V.4. L'Organisation Internationale des Migrations et ses
partenaires
La dite institution ne pouvait rester insensible face
à ce drame du fait de sa vocation.
Ses tournées commencent en 2007 par Ziguinchor et
l'optique est d'appuyer les migrants rapatriés ainsi que les candidats
potentiels.
Elle-même a toute une série de
publications : Les Fondements de la gestion des migrations répartis
en volumes et analysant la complexité des migrations allant du droit
international en passant par la responsabilité des Etats et la
réglementation sur les conditions de travail dans les pays d'accueil.
Son slogan fût « tukki taxul
tekki » littéralement traduit voyager n'est pas synonyme de
réussite.
Le renforcement des capacités et la gestion des flux
migratoires en étaient les points saillants évidement la lutte
contre la migration irrégulière.
Le financement en tant que programme d'urgence est
assuré par l'Union Européenne pour une durée de six mois
de Mars à Octobre 2007 d'un montant de 1,2 millions d'Euros.
Les années 2008-2009 aussi sont chargées pour
l'O.I.M les 19et 20 Janvier des journées de sensibilisation sont
organisées à Pikine et Mbour en collaboration avec le
Ministère des Sénégalais de l'Extérieur et du
Tourisme.
L'objectif de visé l'adhésion des populations
à l'élimination de cette pratique qui selon Madame Siga SARR
DIOUF ternit l'image de notre pays.
Les partenaires furent les associations de jeunes, groupements
de femmes, dahiras etc.
Les informations s'axaient autour du processus migratoire et
de la dure réalité de la vie en Europe surtout pour une personne
en situation irrégulière.
Les réseaux d'associations désireux d'intervenir
dans la lutte contre le fléau ne furent pas en reste à travers
des animations et causeries communautaires dans les lieux publics.
Madame Diouf est revenue sur les aspects sécuritaires
et socio-économiques visant à endiguer les départs mises
en place par l'Etat.
Force est de reconnaître qu'une baisse a
été enregistrée car de 35000 sénégalais sur
les embarcations vers l'Europe en 2006-2007 les chiffres sont passés
à 1500 en 2008.
Même son de cloche à Yarakh toujours l'O.I.M avec
la participation de l'Office Belge des Etrangers a pris part à la
journée de sensibilisation du 11 Février 2009
Le Président de la Fédération des
pêcheurs et le porte-parole des associations avaient rappelé que
si les jeunes en sont arrivées là c'est par manque de choix
aucune perspective d'emploi ou de promotion de l'auto-emploi dans leur pays.
Selon eux une solution concertée permettra de s'en
sortir.
Côté financement l'O.I.M n'est pas en reste une
trentaine de projets générateurs de revenus ont été
octroyés, M. HANN a réitéré son engagement à
soutenir la jeunesse.
Les femmes de Yoff et Thiaroye ont marqué de leur
présence cette journée.
La seconde phase de sensibilisation a déroulé sa
caravane à Guédiawaye en Juillet 2009.
L'ONG Agora pour l'éducation aux droits de l'enfant et
à la paix a été son partenaire et le milieu
éducatif constituait la cible primaire.
En janvier 2010 l'arrivée des clandestins sur les
côtes des îles Canaries a baissé de 45,7%.
Les artistes locaux ne sont pas restés bras
croisés une exposition a été organisée au
siège O.I.M de Dakar en Septembre 2007, celle-ci s'intitulait
« regards croisés sur l'émigration
clandestine »
Ils ont montré tout leur savoir-faire à travers
un atelier et les revenus tirés des ventes d'oeuvres d'art ont
été versés aux activités du GIE TEKKI FI CI
SENEGAL.
La dite association regroupe des jeunes ayant
été expulsés d'Europe.
L'initiative est née du programme financé par la
Commission Européenne pour renforcer les capacités du
gouvernement en termes de gestion des migrations et lutter contre celles
irrégulières.
