II.1.3. Les post-
socratiques
· Aristote (384 - 322 ACN)
Par son effort de systématisation, Aristote peut
être considère comme l'inventeur de la science logique. Disciple
de Platon et membre de l'Académie, il deviendra par la suite penseur
autonome, puis fondera le Lycée. Il était également un
grand naturaliste.
Les écrits d'Aristote se rapportant à la
logique, on le sait, ont été réunis par ses disciples sous
le nom d'organon (instrument) et comportaient cinq livres, à
savoir :
1° les catégories
2° De
l'interprétation
3° les analytiques
4° les topiques
5° les réfutations
sophistiques
Nous supposons que cette logique d'Aristote est connue
de tous. Aussi, allons-nous nous contenter de porter quelques petites critiques
sur elle.
En gros, la logique aristotélicienne, qui a subi,
sinon bénéficié de l'apport de ses disciples proches et
lointains, s'inspirait, à notre avis, de deux modèles : la
zoologie et la géométrie. Force nous est de constater que le
zoologique l'emportait sur le géométrique qui se faisait sentir
à peine. Nous nous justifions en évoquant quelques anomalies du
système aristotélicien du point de vue formel, lesquelles sont
tributaires de ce penchant zoologique.
Aristote, en effet, classe les prédicats en dix
catégories ou classes d'êtres ou encore genre suprêmes.
Notons qu'une catégorie peut être prédicat de divers
sujets, mais ne peut être sujet d'aucun énoncé, car on ne
peut rien en dire. Cette classification ne nous renvoie-elle pas ou ne nous
suggère-t-elle pas la zoologie ?
De plus, la théorie de la définition des
concepts d'Aristote, laquelle exige un genre proche et une différence
spécifique pour définir un concept, ne nous renvoie-elle pas non
plus à la zoologie ?
Aussi, ce penchant zoologique pose -t-il problème,
de fois, au niveau formel. A titre exemplatif, nous évoquerons le cas de
la première règle du syllogisme catégorique, laquelle
stipule que « le syllogisme ne comporte que trois propositions
comprenant trois termes univoques ». En réalité, cette
règle suppose et implique l'analyse préalable des contenus des
termes du syllogisme. Or une science qui se veut formelle doit justement faire
abstraction des contenus des termes pour ne retenir que leurs formes.
Conséquence : la logique aristotélicienne n'est pas
totalement formelle.
Outre, la démonstration de bamalip, mode
concluant de la quatrième figure qu'aurait inventée Galien
(129-199 PCN), en barbara pose aussi problème, car la conversion dite
par accident, que permet la lettre P de bamalip, ne s'applique qu'aux
propositions universelles E et A. Aussi, on est en droit de se demander au nom
de quelle inférence transforme-t-on le « I » de
bamalip en « A ».
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