Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Rodrigue NANA KUINDJA Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009 |
2.3- La mauvaise gestion des banquesLes choix de gestion des dirigeants des banques au Cameroun à la fin des années 70 se sont révélés catastrophiques pour leur fonctionnement normal. La plupart des banques camerounaises se sont engagées dans des programmes immobiliers coûteux de prestige : la construction des sièges sociaux de prestige, la multiplication des agences dans les villes, etc... Les frais généraux et les charges d'exploitation n'ont cessé d'augmenter entraînant la non rentabilité de certaines banques. De plus, les frais de personnel ont alourdi également les charges des banques avec des salaires très élevés par rapport à ceux du personnel des entreprises. Les banques camerounaises disposaient aussi des effectifs pléthoriques. Les banques de développement ont été créées grâce au concours financiers des organismes bilatéraux et multilatéraux. Elles avaient pour mission de soutenir la croissance économique en accordant des prêts à des taux préférentiels à des secteurs jugés prioritaires comme par exemple : l'agriculture, l'habitat social, etc... Les banques de développement se sont consacrées à tort à d'autres missions autres que leurs missions originelles pour essayer de diversifier leurs produits financiers. Elles ont essayé d'investir dans d'autres secteurs qui se sont révélés par la suite très risqués. A cause des diverses pressions et à des pratiques non recommandées, la gestion des banques de développement restée incontrôlée est devenue catastrophique. L'analyse des bilans des diverses banques camerounaises a fait ressortir trois types de risques (risque de crédit, risque d'illiquidité, risque de taux) de l'activité bancaire dont les dirigeants devaient éviter pour une gestion harmonieuse des établissements financiers. Le traitement des comptes bancaires a fait ressortir de nombreuses erreurs commises pour masquer l'état de délabrement des banques. La Société d'Ingénierie Bancaire Internationale a révélé que 236 milliards de créances saines ont été transformées en créances douteuses. Toutes ces créances douteuses estimées à 490 milliards de francs CFA sont dues à l'action d'un personnel non qualifié et peu compétent qui exerçait dans les banques (Borio and Lowe, 2002). L'absence des structures de contrôle de gestion des établissements de crédits a favorisé également un certain nombre de dérapages au niveau du non respect des règles prudentielles. Le non respect de certains ratios (le ratio de solvabilité, etc...) a compromis la liquidité et la solvabilité des établissements financiers car par exemple, le ratio de solvabilité10(*) rassure souvent les déposants de la certitude d'entrer en possession de ses fonds à tout moment. * 10 Le ratio de solvabilité était fixé à 75% dans les années 70 et au début des années 80. |
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