Dans sa croisade l'O.I.M n'est pas seule, la Fondation Konrad
ADENAUER l'épaule toujours dans la sensibilisation à travers une
série de bande dessinée en Décembre 2006, Afrique
Citoyenne : émigration clandestine, l'aventure mortelle.
La dite publication ne se focalise pas sur les dangers et
conséquences sociaux-économiques, mais faire renaître
l'espoir chez les jeunes en leur proposant une image projetée positive
de leur pays, afin qu'ils restent sur place.
La Fondation a été motivée par le fait
d'éviter aux jeunes de se laisser par les marchands d'illusions leur
faisant miroiter une vie meilleure en Europe, elle est orientée
également vers la valorisation de petits métiers pour fixer les
jeunes sur leur terroir.
Cette option aiderai à soutenir les zones à
vocation pêche ou agriculture dépeuplées quasiment par
l'émigration clandestine.
Il y a dix ans le Vieux continent pouvait offrir du travail,
mais plus maintenant.
Sans compter le risque de perte d'identité culturelle,
de verser dans la délinquance une fois dans une condition de clandestin
en Europe.
Le Bureau Sous Régional de l'O.I.T a joué un
rôle en partenariat avec l'O.I.M par le projet STEP (Stratégies et
Techniques contre l'exclusion sociale et la pauvreté) il a
contribué à réduire la migration
irrégulière.
Elle travaille à étendre la couverture de la
sécurité sociale, en réalité le STEP est le
suivi-évaluation des sommets mondiaux sur le développement
social à Copenhague et Genève, le programme lutte au niveau
mondial contre l'exclusion sociale et la misère.
Elle est le socle de l'activité de l'O.I.T soutenir
chaque homme et femme à obtenir un travail décent dans le respect
de la dignité humaine, l'équité et de liberté.
Le programme STEP repose sur la généralisation
de la sécurité sociale par l'intermédiaire de l'assistance
technique.
Ces cibles prioritaires se composent de responsables publics,
partenaires sociaux, société civile, la nécessité
d'étendre la sécurité sociale se fait de en plus ressentir
dans les pays ou le programme existe, l'émergence de la micro-assurance
en est une résultante.
Techniquement le STEP soutient les responsables publics et
partenaires sociaux pour la définition des stratégies nationales
extension et conception du régime de la protection sociale
cohérent.
Les acteurs sociaux et groupes sociaux-professionnelles
interviennent comme des interlocuteurs également les réseaux de
micro-finance.
L'un des objectifs est aussi la lutte contre l'exclusion
sociale.
C'est sur financement de la Belgique.
Le PRODIAF (Programme de Promotion du Dialogue Social en
Afrique) fait partie des projets de l'O.I.T dans des pays récemment
sortis de conflits armés ou crises, sa présence au
Sénégal date de 10 ans et la phase 3 s'étend sur
2008-2011.
La stratégie globale se fonde sur la promotion du
dialogue social, et la prévention des conflits sociaux.
Ses actions vont de la formation en matière de
négociation et ou médiation, jusqu'à la mise sur place de
réseaux d'experts en dialogue social dans les Etats francophones.
Son projet phare demeure cependant le BIT Migrant Programme
dont l'objectif est une approche de la migration de main d'oeuvre basée
sur les droits.
Toute sa philosophie s'appuie sur une régulation et
souveraineté de l'Etat sur les politiques de migration, le renforcement
et de la coopération internationale.
De même les processus multilatéraux et encourage
la promotion de la participation tripartite dans la politique migratoire et
fournit un large éventail de mesures d'exemples de bonnes pratiques en
terme de conditions de travail.
Le résultat attendu un plus grand respect des droits de
l'Homme en général et des migrants spécifiquement
conformes à ses conventions.
Le programme fait le lien entre ces droits, la migration de
main d'oeuvre et le développement.
L'objectif général est de maximiser les
bénéfices d'une migration encadrée de la main d'oeuvre
pour promouvoir le développement durable et réduire la
pauvreté.
