Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs( Télécharger le fichier original )par K. Issaka YAMEOGO Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009 |
Chapitre 1 : La vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externesLa dépendance d'une économie de l'extérieur peut être vue à travers les exportations, les importations de biens et services, les financements publics et privés. Pour percevoir la vulnérabilité de l'économie burkinabè, nous montrerons, dans un premier temps les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs. Dans un second temps, nous montrerons les effets négatifs des crises énergétiques, alimentaires et politiques (le cas de la crise ivoirienne) sur l'économie burkinabè. Section 1 : Les entraves liées aux exportations et aux financements extérieursParagraphe 1 : Les termes de l'échangeLes effets des échanges extérieurs sur les producteurs, les consommateurs et le bien être dans un pays dépendent fortement des rapports des prix internationaux qui s'établissent. C'est pour cette raison qu'il est judicieux de s'intéresser aux termes de l'échange (TE), c'est-à-dire le rapport entre prix des exportations et celui des importations. L'indice des termes de l'échange rapporte le prix des exportations à celui des importations : TE= [indice des prix des exportations / indice des prix des importations] X 100. De ce faite, les termes de l'échange s'améliorent dans le temps (TE = 100) si une économie exporte au moins une quantité de marchandises qui peut procurer la même quantité de biens importés (en d'autre termes, les mêmes quantités exportés permettent d'acheter une quantité accrue de marchandises importés) : les recettes d'exportations s'améliorent. Dans le cas inverse, les termes de l'échange se dégradent (TE < 100). Ce rapport de prix traduit ainsi l'évolution du pouvoir d'achat des exportations et des importations à volume d'échange donné ; il reflète la compétitivité-prix d'un pays (indépendamment des effets quantités). Pour le Burkina Faso, il est constaté sur la période 2000-2007, que les termes de l'échange ont une tendance globale à la dégradation. Sur cette période les termes de l'échange sont passés de 32,8% à 26,1%, perdant ainsi en moyenne presque un (1) point de pourcentage chaque année. On note toutefois une amélioration significative en 2001 et 2004 (graphique n°10). Cette baisse est due à la progression rapide de l'indice des prix à l'importation alors que les biens exportés, bien que leur volume ayant augmenté, on constate une baisse de leurs cours. C'est le cas du principal produit d'exportation du Burkina Faso qu'est le coton. Cette dégradation des termes de l'échange signifie que les quantités exportées par le pays ne permettent pas d'acheter une quantité similaire de biens. Les recettes d'exportations dans un tel contexte se trouvent donc réduites. A terme cette situation aura un effet négatif sur l'évolution de la richesse nationale. Dans le contexte actuel de subvention du coton par certains pays développés, une politique de croissance économique et de réduction de la pauvreté basée uniquement sur les exportations de coton serait peu viable. De ce fait, la couverture des importations (constituées surtout de biens d'équipements) par les exportations (coton fibre en majorité) serait quasiment impossible dans la mesure où l'appartenance du pays à la zone franc le place dans une situation où il n'a pas à chercher des devises pour financer ses exportations25(*). Graphique n°10 : Evolution des termes de l'échange du Burkina (2000-2007) Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 12 en annexe 1 * 25 Rapport sur l'économie 2002 : Commerce extérieur, croissance et lutte contre la pauvreté (MEF) |
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