Introduction
Objet d'étude
L'identité culturelle d'un peuple est meublée
d'indicateurs dont les plus en vue sont les oeuvres d'art. Au Cameroun comme
partout en Afrique, l'art constitue un précieux témoin qui
apporte une contribution irremplaçable pour expliquer des faits
historiques, culturels, sociaux et religieux.1 L'un des défis
à relever dans un univers hanté par le concept de globalisation
est de demeurer créatif et inventif. Cette étude a
été centrée sur la création d'oeuvres picturales
inspirées de l'univers culturel de la confrérie
sécrète Ku'ngang, confrérie qui
s'extériorise par ses manifestations et surtout les attributs qu'elle
arbore. Ces attributs sont des objets d'art, portant des signes
extérieurs d'une cosmogonie précise. Cette étude s'est
appesantie sur les notions de création d'oeuvres d'art afin de les
situer dans le contexte social actuel de prolifération des styles et des
approches de création artistique. Notre séjour en tant
qu'enquêteur à Bansoa nous a permis de noter que la peinture
été pratiquée des supports tels les murs, les
grottes2, les étoffes3 et les masques. Il est
question de revaloriser cette peinture en la transposant sur un autre support,
plus pratique et plus expressif, répondant au contexte artistique
actuel. Ainsi, cette étude repose sur la confrérie
Ku'ngang à travers ses éléments de parure parmi
lesquels, le costume et quelques objets dits sacrés. Le costume
particulièrement constitué d'un masque facial, des cornes qui le
surplombent et des cheveux tressés, renferme une symbolique qui met
à nu la structure interne de la société
sécrète dans un ensemble bien organisé et
hiérarchisé. Fort de l'influence de cette société
sécrète, des oeuvres sont proposées. Elles sont peintes
suivant une démarche logique et cohérente à souhait.
Problématique et hypothèses
Problématique
L'analyse du costume de la confrérie du
Ku'ngang peut se révéler très stimulante pour la
création picturale. Bien qu'appartenant à la catégorie de
masque, il a fortement inspiré la création des oeuvres peintes
proposées dans ce travail. Il est confectionné dans le cadre
restreint d'une confrérie qui se veut bien structurée comme le
sont les villages Bamiléké en général. Ce costume
dévoile certes un savoir-faire et une dextérité mais
demeure a priori très monotone et uniforme quant à sa forme
physique; notre travail s'intitule donc
2 «Du costume de la confrérie ku'ngang
à Bansoa à la création picturale : Proposition d'oeuvres
plastiques.» Pour s'inspirer, notre travail s'est appesanti
sur cette confrérie qui comme la plupart,
Ne dissimule pas leur existence, leur histoire, leur
règle, leurs lieux de réunion, leurs emblèmes, leurs
coutumes, leurs masques mêmes, les noms de leurs adhérents, mais
ce qui s'y passe réellement, les pratiques, la signification profonde
des symboles, l'essentiel en un mot reste interdit au profane. (PERROIS ET
NOTUE, 1997, 02)
En effet, au delà de l'aspect folklorique il y a un
mystère qui entoure cette confrérie. La question centrale est
celle de savoir comment partir des formes sculpturales visibles et des
données abstraites pour créer des oeuvres picturales? Autrement
dit, comment pouvons-nous en tant qu'artiste nous inspirer de ce costume, des
formes géométriques et des signes qu'il nous offre pour
créer des oeuvres peintes sans altérer leurs significations
profondes ?
Cette question principale suscite d'autres, non moins
importantes à savoir, dans quel environnement le costume du
ku'ngang est confectionné et se développe ? Qu'est-ce
que le ku'ngang et quels en sont les manifestations, quel
mécanisme avons-nous mis en place pour concevoir les oeuvres ? Comment
les avons-nous réalisées et présentées ?
