2.2- Rentabilité
Le compte des résultats fait apparaître
une amélioration du Produit net bancaire alors qu'il a stagné
jusqu'en 1994. Les opérations avec la clientèle et les
opérations diverses contribuent essentiellement, à sa formation.
Ces deux principales composantes du produit net bancaire sont relativement
stables même si certaines banques réalisent des opérations
diverses supérieures aux opérations avec la clientèle.
Les frais généraux en revanche semblent
contenus bien qu'ils soient en ascension à partir de 2002. En
contrepartie, il se dégage un résultat brut positif et en
ascension graduelle. Cette tendance haussière est la résultante
de l'effet conjugué de l'augmentation des charges du personnel et des
autres frais généraux. Le graphique 3 nous présente
l'évolution du produit net bancaire (PNB) suivant le produit
intérieur brut (PIB) et les frais généraux. On observe une
rentabilité croissante au fil des années. Les banques
améliorent leur rendement et deviennent de plus en plus solvables.
Graphique 3 : Evolution du PNB au
Cameroun de 2000 à 2008 (millions de FCFA)
(Source : rapport BEAC de 2000 à 2008)
En contrepartie, le résultat brut d'exploitation
s'est renforcé au fil des années. Après déduction
des comptes de prévoyance (dotations aux amortissements et provisions),
il ressort un résultat net positif globalement et en augmentation comme
le montre le graphique 4.
Graphique 4 : Evolution de la
rentabilité au Cameroun de 2000 à 2008 (millions Fcfa)
(Source : rapport BEAC de 2000 à 2008)
Le coefficient net d'exploitation s'est fortement
amélioré dévoilant ainsi un redressement de la gestion des
établissements de crédit. La rentabilité semble en
apparence bonne dans le secteur après la restructuration du
système.
2.3- Respect des normes
prudentielles
Sur le plan du respect de la réglementation
prudentielle, particulièrement celui des normes basées sur les
fonds propres, les progrès sont sensiblement perceptibles depuis la
création de la Commission Bancaire à qui incombe la charge de la
surveillance du système bancaire dans les Etats de la CEMAC. Le nombre
de banques au Cameroun en conformité avec la réglementation
prudentielle s'est davantage conforté comparativement au début
des années 90 où pratiquement aucune banque du pays ne la
respectait. En matière de solvabilité,
84% des banques extériorisent un ratio de couverture
des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur
ou égal au minimum de 8 %.
Dans le cadre des normes de division des risques, 83% des
banques parviennent à respecter la limite globale en maintenant en
dessous de l'octuple des fonds propres nets, la somme des risques
pondérés supérieurs à 15 % desdits fonds propres
mais seules 37% d'entre elles se conforment à la limite individuelle en
n'entretenant pas de risques pondérés encourus sur un même
bénéficiaire excédant 45 % des fonds propres nets (la
norme édictée par le Comité de Bâle est fixée
à 25%).
S'agissant de la couverture des immobilisations par les
ressources permanentes, 70% des banques camerounaises réalisent un ratio
supérieur ou égal au minimum de 100 %. Par ailleurs, 75% des
banques sont en conformité avec la norme relative aux engagements sur
les apparentés.
En ce qui concerne le rapport de liquidité, les
disponibilités à vue ou à moins d'un mois sont
supérieures ou égales au minimum réglementaire de 100 %
des exigibilités de même terme pour 97% d'entre elles. Quant au
respect du coefficient de transformation à long terme, il est
respecté par 83% des banques camerounaises.
Si les normes prudentielles semblent de plus en plus
honorées par les banques camerounaises, il n'en demeure pas moins
qu'elles soient encore vulnérables comme en témoignent
l'insuffisance chronique en fonds propres consécutive à leur
sous-capitalisation, le coût élevé des services bancaires
et leur forte concentration. Seules 13% des banques ont des fonds propres
suffisants pour le respect de l'ensemble des normes prudentielles assises sur
les fonds propres. La structure du marché favorise cette situation.
La réalisation de ces objectifs des plans de
restructuration bancaire ne doit pas occulter les difficultés
réelles des banques du Cameroun à financer des économies
très peu diversifiées. Les excédents de liquidités
non utilisées, la forte concentration bancaire et le coût
élevé des services bancaires révèlent à n'en
point douter une absence d'efficacité du système.
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