BIT Migrant programme compte parmi ses thématiques la
réinsertion des migrants de retour pour les assister dans la gestion de
leur auto-emploi c'est l'exemple de la Plateforme d'appui au secteur
privé pour la valorisation de la diaspora sénégalaise en
Italie le projet s'élève à 13 milliards de francs CFA.
Une meilleure utilisation des centaines de milliards
transférés est à l'étude car ces derniers
dépassent les revenus tirés du tourisme et ou les phosphates,
seuls 10% sont investis dans le secteur productif, le reste
dépensés au jour le jour dans les dépenses des
ménages et les cérémonies fastueuses.
Toutes ces organisations et institutions n'auraient pas
réussi à faire passer leurs messages à destination de
leurs cibles sans les médias (télévision, radio, presse
écrite, affichage et cinéma)
A travers des opérations de relations publiques et
relations presse qui ont relayé les stratégies de lutte
citées plus haut.
En prenant à témoin l'opinion nationale et
internationale dans le but de lui faire prendre conscience des dangers du
phénomène, l'inciter à contribuer à sa façon
à son éradication partielle
De cette manière épouse les objectifs de la
communication sociale.
Hélas comme toute oeuvre humaine les mécanismes
de lutte ont montré leurs limites, car en dépit de tous les
projets, toutes les mesures le phénomène persiste avec d'autres
voies utilisées par les candidats au voyage clandestin.
Ces dites limites feront l'objet de notre prochaine
section.
VI.5. Les Limites des mécanismes de
lutte
Le dilemme auquel sont confrontés les intervenants de
l'immigration clandestine est du au fait des politiques de rechanges
limitées.
Sur le plan communautaire déjà la seule voie
restait la sensibilisation des jeunes sur les dangers du voyage clandestin, les
moyens de ce type de campagnes étant peu important il existe une
incidence sur la portée du message.
Les jeunes tentent toujours cette aventure sachant les
risques, mais face au manque de perspectives d'emploi ils veulent jouer leur
va-tout par le désert de plus en plus.
D'autant plus comme il est d'habitude dans nos pays Africains
les tentatives de résoudre les problèmes ne sont
envisagées une fois le seuil critique atteint.
C'est depuis la fin des années 70 début des
années 80 que nous avons commencé à voir le
phénomène des maîtrisards chômeurs, sur le coût
le Gouvernement d'alors avait prôné des solutions.
Et pour cette époque les mentalités n'avaient
pas été préparées à entreprendre, à
promouvoir l'auto-emploi, dès la sortie de l'Université, de
l'Ecole Nationale ou de formation il faut aller chercher du travail.
A souligner que le souci majeur reste aussi le
mimétisme au moment même ou nous rédigeons ce travail force
est de constater qu'à chaque fois que dans notre pays un secteur est
porteur tout le monde l'investit en même temps ce qui le sature
rapidement.
L'exemple des télé-centres et cybers-espaces,
salons de coiffure et couture nous l'illustre parfaitement car si jusqu'en
2004 l'objectif était de créer 22000 emplois indirects via les
télé-centres, cybers-espace et vente de cartes
téléphoniques.
De nos jours la SONATEL n'accorde plus d'autorisation
d'ouvertures de télé-centres pire beaucoup ont fermé
complètement absorbé par les portables, et la
téléphonie par internet mais aussi une saturation liée
à leur prolifération.
Dire que le secteur a connu une période faste entre
1992 et 2008 générant des milliards de chiffres d'affaires.
Mondialement les migrants illégaux sont 50% des flux
et hélas dans notre sous-région Ouest-Africaine plus de la
moitié des partants sont analphabètes ou peu scolarisés ce
qui amoindri leurs chances d'intégration s'ils sortent
miraculés.
De ce fait ne connaissent pas assez la législation du
travail des pays d'accueil
Faces à la limites de l'Etat Sénégalais
et Espagnol les syndicalistes l'UNSAS précisément sont
même allé jusqu'à vouloir créer un projet migration,
santé, sécurité du travail.
