4.3 - Les entretiens
auprès des infirmiers (cf. Annexe n°4)
Nous avions pu constater, lors de notre
précédent travail de recherche, que ces professionnels
étaient difficilement accessibles, entre le poids de la
hiérarchie et la charge de leur travail. Dans cette recherche, le
contexte de grippe H1N1, la réforme en cours de la profession et un
contexte de pénurie toujours croissant au sein du CHU où nous
avons mené notre enquête, nous avons été
amenée à réfléchir au moyen d'obtenir le plus
d'information dans un minimum de temps et dans un contexte le plus attractif
possible. Nous nous sommes donc résolue à effectuer des
entretiens collectifs pour faciliter la parole dès le début des
entretiens et nous avons, dans ce but, également fait le choix
d'utiliser une partie des scènes ethnographiques (marquées
par les numéros de présentation type
« 0 » dans l'annexe n°3) comme support
à la parole. L'ouverture vers un point de vue plus général
ne devait s'effectuer qu'en toute fin d'entretien, une fois la confiance bien
mise en place. Après un test des supports employés, nous avons
choisi les scènes provoquant le plus de discussions en limitant le
nombre pour créer un entretien d'une vingtaine de minutes, temps
considéré comme le maximum possible à donner pour les
infirmiers ayant participé aux entretiens tests.
Choix de la population
Afin de réaliser une description la plus précise
possible de l'action des professionnels auprès des étudiants dans
les stages nous avons choisi délibérément des paires de
pairs relativement homogènes, ne cherchant pas la confrontation des
idées mais bien la diversité dans une approche d'équipe.
Avec pour seul critère le fait d'avoir une fonction auprès des
étudiants nous avons donc constitué un échantillon en
fonction de l'expérience professionnelle et du sexe. Cet
échantillon n'est pas du tout représentatif, la profession
étant essentiellement féminine et très jeune dans les
services accueillant les étudiants au sein du CHU de notre
échantillon, mais il nous semblait qu'il exprimait correctement la
diversité des infirmiers que les étudiants allaient rencontrer
sur leurs lieux de stage.
Nous avons donc rencontré quatre paires de
professionnels, une constituée d'infirmières avec moins de 5
à 7 ans d'expérience, une avec une expérience de 8
à 10 ans, une autre avec deux infirmiers ayant 20 et 30 ans
d'expérience et, pour finir, un groupe constitué de trois
infirmières de plus de 20 ans d'expérience. Moins ancrés
dans un modèle type, trop proches du statut d'étudiant pour cette
recherche et moins sollicités par les cadres pour exercer ce rôle,
nous avons volontairement omis les professionnels possédant un
diplôme depuis moins 2 ans. Sur le terrain, les professionnels ayant
accepté de nous répondre se sentaient tous concernés par
le sujet, et notamment par l'avenir de la formation infirmière, et ils
étaient tous des infirmiers réalisant cette action de formation
sans contrainte imposée et dans un but commun de recherche
perpétuelle de qualité des soins. Nous souhaitions
préciser cela ici car nous n'avons donc pas interrogé les
soignants, qui ne trouvaient pas d'intérêt à leur
rôle de formateur ou bien le trouvaient difficile, peu valorisant ou
rendant l'acte de soin plus compliqué, comme d'ailleurs certains
professionnels ont pu nous le notifier avant de décliner notre offre
d'entretien.
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