Hypothèses
Après ce questionnement, les hypothèses suivantes
ont été émises :
1. L'organisation socio-politique des Bamiléké
en général et des Bansoa en particulier a favorisé la
pérennisation des confréries sécrètes parmi
lesquelles le Ku'ngang. Le costume de cette dernière offre des
signes et des symboles qui sont des sources intarissables d'inspiration pour la
création et leur agencement peut déboucher sur des
créations plastiques intéressantes.
2. L'on a à faire à une confrérie qui
protège ses secrèts contre les aventuriers et profanes. Dans un
premier temps, les enquêtes, lectures et observations ont permis de
présenter le Ku'ngang sous un support pictural.
3. N'appartenant pas à cette confrérie, nous
nous sommes limités à l'exploration des formes identifiées
et à quelques symboles, à travers une démarche innovante
et expressive. Cette société sécrète étant
un maillon essentiel de régulation sociale, son étude est donc
une sorte de muse pour la création artistique à laquelle nous
nous sommes livrés.
4. Cette confrérie connaît une gamme de symbole
graphiques et chromatique, de rites lors desquels est utilisés le
costume qui nous a intéressé et motivé notre
création.
Intérêt du sujet.
L'histoire de l'humanité en général et de
l'Afrique en particulier a été écrite aussi sur des
oeuvres d'art. Les objets lithiques (sculptés) et ceux peints ou
gravés sur des parois
3 rocheuses et grottes en constituent quelques témoins
privilégiés. A ce propos, ESSOMBA (1986, 42) affirme :
Le Cameroun est l'un des plus anciens foyers de l'art
africain. L'artiste a toujours utilisé avec le sens poussé de la
schématisation, le métal ou le bois, le raphia ou le rotin, sable
ou terre de diverses manières, suivant la diversité des peuples,
leurs cosmogonies et leur philosophie humaniste.
Or devant la rareté des sources écrites sur
Bansoa, il est important d'étudier la société
sécrète Ku'ngang à travers son costume. Nous
avons été amenés à réaliser des oeuvres
fortes, sensibles et parfois subjectives. Ceci participera, à coup
sûr, à la revalorisation de l'art et de la culture Bansoa dans la
mesure où l'activité artistique y est totalement
délaissée.
- Ce travail a l'avantage de scruter avec minutie le
"paraître" du Ku'ngang et d'ouvrir une brèche
sur son "être". Ainsi, notre démarche repose sur les
aptitudes d'artiste plasticien acquises entre autres à
l'Université de Yaoundé 14.
- Cette recherche incitera, nous le souhaitons, d'autres
créateurs à mener des recherches dans la création
picturale très peu représentative dans notre section.
- Elle pourra aussi réactiver le génie
créateur des Bansoa afin de valoriser l'art en général et
l'art pictural en particulier ainsi que la notion de conservation des oeuvres
réalisées. Ceci constituerait une base de référence
pour des recherches ultérieures.
Quelques notions
Il nous semble important de clarifier certaines notions
définissant des concepts qui ont très souvent été
occidentalisés et sont étrangers aux réalités
africaines. Nous voulons définir ces notions dans une vision qui traduit
nos réalités culturelles.
La notion d'"arts plastiques"
«Arts Plastiques» est une association des termes
Arts et plastiques. Il est très audacieux de prétendre à
une définition standard du premier terme car il est à la fois
synchronique et diachronique et dépend des auteurs. «Arts»
vient du Latin [ars] et du Grecque [artis] qui signifie
la manière, la technique, de faire quelque chose en suivant des
règles biens précises. L'Art est l'ensemble des
disciplines consacrées à la création d'oeuvres et qui
manifestent une union étroite de la valeur esthétique et de la
valeur d'usage.5
4 virtuosités humaines se concrétisant par le
faire et le savoir qui ont caractérisé les étapes de la
vie humaine."