La sensibilisation est une bonne chose mais une politique
prenant davantage leurs soucis de travail c'est encore mieux.
La surveillance des côtes par exemple a contribué
à faire baisser les pirogues en partance pour l'Espagne, il est bien
vrai.
Mais les arrivées sur les îles canaries se
poursuivent car les passeurs et leurs complices qui dès fois sont de
l'Administration trouvent toujours des astuces pour contourner les
gardes-côtes espagnols.
En présence des patrouilles côtières les
itinéraires ont changé empruntant le désert en tous cas la
voie terrestre la Mauritanie devient alors un point névralgique menant
à Agadez, Tamanraset, Sebha et les itinéraires varient d'un
contexte à un autre une combinaison des moyens se fait (voie
désertique et par le train par exemple)
Elle a du faire appel à l'Union Européenne pour
l'aider à renforcer sa surveillance de ses côtes.
Via la Mauritanie c'était directement l'Afrique de
l'Ouest-îles Canaries, il y a presque plus de risques par cette voie
Pas plus tard qu'en août 2010,12 candidats de plusieurs
nationalités africaines ont trouvé la mort dans le désert
algérien en tentant de rejoindre l'Europe leur camion est tombé
en panne selon le site internet actu-bénin.
Le chauffeur et le passeur seuls ont survécu.
Selon M. Diakité de l'Association des initiatives pour
le développement venant en aide aux migrants expulsés de Bamako
et les sensibilise en même temps aux risques des voyages.
Il estime qu'il y a relâchement dans la
prévention et que d'autres alternatives devraient être
proposées à ceux qui prennent le risque de partir.
Les clandestins trouvent un moyen de contourner les
dispositifs de contrôle de l'Union Européenne dans le
Détroit de Gibraltar, la politique de durcissement ne fait rendre les
candidats à entrer en Europe advienne que pourra.
La répression seulement ne suffit plus une conception
nouvelle du co-développement doit être étudiée avec
plus de rigueur.
Les réseaux de voyageurs clandestin sont hyper
organisés même dans les pays d'accueil ce qui rend le
phénomène encore plus difficile à gérer.
Le plan REVA a été dénigré et
rejeté par les jeunes qui en étaient pourtant le coeur de cible
« le plan REVA ne nous fait pas rêver »
Comme conséquences le jeune refoulé qui a
finalement dépensé son argent pour rien est frustré,
marqué par des expulsions de plus en plus violentes et humiliantes
souhaite retourner à tout prix.
Il ne peut pas subir le regard du voisin, de la
société voire de sa propre famille qui peut vivre ce retour comme
un déshonneur, le fils du voisin ou de la rivale de la mère ayant
voyagé.
Même le CNCR a été sceptique sur les
chances d'aboutissement de ce projet, il est le principal organisme paysan du
Sénégal.
Selon cette institution l'Etat devrait d'abord prioriser les
agriculteurs de métiers qui eux-mêmes sont obliger de venir en
ville à cause des conditions de vie trop dures dans les campagnes et
intérieur du pays où rien n'a été fait.
Le volet psychologique a été
négligé, non seulement les mères sont endeuillées
mais se sentent fautive, car c'est cet enfant parti dans ces conditions
difficiles, voulait les aider à avoir une vie meilleure.
Elles ont besoin de soutien psychosociologique.
Les facteurs socio- culturels déjà
énumérés représentent également une limite
aux stratégies de lutte utilisées.
La nouvelle donne prônée qui consiste à
ne recruter que des travailleurs qualifiés comme l'a depuis longtemps
mis en place le Canada, n'est pour faciliter la situation, dans certains pays
Européens cette notion est reprise sous le terme immigration choisie or
la demande est supérieure à l'offre.
