Evolution et révolution de la logique formelle des présocratiques à Georg Bool( Télécharger le fichier original )par Tamis Muamba Ngueshe Université de Kinshasa - Graduat 2008 |
II.2.3. Les maîtres hindousDeux maîtres hindous du 6ème et 7ème siècle (PCN) passent pour les théoriciens de la dialectique, mieux de la logique indienne. Ces deux maîtres sont DIGNAGA (33(*)), auteur d'un ouvrage intitulé Pramana-Samuccaya et de son grand commentateur, maître Dharmakviti, auteur d'importants traités de logique comme : - Pramana Vartika : principal ouvrage comprenant quatre chapitres traitant de l'inférence, de la validité, de la connaissance, de la perception et du syllogisme. - Pramana Vaniscaya et Nyaya-bindu, des abrégés du Pramana vartika, etc. De façon globale, la doctrine hindouiste distingue six points de vue (Nyaya, Vaisheshika, Shankya, Yoga, Mimansha et Vedanta) (34(*)), lesquels sont conçus comme autant de vision de la vérité perçue sous des angles différents, donc complémentaires. Force est de constater que le Nyaya (la logique) constitue un couple avec le vaisheshika (système philosophique indien ayant trait aux spécificités de la réalité du monde. Ce système recense et spécifie les constituants de l'univers). Nous voyons clairement que même les indiens savaient intuitivement, mieux établissaient nettement un certain rapprochement entre la logique et les sciences de la nature. Le Nyaya ou la logique hindouiste distingue quatre formes d'arguments que voici : 1° la constatation directe ou l'observation. C'est la perception directe par les sens. Cette perception représente ainsi une forme d'argument. 2° le deuxième argument est assez spécial et on le nomme comme suit : «l'inférence de ce que l'on voit fait ce que l'on ne voit pas ». A notre humble avis, ce raisonnement est fort similaire à l'induction et au raisonnement par analogie. 3° le couple classique à cinq membres que voici : a) La proposition ; b) La raison ; c) La déclaration à l'appui ; d) L'application ; e) Et la conclusion. Cette forme de raisonnement est une sorte d'épichérème qui se développe de façon naturelle. Voici un exemple de cette inférence, un exemple tiré de la culture hindoue : a) La proposition : la montagne a du feu (le volcan). b) La raison : en raison de la fumée ; c) La déclaration à l'appui : tout ce qui a de la fumée a du feu ; d) L'application : il en est de même de la cuisine et non du lac ; e) La conclusion : par conséquent, il en est ainsi ; 4° Le témoignage verbal ou écrit d'une autorité (l'argument d'autorité). * 33 Cfr MUTUNDA MWEMBO, Op.cit, p.39. * 34 Ce paragraphe ainsi que ceux qui suivent s'inspirent de TSHIAMALENGA NTUMBA, Notes de cours de philosophie orientale. |
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