VI.3. La conférence Euro-Africaine de Rabat
2006
La dite conférence s'est tenue les 10 et 11 Juillet
2006 à Rabat (Maroc).
Elle a été présidée par le
Ministre Français des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy
en compagnie de ses homologues Sénégalais, Marocain, Finlandais,
et Espagnol.
Pour la première fois une rencontre inter-
ministérielle était consacrée au lien entre la migration
et au développement.
Egalement une première réunissant les pays
d'origine, transit, et de destinations des flux migratoires sur le
tronçon reliant l'Afrique et l'Europe.
La conférence de Rabat a vu la participation des 25
pays de l'Union Européenne, l'Islande Bulgarie, la Norvège et
la Suisse ainsi que 28 Etats Africains appartenant à la CEDEAO et la
CEMAC.
Les sujets débattus tournaient autour des politiques de
développement et Co- développement l'organisation de la migration
légale et la lutte contre la migration irrégulière.
L'objectif visé par cette manifestation fût la
mise en oeuvre de mesures de régulations et de gestion des flux
migratoires mais aussi la promotion du développement durable afin
d'offrir aux populations des conditions de vie décentes.
Pour le Président Jacques CHIRAC l'émigration
est au coeur des relations franco-africaines
Il propose de combattre toutes formes de migrations
irrégulières en s'attaquant à ses profondes :
pauvreté, chômage, inégalités entre pays riches et
pauvres, sensibilisation des jeunes Africains par rapport à l'image
perçue et projetée de l'Europe etc.
Dans ce cadre la France prônait :
· la mise en place d'un observatoire Euro-Africain des
migrations
· le lancement de nouveaux projets de
co-développement entre les deux continents mobilisant la diaspora
africaine installée en Europe en usant des financements communautaires
existants.
· la définition d'une stratégie en
matière de réintégration consistant à organiser les
retours des migrants ne remplissant plus ou pas les conditions pour
séjourner dans un Etat.
· l'accroissement des mobilités de travailleurs
ayant des compétences entre l'Europe et l'Afrique avec comme cibles
primaires : les étudiants, jeunes professionnels, médecins,
chercheurs.
Tous ceux qui participent de près ou de loin au
développement et dynamisme du pays d'origine comme celui d'accueil
Parmi les déclarations officielles lors de la fin de la
rencontre il peut être cité :
· Un engagement à encourager et approfondir un
dialogue politique et opérationnel entre l'Europe et l'Afrique en
matière de migration et de développement.
· une augmentation de l'aide au développement 23
milliards supplémentaire d'ici 2015 à l'attention de l'Afrique de
la part de l'U.E.
· La Libye a aussi proposé d'accueillir une
conférence ministérielle Europe-Afrique avant fin 2006 visant
à pousser un dialogue de portée continentale et ayant pour
thème : migration et développement
· les questions de migrations doivent s'aborder de
manière bilatérale autant du côté des pays
d'origine, de transit et de destination que de l'Union Européenne.
La question du retour des migrants en situation d'échec
n'a pas été occultée, une assistance pourrait leur
être apportée dans le cadre des micro- projets pour faciliter leur
retour dans la sérénité.
Les créations d'emplois durables ou d'activités
sources de revenus seront aussi des volets importants.
Les transferts d'argent des migrants sont estimés
à 150 milliards de dollars par la Banque Mondiale mais seuls 10% seront
destinés à des investissements productifs, la mise en place d'un
compte-épargne développement qui vont défiscaliser les
fonds destinés secteurs clés de production.
La rencontre de Rabat ne fût pas la seule
déjà en Septembre la 3ème Conférence
ministérielle sur l'immigration en Méditerranée
occidentale se tenait.
L'O.I.M, le BIT et le Centre international pour le
développement des politiques migratoires y ont pris part comme
observateurs.
L'Europe, le Maghreb étaient les principaux
participants.
Les recommandations majeures pour venir à bout de la
migration irrégulière ont tenu la vedette par le biais du
renforcement de la coopération, de l'échange d'informations sur
le secteur, une périodicité des rencontres d'experts venant des
deux rives faisaient aussi l'unanimité.
Ces derniers prendraient en charge la gestion et le traitement
des flux migratoires.
Là encore la sensibilisation et la lutte contre la
pauvreté sont évoqués et bien sûr des projets de
développement dans les zones à forte partance migratoire pour
fixer les populations.
Et vue l'ampleur de la question les participants ont
projeté d'étendre le débat en Afrique subsaharienne.
La libye s'occuperait de la sécurité vu le
réseau de passeurs l'ayant transformé en plaque tournante.
L'une des premières réalisations
concrètes de ces deux rencontres fût la mise sur pied du projet
migrations professionnelles pour mieux gérer les migrations.
Il lie certains Etats de l'U.E la France bien sûr,
l'Espagne, le Portugal et l'Italie aux pays Africains en particulier le
Sénégal, Bénin, Mali, le Cameroun.
L'objectif du projet de partenariat vise à encourager
la promotion et la gestion efficace de la mobilité des travailleurs au
plan international.
La France a crée au sein du Quai d'Orsay l'Office
Français de l'Immigration et de l'intégration dont le but est
d'accueillir, d'assister les travailleurs nouvellement embauchés et de
leur faciliter l'adaptation au mode de vie en France.
Son rôle consiste aussi à vérifier la
crédibilité et la véracité des offres d'emplois
auxquelles les candidats répondent pour éviter les arnaques
orchestrées par les filières d'émigration douteuses. Ces
derniers exploitent les travailleurs en situation irrégulière
dans le travail au noir, sans qu'ils ne puissent faire de recours car
eux-mêmes étant en infraction.
La stimulation des retombées positives de l'immigration
du travail est aussi un objectif, mais aussi plus de coopération et de
dialogue entre les pays d'origine d'Afrique et ceux d'accueil en Europe.
Si les candidats à l'immigration professionnelle sont
le coeur de cibles les Services Publics de l'Emploi, instances et acteurs de la
Société civile intervenant dans les questions de migrations
peuvent apporter leur contribution.
Le projet tient compte du caractère transversal de la
migration professionnelle, des profils disponibles au niveau des pays d'accueil
et du parcours de chacun, c'est une coopération autant nord-sud que
sud-sud.
Ce type de migration peut se faire de manière
temporaire, durable ou saisonnière, mais dans tous les cas les migrants
bénéficient sont aussi de processus de retour pour une
réinsertion professionnelle dans le pays d'origine.
Au Sénégal par exemple ce projet est partenaire
du Service de la main d'oeuvre, l'ANEJ, et du Ministère de la Jeunesse
des Sports et des Loisirs.
Des ressources documentaires, séminaires de formations,
ateliers ainsi qu'opportunités de réseautage sont mis à la
disposition des demandeurs dans le but de les aider à préparer
leur voyage dans les conditions optimales.
Ce projet est porté par le GIP international dans le
cadre d'un consortium Européen et s'adresse aux services de l'emploi et
Ministères des pays concernés déjà cités.
Plus proche de nous au Mali c'est le CIGEM qui est l'un de ses
partenaires phares.
Mais tout ceci est à mettre dans sont contexte car
décidé et appliqué avant la crise financière
internationale.
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