Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui
affectent la productivité
Paragraphe 1 : les
politiques macro-économiques
La stabilité du cadre macro-économique est
particulièrement importante en ce sens qu'elle est indispensable pour
une croissance forte et durable ainsi que pour soutenir la vitalité de
la monnaie et la stabilité de l'environnement économique. Elle
nécessite aussi d'attirer les investissements et créer davantage
des emplois, des revenus et des opportunités pour les populations et
soutenir ainsi la croissance.
A- Les politiques
budgétaires et fiscales
La politique budgétaire est un instrument
d'intervention de l'Etat dans l'économie. L'utilisation de cet
instrument pour accélérer la croissance et réduire la
dépendance de l'extérieur est indispensable. A cet effet, l'Etat
devrait adopter une politique budgétaire centrée sur la
rationalisation des dépenses publiques, la mobilisation optimale des
ressources internes en vue de respecter les normes communautaires,
l'amélioration de l'efficacité de l'aide et de sa capacité
d'absorption.
Ainsi, les dépenses budgétaires devraient
être axées sur : le développement des infrastructures
économiques indispensables pour accompagner et soutenir la
croissance ; le soutien aux secteurs de production ; l'initiation des
investissements publics et encourager l'accès aux sources de
financements ; le soutien aux secteurs sociaux et la levée des
obstacles macro-économiques et sectoriels à la croissance.
Quant à la politique fiscale, elle est un instrument
de l'Etat pour la mobilisation des recettes. Pour assurer un cadre
macro-économique sain et propice à la croissance, la politique
fiscale devrait viser à améliorer les atouts compétitifs
du pays, en réduisant les distorsions sur les marchés et plus
généralement le poids de la fiscalité sur les
opérateurs. Ceci implique les actions prioritaires suivantes :
Ø élargir l'assiette fiscale ; au plan
interne, il faudra poursuivre les efforts de collecte de la TVA et travailler
à la formalisation du secteur informel ; au plan externe il faudra
annuler les exonérations accordées à certains importateurs
privés ;
Ø simplifier le régime fiscal en
général et sur le commerce extérieur en particulier. La
simplification du régime fiscal contribuerait à alléger
l'administration fiscale et améliorer le système de
recouvrement ;
Ø accélérer l'application effective du
nouveau du code général des impôts, du code des
investissements et du code des douanes afin de créer un environnement
captif aux investissements.
B- La politique
monétaire
Du fait de son appartenance à la zone UEMOA, la
politique monétaire du Burkina Faso est déterminée par la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dont la
priorité est le contrôle et le maintien de l'inflation. La
politique monétaire reste néanmoins influencée par la
Banque Centrale Européenne (BCE) puisque le FCFA est arrimé
à l'Euro. Il est alors évident que la politique monétaire
du pays pilotée par la BCEAO, dépend fortement de la politique
conduite dans la zone Euro. Le pays a peu de degré de liberté en
matière de politique monétaire. Il peut toutefois engager avec
l'ensemble des pays membres de l'UEMOA des réflexions sur les forces et
les faiblesses du système actuel et les voies de son
amélioration.
A cet effet, les Etats de l'Union devraient adopter à
terme un système de change fixe qui soit ajusté de temps à
autre selon l'évolution des prix intérieurs dans la zone et des
termes de l'échange. Ce système permettrait de préserver
leur compétitivité tout en maintenant une stabilité de
leur politique macro-économique.
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