En plus c'est soumis à la condition d'investir dans son
pays d'origine si la réussite sociale est acquise, le migrant doit
être utile pour les deux côtés.
Les politiques migratoires varient selon les partis au pouvoir
(gauche ou droite) l'actualité nous rejoins au moment ou la France
expulse des Roumains en situation irrégulière selon le Ministre
de l'Intérieur.
Dans ce même pays la migration professionnelle a
baissé de plus de 33000 titres de séjours délivrés
en 2008 à 27000 en 2009 du fait de la crise économique mondiale
et à la détérioration de l'emploi.
Ce sont les flux migratoires économiques qui ont
souffert de la crise au sein des espaces de libre circulation.
Lui emboîtant le pas le gouvernement Zapatero en Espagne
a pris des mesures de restrictions sur les conditions de séjour et
d'immigration du fait de la crise qui l'a aussi touchée.
L'astuce c'est moins d'arrivées et lutte contre ceux en
situation irrégulière, l'Europe accueille de moins en moins
d'immigrés, c'est un renversement de tendance en Espagne car ce
même gouvernement socialiste avait massivement régularisé
en 2005-2006.
Les contrôles d'identités des étrangers et
les arrestations se sont multipliés et la nouvelle donne permet
d'expulser des mineurs depuis 2008.
La dite politique frustre encore plus les jeunes
refoulés car la majorité des candidats sont des
analphabètes sans aucune qualifications professionnelles leur donnant le
sentiment d'être exclus.
Un autre revers de la médaille à soulever notre
société est profondément tournée vers la
superstition les charlatans et ou fabricants de potions magiques eux aussi sont
aussi pervers que les passeurs et organisateurs de voyages en promettant de
leur procurer des substances ou eaux bénites susceptibles de concourir
à la concrétisation du projet de voyage quel que soit la voie
utilisée.
Là encore c'est la crédulité pure et
dure de nos compatriotes qui se reflète c'est pareil que lors des
arnaques par les multiplicateurs de billets de banque combien se sont fait
plumer de cette façon sans même avoir eu le temps de
réaliser, du surcroit des gens instruits.
VI.6. Les Recommandations
Les facteurs majeurs de l'émigration
irrégulière, mécanismes de lutte et leurs limites
étudiées, nous allons tenter d'apporter des recommandations pour
combattre sur une longue durée ce fléau.
Force est de constater que la répression a vite montrer
ses limites, la priorité sera donc l'aspect développement
socio-économique.
Celles-ci tourneront autour de :
@ La promotion de la mixité des compétences, en
effet chaque année des milliers de jeunes sont diplômés en
marketing, comptabilité- gestion, management de projets, assistanat
PME-PMI, Banque-finance.
Au lieu de se tourner vers les entreprises et organisations
qui traînent les pieds pour recruter, pourraient apporter leur
savoir-faire aux agriculteurs, pêcheurs et petits commerçants
principaux candidats à la migration irrégulière ceci dans
le cadre de micro- projets.
Si les acteurs du secteur informel maîtrisent leur
métier, ils pourront renoncer au voyage.
S'il est vrai qu'ils ont par la suite suivi des formations
avec l'ONFP, et du CNQP, des lacunes existent et ces jeunes
diplômés peuvent les aider à combler en contribuant
à leur reconversion en continu qui s'impose du fait de la saturation
rapide dans certains secteurs.
La promotion des micros-projets et des initiatives
personnelles sont à saluer néanmoins, des efforts sont à
fournir dans le suivi-évaluation qui pose souvent problèmes
spécifiquement en terme financier.
-l'exemple de la communauté Guinéenne :
L'arrivée massive des guinéens au
Sénégal s'est faite dans le contexte du régime autoritaire
de Sékou TOURE vers les années 70-80.
Ils migrent aussi au Mali voisin et se tourne dans le
transport urbain qui jouent un grand rôle dans les échanges entre
les deux pays.
Depuis lors, ils sont à l'origine d'un réseau de
petits commerces leurs segments étant la vente de fruits et de charbon
et aussi pressing et nettoyage informels.
