WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'immigration clandestine au Sénégal : facteurs explicatifs et stratégies de lutte

( Télécharger le fichier original )
par Fatou NDIAYE
ESUP Dakar - Licence professionnelle 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE VI : LES STRATEGIES DE LUTTE

VI.1. Les actions de l' Etat Sénégalais et Espagnol

Devant l'ampleur du ce drame des réactions s'imposaient autant du côté du notre pays d'où partaient les jeunes que du Gouvernement Espagnol principal concerné.

Dans la mise en oeuvre des mécanismes deux thèses s'affrontent : celle de la répression via le contrôle des frontières surtout côtières.

La surveillance et les patrouilles le long des plages s'intensifiaient également pour contenir les flux migratoires.

En dehors de cela les mesures de reconduction aux frontières sont devenues quasi quotidiennes ainsi que la construction des barrières supplémentaires sur Sebta et Mellila.

L'élément déclencheur a été le forcing en Octobre 2005 des barrières métalliques de Mellila et Ceuta par des clandestins.

Le Gouvernement Espagnol avait dans un premier temps opté pour le rapatriement et son Secrétaire d'Etat Espagnol aux Affaires Etrangères dixit « la solution est le rapatriement » et 10000 clandestins ont été ramenés des îles Canaries via Dakar et Saint Louis entre 2005 et 2007.

D'un autre côté un projet d'accord de 4000 visas a été validé et des jeunes pouvaient se rendre en Espagne en toute légalité pour travailler comme ouvriers agricoles, dans le bâtiment ou tout autre secteur ne disposant pas assez de main d'oeuvre.

En 2006 700 jeunes ont pu voyager mais c'était une migration circulaire la fin du contrat signifiait l'obligation de rentrer.

La fixation des populations sur place avait été soutenue à travers des écoles de formations pour aider les jeunes rapatriés d'accéder à une qualification à défaut des prêts pour les porteurs d'initiative.

Nous voyons là toute la complexité de gérer la demie- mesure entre gestion des flux migratoires et aide au développement.

Les micro- projets ne sont pas en reste, côté financement et encadrement au total 23 milliards décaissé par l'Espagne.

De son côté l'Etat Sénégalais avec l'aide des forces de l'ordre pour cette situation exceptionnelle police et gendarmerie ont mis en commun leurs action afin de :

-arraisonner toutes les pirogues tentant de partir surtout à partir des zones stratégiques (Kayar, Mbour, Rufisque, Thiaroye sur Mer), rien qu'en mars 2006 19 pirogues ont été prises avec plus de 1000 personnes à bord 60 passeurs, et 10 étrangers.

-Surveiller ces mêmes zones citées supra

- Sanctionner les passeurs eux-mêmes voire leur infliger des peines de prisons fermes comme cela fût le cas à Saint Louis.

La législation Sénégalaise dispose de la loi du 10 Mars 2005 relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques similaires et à la protection des victimes.

Dans l'article 4 une peine de 5 à 10 ans assortie d'une amende de 5 millions à l'encontre des organisateurs de voyages clandestins quelque soit la voie empruntée, que le territoire national ait servi d'origine, transit ou de destination.

Les arrêtés pour délit d'embarcation, escroquerie, incitation à la migration irrégulière seront poursuivis y compris les clandestins, passeurs et membres d'équipage.

De même en Janvier 2010 la Coopération Espagnole en collaboration avec la Mairie de Dakar et la FAO a mis en place un projet « promotion de l'usage d'une eau potable de qualité en agriculture urbaine périurbaine ».

Un vaste programme à portée socio-économique dépassant 520 millions de francs CFA.

Une façon pour la Coopération de contrer la migration irrégulière.

Le micro- crédit est de plus en plus intégré pour assister les maraîchers et floriculteurs dans les niayes.

Des privés espagnols ont pris par en décidant d'investir chez nous dans l'optique de créer des emplois, l'exemple le plus parlant elle la société AGROCOMERMANCHA, à Ross Bethio évoluant dans la production et l'exportation de melons.

Son champ d'action s'étend dans la formation offerte aux jeunes Sénégalais aux techniques modernes agricoles au Sénégal comme en Espagne, selon José Antonio GONZALEZ administrateur de la Société.

Sur initiative du Président de la République en 2006, le Plan REVA était également mis en place pour endiguer cette migration irrégulière et risquée.

Ce projet de développement est basé sur le retour vers l'agriculture et l'émergence de pôles d'excellence par l'accès aux fermes agricoles avec comme cibles les jeunes.