L'art est ainsi un ensemble de procédés que
l'homme utilise pour exprimer sa conception de la vie, du monde et de la nature
de manière à susciter des sensations esthétiques. Une fois
de plus, c'est une expression parmi tant d'autres d'une société
dans un contexte donné dans l'espace et le temps. Il cherche à
représenter ce que les gens savent, voient, pensent, imaginent et
croient.
L'art est donc, pour un individu et pour la société
dont il est issu, l'ensemble des choses dites ou faites qui ont ce pouvoir de
susciter en tout être humain un sentiment quelconque.
Le terme "Plastiques" quant à lui vient du
Grec [Plasticos] et renvoie à la dextérité,
l'habileté à modeler, à créer des formes et
à occuper l'espace. Le plastique d'une oeuvre d'art est en bref sa
perception et son organisation visuelle. Cette notion s'applique entre autres
à la sculpture, à la peinture, au graphisme, à la
chirurgie plastique et aux installations.
Les Arts Plastiques sont donc le volet de l'art dont la
mission première est de produire ou de reproduire des formes et des
volumes. La notion est assez empreinte d'ambiguïté et ne fait pas
toujours l'unanimité des auteurs. Les appréhensions varient selon
les personnes et leur milieu, et selon le temps. C'est sans doute ce qui
crée tant de dynamisme dans le concept.
La notion de peinture
«Peindre» signifie revêtir d'une couche de
couleur, représenter par des lignes et des couleurs, représenter
à l'esprit, ou encore décrire d'une façon vive et
imagée en recherchant une certaine esthétique. L'homme pratique
la peinture depuis la période préhistorique, la preuve c'est la
peinture murale de la grotte d'Altamira et de Lasco. Cette
pratique a toujours permis à l'homme de vaincre ses angoisses, surmonter
ses peurs, combattre ses ennemis ou encore d'exprimer et d'extérioriser
ses pensées même les plus folles. On constate clairement que :
Les hommes ont commencé à manifester un
goût pour la beauté : les outils quotidiens ont été
mieux taillés, puis décorés et gravés...
Dans les grottes, les parois ont été
peintes, représentant divers animaux. Pour peindre, les hommes
dressaient des échafaudages en bois. Les couleurs étaient
obtenues en mélangeant la terre, des colorants naturels comme l'oxyde de
fer (rouge) et de la graisse. Le dessin se faisait à l'aide de pinceaux
de poils, de morceaux de mousse ou d'herbe, en soufflant dans les roseaux creux
ou simplement avec les doigts.7
les différentes techniques utilisées. De nos
jours, on parle davantage d'art contemporain où le concept prime sur sa
matérialisation. Les frontières entre la peinture et les autres
disciplines telles la sculpture, le dessin, la sérigraphie tend à
disparaître. De ce fait il s'avère difficile de donner une
définition standard de la peinture car ses manifestations sont aussi
variées que les supports8 sur lesquels elle s'utilise. Pour
P. GAUDIBERT, (1991, 21) «la tradition picturale disposait d'autres
supports : pour la peinture, la terre cuite, le pisé, les
étoffes, la pierre et le corps humain, pour la gravure, les calebasses
et même les oeufs d'autruche.» La peinture est d'abord « une
matière colorante liquide propre à recouvrir une surface,
constituée de pigments de couleur dispersés dans un liant fluide
ou pâteux destiné à sécher.»9 C'est
ensuite `` l'action de recouvrir une surface, un support avec cette
matière.''10 C'est enfin « un ouvrage de
représentation ou d'invention (tableau, fresque etc) fait de couleurs
délayées que l'on étale, généralement au
pinceau, sur une surface préparée à cet
effet.»11 En bref, la peinture, notion ambivalente
désignant à la fois une oeuvre peinte et la technique de
réalisation, se présente donc comme une recherche idéelle
et conceptuelle, une voie d'expression parfois individualisante, un plaidoyer
ou une quête du mieux vivre, un état d'esprit. Concluons avec
Bernard Rancillac (1991, 14) pour qui la peinture est un système de
signes particuliers qu'il faut apprendre à déchiffrer.
Méthodologie
Pour mieux aborder notre sujet, nous avons trouvé
judicieux de procéder par une méthode interdisciplinaire de
récolte et de traitement d'informations.
Les sources écrites
Des recherches documentaires ont été
menées à Yaoundé notamment au Centre Culturel
Français, au Centre de Lecture Publique de Messa, aux Archives
Nationales du Cameroun et à la Bibliothèque Centrale de
l'Université de Yaoundé I. Avec leur aimable permission, nous
avons aussi pu consulter des ouvrages dans les Bibliothèques
privées de certains de nos Enseignants.
Il a été primordial d'identifier et rassembler
tous les ouvrages qui, de près ou de loin, pouvaient étayer le
sujet. Les sources écrites étaient particulièrement
constituées de livres d'art et d'ouvrages généraux, des
articles scientifiques, thèses et Mémoires de diverses
disciplines parfois en rapport direct avec le thème.
Néanmoins, de Paul GAUDIBERT (1991) présente
quelques artistes peintres et sculpteurs africain en s'appesantissant sur
l'environnement dans lequel il crée leurs oeuvres et Nicolas BISSECK
(1995) quant à lui montre un échantillonnage d'oeuvres d'artistes
de l'estuaire parmi lesquels des camerounais. Cet ouvrage renseigne sur la vie
de ceux-ci et leurs techniques de travail. Dans un autre aspect, les auteurs
Louis PERROIS, Jean Paul NOTUE et Jacques NEGHA s'appesantissent sur la
connaissance de la confrérie ku'ngang, dont le costume est
l'objet de cette étude.
Ces sources ont été d'un apport non
négligeable pour l'assimilation du thème. Elles ont
renseigné sur la structure des sociétés
Bamiléké ainsi que ses maillons et ses composantes, la cosmogonie
dans laquelle elles baignent et où foisonnent des sociétés
secrètes. Certes, aucune étude préalable n'a
été menée à Bansoa sur les sociétés
sécrètes, exception faite de celle du sociologue NEGHA J. (1976).
De même, rares sont les chercheurs s'étant véritablement
appesantis sur le Ku'ngang Mis à part PERROIS et. NOTUE (1993
et 1997). Cependant, une idée a pu être faire et
éprouvée par les sources orales.
Ces ouvrages participent de ceux qui ont remarquablement
influencé notre travail.
Les sources orales
Des informations ont été glanées
auprès des parents, aînés, patriarches, notables et
quelques personnes susceptibles de fournir le moindre renseignement pouvant
aider à la réalisation de cette recherche. Nous avons pris la
peine d'en interroger plusieurs, afin d'avoir des informations fiables sur
certaines notions qui entourent la création artistique et la vie des
membres de la confrérie étudiée. Ces personnes ont
été contactées dans les villes de Yaoundé,
Bafoussam et Penka-Michel et lors de des multiples voyages sur le site
d'étude. Nous nous sommes renseignés non seulement des
réalités de la confrérie étudiée, mais aussi
des croyances magico-religieuses qui entourent les sociétés
coutumières de Bansoa. Une idée précise a pu être
construite sur certains mythes et les significations de certains symboles
propres à la société grâce aux informateurs. Ces
entretiens nous ont ainsi aidé à comprendre la fonction et la
signification du costume du ku'ngang.
L'enquête sur le terrain
La maîtrise de la langue ?g?mbà
est la raison particulière qui nous a amené à
privilégier Bansoa comme aire de recherche. Nous nous y sommes rendu
à plusieurs reprises pour des besoins d'enquête. Cette
enquête dans une approche interdisciplinaire s'est avérée
indispensable dans la mesure où aucun ouvrage consulté ne
traitait du Ku'ngang à Bansoa spécifiquement. La
descente sur le terrain a permis de collecter les informations
nécessaires
pour confirmer ou infirmer les données recueillies dans
les ouvrages consultés. Plusieurs informateurs ont été
approchés tant à Bansoa qu'à Yaoundé et Bafoussam.
Nous avons eu la permission de prendre des notes, de faire des photographies,
des dessins et des enregistrements sonores dont le décryptage avec
l'aide des explications d'un patriarche nous a aidé à les
confronter et les éprouver avec les lectures préalablement
faites.
Quelques disciplines nous ont été
nécessaires pour cette tâche à l'instar de l'Histoire qui
nous a permis de connaître l'évolution dans le temps de la
confrérie que nous étudions. De même, tandis que la
Géographie a facilité la situation dans l'espace de notre zone de
recherche, l'Anthropologie quant à elle a été d'un apport
considérable dans l'analyse de la vision du monde qu'ont les membres de
la confrérie. L'assimilation de cette approche a permis
d'élaborer aisément la phase théorique du travail afin de
mieux aborder la réalisation des oeuvres car comme dit Brigitte BORJA DE
MOZOTA (1990, 33) «Une création ne peut se juger que par rapport
à la société qui l'a engendrée.»
Les sources matérielles
Elles sont essentiellement constituées des
photographies obtenues avec l'aimable contribution des chefs de clan
Ku'ngang. Il nous a été interdit de photographier
certains objets et parfois même de les regarder. Nous avons toutefois pu
observer longuement la confection des costumes
Analyse morpho- technique et
esthétique
Dans ce volet du travail, nous nous sommes attardés sur
la forme et la composition du costume Ku'ngang, les différents
éléments qui entrent dans sa confection. Aussi, avons nous fait
allusion non seulement à l'usage de ce costume mais aussi des objets qui
l'accompagnent, puisque dans ce contexte, un objet renferme des qualités
esthétiques parce qu'on s'en sert dans un culte, un rite ou un acte
quotidien.
Création picturale
Toutes les informations recueillies sur le terrain et
analysées ont été traduites en signes graphiques en
atelier et transposées sur des toiles. La démarche artistique de
création s'est inspirée de quelques unes connues12
mais reposait sur une synthèse de celle de Jean KOUAM TAWADJE et le
Qualias13 de Pascal KENFACK. Elle a permis de proposer des
oeuvres dans lesquelles la matière et la couleur sont utilisées
à profusion, des oeuvres expressives qui sont le résultat de
l'observation des objets appartenant au ku'ngang et qui
présentent notre propre vision de la confrérie traduite en oeuvre
picturale.
Les difficultés rencontrées
Notre aventure sur un terrain aussi ésotérique
n'a pas été aisée. D'une part, nous avons fait face
à une véritable barrière de silence de la part de
certaines personnes interrogées. Parce que la confrérie
étudiée regroupe des personnes dotées de pouvoirs
particuliers, et que nous n'appartenons pas à cette caste, nous avons
souvent été brutalement repoussés. Certains suspicieux ont
même vu en nous un stratège trop curieux visant à livrer
les secrets aux «Blancs».
D'autre part, parcourir à pied plusieurs
kilomètres pour rencontrer des informateurs et parfois en vain fut
très éprouvant. Nous avons essuyés plusieurs faux
rendez-vous. Ils se justifiaient par le fait qu'ayant pris contact avec nous,
certains informateurs se rétractaient car découragés par
leurs confrères. Notre appartenance à cette communauté a
été un atout mais notre non appartenance à la
confrérie un véritable obstacle pour l'accès à
certaines informations.
Enfin, les perpétuelles difficultés
pécuniaires alternaient avec celles logistiques et techniques. Il a
fallu un temps considérable pour réunir de pour les
déplacements, la procuration du matériel d'enquête,
l'``achat» des informations et enfin la réalisation des oeuvres et
l'élaboration du document final.
Présentation du plan de travail
Ce travail est divisé en quatre chapitres. Le premier
chapitre traite du Ku'ngang dans son milieu, dans un contexte de
foisonnement de sociétés secrètes où il joue le
rôle de maintien de l'équilibre social. Le deuxième
chapitre donne l'occasion de rentrer dans la confrérie et de
présenter son rituel ainsi que son costume et les objets qui
l'accompagnent. Le troisième chapitre, quant à lui aborde la
conception des oeuvres basées sur une démarche personnelle assez
rigoureuse. Le dernier chapitre enfin présente les étapes de
réalisation des oeuvres que nous soumettons à
l'appréciation du public. Ces oeuvres témoignent de la
volonté du créateur que nous sommes, et puisent dans les formes
existantes des éléments graphiques et symboliques qu'elles
exploitent à leur compte. La combinaison de tous les matériaux et
des techniques utilisés conduit à la création et à
la présentation d'environ huit oeuvres réalisées et de
quelques prototypes qui, faute de moyens, n'ont pas pu l'être.
NOTES
1 J.P. NOTUE, communication sur les Arts
Plastiques, Université de Yaoundé1, cours magistral,
1999.
2 Cf. infra, Chapitre 1, section 2 :
Présentation physique de Bansoa.
3 Exemple du tissu Ndop, utilisé
dans certaines sociétés sécrètes, riche en
symbole.
4 L'organisation de cette
Université suite au décret n° 93036 du 29/01/93 portant sur
la reforme universitaire a vu la création de nouvelles facultés
dont celle des Arts, Lettres et Sciences Humaines et par là, la section
Arts Plastiques et Histoire de l'Art au sein du département Arts et
Archéologie. Cette section propose une formation professionnalisante
offrant d'énormes possibilités d'auto emploi autant dans le
secteur informel (atelier, Formateur...) que dans celui formel (Enseignant
d'Universités, Expert...) et celui de la recherche.
5 Collection Microsoft®
Encarta® 2005. (c) 1993-2004 Microsoft Corporation.
6 C. BELA, 1998, 17
7 Col. L'Afrique et le monde, histoire
6e, Paris, Hatier, Janvier 1992
8 Le premier support de peinture fut
les parois des grottes d'Altamira, puis les murs des citées et temples
ou résidences et pour plus de mobilité, les toiles. Les
recherches d'innovation ont amené à peindre sur les sculptures,
le verre, le vêtement et même le corps (body art)
9 Le petit Larousse 2003
encyclopédie (sous la direction de), Ed. Larousse, Paris, 2002, p.
760.
10 Le petit Larousse, Ibid.
11 Le petit Larousse, Ibid.
12 Voir Chapitre 3 portant sur la conception graphique
et la création picturale ;
13 Voir Chapitre III, Section deux (D)
où la Méthodologie de la Création artistique de Pascal
Kenfack a été présentée.
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE
D'ETUDE
Il est question dans ce chapitre de préciser le cadre
général dans lequel cette recherche a été
menée. Les travaux ont montré que l'installation du groupe
socioculturel Bamiléké dans le site qu'il occupe actuellement
s'est fait simultanément avec l'édification d'un système
politique composé de plusieurs structures et institutions
détenant des pouvoirs précis. Bansoa est un exemple assez
illustratif de village Bamiléké à la tête duquel on
trouve un chef qui est un véritable pôle de convergence. Pour
mieux comprendre la confrérie en étude, nous avons trouvé
important de la présenter dans son cadre historique et socio-politique.
Historique parce qu'il était utile de rappeler comment ces
sociétés ont vécu dans le passé malgré
toutes les mutations que l'on observe aujourd'hui avec le brassage culturel.
Socio-Politique si tant est que la colonisation n'a pas altéré
l'existence des survivances assez claires qui retracent la
hiérarchisation et la structuration de cette société. Dans
un souci de clarté, ceci amène à analyser exclusivement
leurs attributions politiques et les autres tâches qui leur incombent
seront analysées dans les rubriques spécialisées.
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