sur les
exploitations des gros producteurs.
Bien que l'utilisation de la main-d'oeuvre soit liée
aux catégories de producteurs, le choix du type de main-d'oeuvre
à utiliser varie suivant les opérations culturales. L'association
de la main-d'oeuvre salariée à la main-d'oeuvre familiale est
surtout utilisée dans le cadre des travaux lourds tels que le
défrichement, le labour. Le semis, l'épandage et les traitements
phytosanitaires sont des opérations assurées par la main-d'oeuvre
familiale. Dans le cadre du sarclage et de la récolte, l'entraide est
associée à l'utilisation de la main-d'oeuvre familiale et
salariée. Ces résultats nous permettent de confirmer notre
deuxième hypothèse.
Les difficultés de mobilisation de la main-d'oeuvre
amènent les paysans à développer des stratégies de
type "marchand" et "non marchand". Notre hypothèse selon laquelle : plus
les ménages sont jeunes, plus ils développent facilement des
stratégies de type "marchand" de mobilisation de la main-d'oeuvre
salariée est infirmée. En effet l'accumulation de richesse des
ménages âgés et les relations qui lient ces chefs de
ménage à la communauté demeurée au village
d'origine font d'eux, les personnes les plus aptes à recruter la
main-d'oeuvre salariée.
L'hypothèse selon laquelle les producteurs de coton
utilisent plus de main-d'oeuvre salariée que les non producteurs de
coton n'est pas vérifiée. Cependant, l'utilisation de ce type de
main-d'oeuvre dépend d'un certain nombre de facteurs relatifs au statut
socioéconomique de l'exploitant. Entre autres facteurs, on peut citer :
le sexe, le niveau d'instruction du chef de ménage, le revenu du
ménage, la superficie emblavée par ménage et
l'appartenance du ménage à un hameau donné.
Les paysans dans leur grande majorité, ont une bonne
connaissance des effets dus à l'utilisation des pesticides. Afin de
préserver leur organisme de ces nuisances, les femmes et
les gros producteurs ont recours aux ouvriers pour les
traitements phytosanitaires. L'hypothèse selon laquelle l'utilisation de
la main-d'oeuvre salariée est une stratégie de transfert des
risques liés aux PCS n'est pas vérifiée lorsqu'on se
rapporte à l'ensemble de la population de notre échantillon.
De ce qui précède, il ressort que :
- les différentes technologies qui doivent être
élaborées dans le sens de l'amélioration des techniques
culturales doivent tenir compte des facteurs d'allocation de la main-d'oeuvre
salariée précédemment cités ;
- l'amélioration du niveau de vie des populations
rurales contribuera à lever les contraintes liées à
l'emploi des facteurs de production en général, et celui de la
main-d'oeuvre en particulier ;
- des actions doivent être menées pour limiter les
dangers du travail agricole notamment ceux engendrés par l'utilisation
des pesticides chimiques de synthèse ;
- des sensibilisations doivent être menées en
direction des chefs de ménage, dans le but de préserver les
actifs agricoles, car ils constituent la première forme de main-d'oeuvre
utilisée sur les exploitations.
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