Seront concernés l'élevage, la pêche, les eaux et forêts.

Le Maroc et l'Espagne ont contribué respectivement à hauteur de 650 millions de francs CFA et 10 millions d'Euros.

Les raisons majeures de sa promotion sont les suivantes :

-le dépeuplement des campagnes imputable à la pauvreté entraînant une urbanisation galopante et mal maîtrisée

-l'explosion du phénomène de la migration clandestine

-la faible contribution du secteur primaire dans la croissance alors qu'il emploie le plus de monde.

-l'insécurité alimentaire

-la pauvreté en zone urbaine contre laquelle il faut lutter

Ce Retour vers l'Agriculture est une partie intégrante du développement durable, et vise à inciter les populations toutes catégories comprises à un retour massif vers la terre.

Cela participera à faire de l'agriculture le moteur du développement national.

Sa particularité est l'avènement d'une nouvelle génération d'agriculteurs aptes à l'initiative privée dans le secteur agro-industriel englobant l'aquaculture, la pisciculture même l'artisanat.

Au plan national et régional il est mis en oeuvre par le Ministère du Plan, la tutelle demeure au Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire.

Son objectif général est l'augmentation considérable de la production agricole, répondre aux objectifs de Stratégie de Croissance Accélérée. Et constitue la base du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté et de la Stratégie de Croissance Accélérée.

Ses objectifs spécifiques :

-Lutter contre la migration irrégulière et l'exode rural en créant des conditions de retour volontaire à la terre.

-créer des emplois dans l'agriculture bien rémunérés pour fixer les populations dans leurs terroirs.

-améliorer la productivité et développer la production agro-industrielle

-améliorer les conditions de vie des populations rurales

-assurer la maîtrise de l'eau

-promouvoir un agriculteur de type nouveau

-aider le monde rural à se doter des nouvelles techniques et nouvelles technologies générées par la recherche

La liste n'est pas exhaustive et le but ultime est l'atteinte de l'option « émigration clandestine Zéro » un concept lancé par le Chef de l'Etat

Le Plan REVA concerne l'ensemble du territoire national et ses cibles sont variées allant des émigrés aux jeunes citadins en passant par les femmes et leurs groupements, les agriculteurs bien sûr.

Les associations paysannes, communautés religieuses, fonctionnaires, militaires libérés ne sont pas en reste de même que les hommes et femmes d'affaires.

Cela s'étend aux sortant des écoles de formations, universités, les volontaires de l'agriculture et sans emplois.

L'Agence Nationale de gestion et de mise en oeuvre du Plan REVA est fondée en 2007 pour encadrer et rendre opérationnel les projets du plan.

Ses zones prioritaires définies sont surtout Kirène, Tivaouane Peulh, ndieguéne, Pointe Sarène.

Dans son fonctionnement elle a des partenaires telles que le PDMAS, ASPRODEB, ANCAR, CNCAS, ISRA, UGB de Saint Louis.

Ce dernier fonctionne par campagne et le bénéficiaire rembourse le crédit qui lui a été accordé ainsi que les charges relatives aux prestations de service, par contre les intrants, moyens logistiques, terres sont mis à sa disposition.

Pour démarrer d'août 2006-2007, la phase pilote devait mettre en place 550 pôles d'émergence intégrée et la promotion de l'initiative privée dans le secteur agricole. Ses dernières auront des spécialisations allant des cultures maraîchères incluant également la production de fruits de mer.

Les résultats majeurs visés sont :

-la création de 300000 emplois directs et indirects

-réduire l'importation des produits laitiers par l'amélioration génétique et 8000 vaches laitières

-des retombées positives sur la souveraineté alimentaire et la balance commerciale en réduisant la dépendance de l'extérieur

-les effets positifs sur les revenus des ménages et la sécurité alimentaire

-l'arrêt de l'émigration clandestine

Sur le long terme période 2008-2015, le Plan REVA s'évertuera à réaliser les missions assignées à l'agriculture dans le cadre de l'Objectif du Millénaire pour le Développement et de la Stratégie de Croissance Accélérée.

A savoir réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015, au taux de croissance à deux chiffres, et créer les conditions d'un développement durable.

En exemple 3200 pôles d'émergence agricole à l'image des fermes villageoises modernes devraient voir le jour.

Des techniques seront réalisées avant toute concrétisation ou mise en oeuvre.

