1.4- Monnaie et
Crédit
Sur le plan monétaire, les différentes
grandeurs décrivent une amélioration progressive et soutenue. Les
avoirs extérieurs nets, négatifs au début de la
période sous-revue, se sont sensiblement accrus à compter de 2000
et ont poursuivi leur ascension jusqu'en 2007. Les crédits
intérieurs nets ont fortement chuté à compter de 2005 en
rapport avec l'amélioration de la position nette du gouvernement
même si les crédits à l'économie ont repris leur
croissance mais à un rythme moins soutenu. En effet, le Cameroun a, dans
son effort d'assainissement, réduit à la fin de la période
sous-revue son endettement vis-à-vis du système monétaire
alors que les banques ont fait preuve de plus de vigilance dans l'octroi des
crédits au secteur privé. En contrepartie, la masse
monétaire qui elle aussi avait baissé en 1993 n'a cessé de
progresser entre 1994 et 2007. La couverture de la monnaie paraît bien
assurée, se situant au dessus de 80% en 2007 après être
passée sous la barre de 20% de 1987 à 1993. Cependant, si les
efforts d'assainissement des comptes se sont traduits par une progression du
taux des dépôts par rapport au PIB, la proportion des
crédits à l'économie a plutôt brusquement
chuté à partir de 2003, donnant ainsi des arguments à tous
ceux qui relèvent la frilosité des banques de la
Communauté dans le financement de l'économie.
2- Incidence sur la
situation financière des banques au Cameroun
Le système bancaire Camerounais est marqué
par une amélioration de la situation financière et une
consolidation continue de la rentabilité. Toutefois, il demeure
très concentré et sous-capitalisé en dépit du
renforcement de ses performances.
2.1- Situation
financière
La situation financière des banques camerounaises
apparaît saine. Caractérisée par une baisse tendancielle du
total du bilan, des crédits bruts et des dépôts de 1987
à 1993, elle s'est relevée depuis 1994 et est plus manifeste
à compter de 2000 et se poursuit jusqu'en 2008. Le total de bilan
cumulé de l'ensemble des 10 banques commerciales de notre
échantillon a fortement progressé grâce à la hausse
des dépôts de la clientèle et dans une moindre mesure des
crédits nets à la clientèle. La situation des banques est
représentée par le graphique 2.
Graphique 2 : Evolution de la situation des
banques au Cameroun de 2000 à 2008 (millions)
(Source : rapport BEAC de 2000 à 2008)
Les créances douteuses sont restées
tendanciellement stables mettant visiblement en lumière la question de
la qualité du portefeuille et celle du déclassement volontaire
des créances par les banques. Cependant, les banques ont poursuivi tout
au long de cette période leur politique de renforcement du
provisionnement des créances douteuses. Les capitaux permanents se sont
progressivement accrus et plus vite que les immobilisations nettes. Toutefois,
ils ne sont parvenus à couvrir les valeurs immobilisées nettes
que depuis 1996 dégageant ainsi un excédent positif sur le reste
de la période.
Au regard des évolutions décrites
ci-dessus, il ressort que les banques camerounaises extériorisent une
capacité de financement alors qu'elles étaient pratiquement
toutes en besoin de financement avant la mise en oeuvre des plans de
restructuration. En effet, longtemps en situation de besoin de financement,
expression d'une trésorerie tendue, les banques au Cameroun n'ont
cessé de consolider au fil des années leur capacité de
financement. Le renforcement de la trésorerie bancaire s'est
accéléré à compter de 2000 et se raffermit chaque
année comme le montre le graphique ci-dessus. Cette trésorerie
est placée essentiellement auprès de la banque centrale et des
correspondants ou gardée sous forme d'encaisses oisives. On peut donc
penser qu'à travers le renforcement de la trésorerie, l'un des
objectifs de rétablir la liquidité du système a
été atteint. Les banques camerounaises sont redevenues
globalement liquides.
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