La rue Sandiniery dans le centre-ville de Dakar est leur
lieu de prédilection au même titre qu'une partie du marché
Tilène en face Maison de la Culture Douta SECK.
Ils sont la première communauté
étrangère vivant au Sénégal à Dakar leur
nombre s'estime à 77000 personnes. L'un d'entre eux Souleymane BOBO a vu
son nom de venir célèbre en devenant milliardaire rien que dans
le commerce des fruits de nos jours il est retourné à Conackry.
D'autres secteurs sont pour eux une aubaine telle que les
blanchisseries-nettoyage informelles, le commerce et l'exploitation du charbon
à toute échelle, que dire des boutiques phénomène
accru depuis les départ des mauritaniens suite aux
évènements malheureux d'Avril 1989.
La nouvelle tendance de la nouvelle génération
de jeunes originaires de ce pays est lancée par les vendeurs de nems et
de pains chinois stationnés devant les écoles et ou lieux de
travail, il en est de même pour les jus de fruits fabriqués
localement mis en sachet.
Leur force se trouve aussi dans leur capacité
d'organisation et leur solidarité relative.
Pourquoi ne pas prendre exemple sur eux en valorisant et
encadrant davantage les petites activités, au lieu de dépenser
son argent en risquant sa vie ou le rapatriement forcé.
Surtout que les expulsions se font de plus en plus brutalement
et le paradoxe est que jusqu'à une période
précédent la crise financière une fois en Occident
acceptent les petits boulots qu'ils refusent ici.
Ceci sans porter atteinte à leur intégration ou
inciter à la xénophobie.
-Une implication de la diaspora installée en Europe
à travers la Fondation des Emigrés Sénégalais ayant
le devoir moral comme ils sont responsables de la tentation du voyage de mener
des campagnes de communication interpersonnelle avec leurs jeunes
frères.
Le Projet Afrique-Migration vise à éclairer sur
les réalités de la migration d'abord et l'impact des envois sur
les économies des pays d'origines des migrants dans leur contribution
à lutte contre la pauvreté.
Ses deux objectifs sont :
-Renforcer les capacités des décideurs, banques
et institutions financières en Afrique dans l'optique d'une gestion plus
rationnelle des fonds envoyés.
-le second portera sur la fuite des cerveaux et mobilisation
des ressources de la diaspora, l'analyse sera orientée toujours sur les
envois de fonds, le motif pour lequel certains pays en Afrique pourvoient des
migrants qualifiés, leurs destinations cibles, la primauté des
migrations sud-sud comparées à celles sud-nord.
Celle-ci aurait comme objectif de tenir un langage de
vérité pour modifier l'image perçue de l'Europe et de
l'immigration, même ceux qui sont en situation régulière
peinent à joindre les deux bouts à plus forte raison dans la
clandestinité.
Heureusement la Fondation peu à peu commence à
être connue du public et opte pour la sensibilisation en
dénonçant les tares de cette catégorie d'émigration
car regroupant des sénégalais à travers le monde y compris
l'Europe.
Elle aide à des projets pour les migrants voulant
revenir au pays et y travailler mais aussi la formation à
l'entreprenariat de PME-PMI.
Les Occidentaux eux-aussi ont un double-jeu autant sur les
actions concertées en plus ne montrent que rarement des images
négatives de leurs contrées.
Cette situation entretient un flou dans les opinions des pays
de départ et d'accueil.
A noter qu'un manque de transparence de l'Etat
Sénégalais a même était décriée par
des associations de jeunes originaires de Sédhiou car la localité
a perdu beaucoup de ses fils dans ce drame.
-Socialement dans les familles certains comportements sont
à revoir parce que les parents même s'ils n'ont pas
financé le voyage ont tendance à favoriser celui qui a le plus
réussi fût -il le benjamin.