Celles-ci seront à vocation agro- sylvo-pastorale, agro-pastorale ou piscicole selon les caractéristiques et vocations des zones d'implantation.

Des fermes de type villageoises modernes tournées vers les légumes et céréales sont aussi une partie du plan REVA, ce fût le cas à Djilas qui est situé dans le Sine-Saloum et dont les activités majeures reposent sur la pêche, l'agriculture, l'extraction du sel et le commerce.

La primauté du secteur agricole lui confère d'office une place privilégiée mais celle-ci est trop tributaire des variations climatiques.

De cette situation découle une baisse et une instabilité des rendements par exemple les céréales ont vu leurs productions baissées de 23% en 2001-2002.

Pour la dite communauté rurale les fermes agricoles étaient en priorité destinées aux groupements de femmes et jeunes.

L'objectif général se basant sur l'amélioration des conditions de vie des populations rurales durant la période mise en oeuvre.

L'objectif spécifiques accroître les revenus des groupements de femmes durant 2008-2009 la phase test.

Les cibles et résultats attendus rejoignent toujours ceux du Plan REVA déjà énumérés supra.

C'est tout le processus qui est pris en compte de la production à la commercialisation.

L'action de l'Etat Sénégalais abordée, nous allons nous tourner vers le FRONTEX projet de l'Union Européenne

VI.2. Le FRONTEX

Fondé en 2004 le FRONTEX est devenu justement fonctionnel en 2004.

Son but principal est le contrôle des frontières extérieures de l'Union Européenne.

Le siège est à Varsovie (Pologne) et son budget annuel est de 80 millions d'euros.

Elle fait la promotion de la coopération frontalière et forme les gardes-frontières mais aussi recueille les informations sur la surveillance que communiquent les Etats membres.

Tous les équipements sont fournis par les états membres (avions, bateaux, hélicoptères) car sa création est liée au fait que chaque année environs 500.000 migrants entrent de manière illégale en Europe dont 14% par voie maritime.

En 2006 sur demande espagnole le FRONTEX met en place un dispositif de contrôle de la migration irrégulière au large du Sénégal et de la Mauritanie.

L'objectif visé est d'empêcher l'arrivée des clandestins aux îles canaries, ces derniers étaient 31000 en 2006 contre 4700 en 2005.

Pour rappel les Canaries et le détroit de Gibraltar sont les principales voies de migrants clandestins d'Afrique au Sud du Sahara.

La période favorable pour redoubler les patrouilles étaient surtout l'été et rien n'est laissé au hasard : hélicoptères, avions, navires.

La dite saison était favorable au « voyage » à cause d'une mer plus calme que pendant les autres saisons.

Avec ses 700 kms de côtes le Sénégal est l'un des pays les plus en vue pour le « voyage » car pourvoyeurs de clandestins voulant gagner l'Europe coûte que coûte.

Il s'est vu obligé de joindre le FRONTEX en 2006 et en 2007 de rendre permanente les patrouilles communes dans le cadre de la coopération.

Certes le rythme des embarcations ont cessé pour cause des surveillances accrue mais les tentatives de partir en Europe en général et Espagne en particulier suivent leur cours.

La voix du désert est devenue une alternative empruntée par les clandestins pour partir.

D'autres pays ont pris le relais tels que la Gambie ou la Guinée Bissau et Conakry car ces pays ne sont pas signataires du FRONTEX. Ces « détours » sont plus longs plus coûteux et plus risqués.

Rien qu'en 2007 presque 300 migrants et réfugiés ont péri tentant d'entrer en Europe clandestinement.

Pour le budget de 14 millions en 2005 il est passé de 32 millions en 2006 et 72 millions en 2007.

Certes sur l'Atlantique les patrouilles ne se font plus, mais l'Agence en charge du FRONTEX existe toujours et a une vocation préventive et ses résultats mitigés publiés notamment en matière de droits humains.

Il est admis que la pression migratoire sur l'Europe a connu une montée durant le second trimestre de 2010, mais moins forte que les années précédentes.

Sur le plan sécuritaire et des libertés le Conseil de l'Europe a promulgué à Stockholm en Décembre 2009 un plan d'action visant à protéger les frontières surtout au sortir de la crise financière.

L'autre objectif est une stratégie Europe 2020, pour une meilleure défense des intérêts des citoyens du Vieux Continent en intégrant ceux qui la font avancer.

Sur le plan moral la protection des valeurs morales communes n'est pas oubliée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera