SYNTHESE A L'ISSUE DE LA
DEUXIEME VAGUE
La question à laquelle je devais répondre ici
était : dans le cadre de la professionnalisation de
l'étudiant, quelles relations souhaitent développer les soignants
et quelles attentes ont-ils du formateur ?
A ce stade, j'ai pu identifier une attente commune envers le
formateur. Les personnes soignantes attendent des échanges et
des postures bien déterminées. Le lien entre les
protagonistes apparaît à deux reprises comme étant la
clé de voûte de ces échanges mais la personne jouant ce
rôle n'est pas clairement identifiée. Les rencontres peu
fréquentes avec le formateur et le manque de connaissance
démontré de son rôle et les représentations
induites, jouent sur ces attentes. En effet, si les personnes
interrogées ont des attentes auxquelles les formateurs doivent
répondre, c'est que leurs représentations, pour moi, leurs
dictent que les formateurs ne répondent pas encore à ces
exigences. Si je parviens à identifier comment se sont forgées
ces représentations, je parviendrai peut être à identifier
en quoi elles freinent ou favorisent les relations. Dans quel cas, je pourrais
m'appuyer sur les leviers favorisant ces relations en tant que cadre de
santé.
En tous les cas, la relation est attendue comme allant du
formateur vers le soignant ou vers l'étudiant.
TRANSITION
QUAND LA THEORIE S'IMPOSE
I - EVOLUTION DE MA RECHERCHE
A ce stade, je me suis heurtée à une
problématique pour continuer. Quatre entretiens se sont
révélés concordants dans mes analyses. Les continuer dans
ce même esprit ne me semblait pas évolutif. Malgré la
démarche commune des soignants et des formateurs qui visent à
l'accompagnement des étudiants dans leur professionnalisation, de mon
constat émerge le fait que leurs relations répondent à
d'autres logiques que des logiques rationnelles. Dans la discussion avec le
directeur de mémoire, nous avons conclu qu'il convenait de se pencher
sur la notion de « représentations ». Le fait de
comprendre comment se construisent les représentations, ce qui les
structure, me permettra de mieux les identifier dans les discours. Une fois
identifiés dans cette recherche empirique, grâce à l'apport
de la recherche théorique, je souhaiterais pouvoir trouver une posture
permettant d'agir en amont ou en aval de ces représentations pour
favoriser les échanges.
En effet si le formateur connaît les
éléments qui participent à la formation des
représentations, l'impact que celles-ci ont sur les échanges et
la professionnalisation de l'étudiant, ou encore ce qui les rend stables
ou mouvantes, il va pouvoir orienter ses actions, les préparer en
fonction du bénéfice qu'ils auront convenu ensemble d'apporter
à et avec l'étudiant.
Denise Jodelet, par son ouvrage « Les
représentations sociales », (2003), m'a permis de mieux
comprendre la notion mais surtout ce qu'elle implique. Que les relations soient
influencées par les représentations de chacun des acteurs est un
fait observé et vérifié par les chercheurs. Mon travail
est bien de voir en quel sens le formateur va pouvoir agir pour faire que ces
représentations influent positivement voire le moins négativement
possible sur la relation au bénéfice de la formation de
l'étudiant. Il était donc bien nécessaire en
préalable d'identifier la nature des représentations des
soignants sur les formateurs. Ces deux acteurs sont des piliers de la formation
et l'idée que je développe ici est que chacun se doit de prendre
en compte l'autre, son rôle spécifique et complémentaire
envers l'étudiant pour sa professionnalisation. Certes je pourrais
traiter des représentations des formateurs sur les soignants ou des
étudiants sur les formateurs, mais je souhaite bien ici travailler ma
posture future dans mes relations avec les professionnels encadrant en stage.
Comprendre les représentations de ces futurs partenaires est
déjà faire l'effort d'aller vers l'autre pour a priori mettre de
côté ou revoir mes propres représentations, partant du
principe que des rapports travaillés entre formateurs et professionnels
de proximité ne peuvent qu'influer en positif sur l'apprentissage des
étudiants.
Etudier les représentations est d'avis d'experts, une
voie difficile et périlleuse. D. Jodelet (2003) ou J.-C. Abric (1994)
m'ont, entre autres, permis de relativiser ma démarche et de chercher
son amélioration.
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