L'esprit de combativité, de non renoncement, le refus
de la fatalité devraient être inculquées à nos
jeunes, tout ne s'obtient pas en même temps, la réussite est au
bout de l'effort.
Il est temps de bannir la représentation sur l'Europe
comme l'endroit de la mobilité sociale, de l'obtention d'un emploi
rapide tout débute par là.
-Nos politiques et dirigeants ceux des pays riches se sont vus
adresser un avertissement par Ali SOUMARE, homme politique français du
P.S d'origine malienne et président du FOJIM lors du dernier Sommet
France-Afrique « occupez de la jeunesse sinon la jeunesse
s'occupera de vous »
L'Occident quant à lui avait été averti
par le Président Abdou DIOUF, ce dernier avait affirmé
déjà durant les années 90 en direct d'une chaîne de
télévision française que si nos pays n'étaient
pas aidés dans des conditions équitables le nord allait envahir
le sud.
-la satisfaction des aspirations des jeunes est aussi un enjeu
clé, la répression a montré ses limites, une relance
sérieuse du secteur agricole dans tout le sens avec un modèle
participatif, la promotion des secteurs productifs nécessitant l'usage
de la main d'oeuvre locale, mener des campagnes pour des marchés
équitables afin d'éviter aux petits exploitants de subir les
effets de la mondialisation.
-Les acteurs du développement autant en milieu rural
qu'urbain gagneraient à s'investir dans une volonté politique
réelle de réduction de la pauvreté via la redynamisation
de la pêche, l'agriculture et le petit commerce en se basant sur les
projets de développement local.
Les programmes et politiques menés devraient tenir en
compte des aspirations des populations cibles en les consultant et impliquant
via le mode participatif pour leur faire comprendre l'enjeu des programmes et
projets.
-Une meilleure prise en charge des familles des victimes de la
migration irrégulière sur le plan psychologique est à
considérer la perte d'un être cher affecte toujours en de
pareilles circonstances qui plus est.
-Les recommandations de 1995 lors de la Conférence de
Copenhague sur le développement social sont hélas toujours
d'actualité.
Elles étaient axées sur la lutte contre
l'exclusion et l'insertion des couches sociales les plus
défavorisées et qu'un développement durable ne pouvait se
faire sans une maîtrise de la démographie croissante (2,7%), la
création d'emplois dans un contexte de demande supérieure
à l'offre.
-Sans vouloir se passer d'eux nos dirigeants Africains
devraient plus pondérés et réalistes en négociant
avec les Occidentaux en donnant la primauté à une action
concertée.
-La liberté sous toutes ses formes sociale,
économique, politique doit être promue au même titre que les
droits de l'Homme et la prévention mais aussi la résolution des
conflits armés eux-mêmes facteurs de ce
phénomène.
Le mal doit être éradiqué à la
source en s'efforçant vers un monde équitable et s'attaquant aux
facteurs profonds de cette émigration irrégulière avec les
conséquences déjà énumérés.
Comme le dit l'adage à toute chose malheur est bon,
cette crise économique financière mondiale avec ses effets
néfastes sur l'emploi et la chute du niveau de vie en Occident doit
davantage être exploitées pour démystifier l'Europe et en
modifier l'image perçue que notre jeunesse en a, il y a eu certes des
avancées mais la garde ne doit pas baisser, car au moindre de reprise
économique ou de contexte favorable cela risque de reprendre de plus
belle et tous les efforts auraient été vains.
Rien qu'aux Etats-Unis en 2009 43,6 millions de personnes
vivaient au dessus du seuil de pauvreté absolu sur fond de
récession économique ce chiffre est le plus élevé
depuis 1994.
Dans le domaine de l'assurance les dépourvues se
comptaient par 50 millions en 2009 soit 16,7% surtout du fait des licenciements
économiques de leur employeurs, un paradoxe dans l'Etat le plus puissant
du Monde.
Une prise de conscience et remise en question s'imposent
à nous jeunes d'Afrique.
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