Les stratégies de la publicité: le cas de la pub automobile dans la presse écrite algérienne( Télécharger le fichier original )par Tibar CHIBANI Université Oum El Bouaghi - Magistère 2010 |
1.1. Le discours énonciatifParler du mode d'organisation énonciatif, c'est évoquer la mise en scène des acteurs de l'énonciation, la relation des uns avec les autres, les rôles énonciatifs qu'ils peuvent accomplir (allocutif, délocutif, élocutif.). Il faut cependant préciser que dans le mode d'organisation énonciatif, les acteurs sont des êtres internes au langage tandis que dans la situation de communication ils sont externes au langage. Les trois fonctions accomplies par le discours énonciatif:
Par le rapport d'influence, le locuteur agit sur l'interlocuteur (en vue de pousser à l'acte d'achat d'un produit : le cas d'une publicité) et, par l'acte de langage du locuteur, l'interlocuteur est interpellé (le cas d'une publicité, la cible peut répondre ou agir en achetant le produit). En s'adressant à son interlocuteur, le locuteur adopte une attitude dont les « rôles langagiers » sont de deux ordres :
Dans le cas de la publicité, l'annonceur énonce sa position par rapport à ce qu'il dit du produit, sans que l'interlocuteur soit impliqué. La position de l'annonceur apporte en même temps en situation de communication le problème de la subjectivité qui donne au Propos énoncé (slogan par exemple) la valeur de vérité. Le propos se trouvant ainsi au centre du discours de l'annonceur (marque), accomplit un point de vue situationnel spécifié : v Point de vue du mode de savoir. Celui-ci a trait à la façon avec laquelle l'annonceur a connaissance d'un Propos. v Point de vue d'évaluation : a trait la façon avec laquelle la cible peut juger le Propos énoncé (qualité du produit, slogan,...). v Point de vue de motivation. Celui-ci a trait au but pour lequel l'annonceur réalise le contenu du Propos référentiel (obligation, possibilité, vouloir). v Point de vue d'engagement. Celui-ci vise le degré d'adhésion de la cible au Propos (promesse, acception, refus, accord, désaccord, déclaration). v Point de vue de décision : celui-ci a trait au statut du locuteur (l'annonceur) et le type de décision que l'acte d'énonciation réalise (proclamation).
Il existe un autre type de relation s'établissant entre le locuteur (l'annonceur) et l'autre tiers. Il s'agit du locuteur qui doit s'effacer de son acte d'énonciation pour ne pas impliquer directement l'interlocuteur 1.2. Le discours descriptif : Le discours descriptif est constitué de trois niveaux comme le montre le tableau ci- dessous. Ces derniers visent à informer, à inciter, à expliquer.
L'un des exemples les plus connus du type de discours descriptif est la notice d'emploi ou catalogue accompagnant tout appareil électroménager (type de texte) ; ce type offre une description du produit ou de l'objet (la situation de communication) et décrit ensuite une succession d'actions ou d'actes énonciatifs qui sont des demandes à faire (le mode d'organisation du discours). Autrement dit, la description est le résultat du mode d'organisation descriptif. Ne s'inscrivant pas dans le temps, la description est statique par opposition au récit qui est dynamique et qui décrit la succession des actions. Le discours descriptif est un mode d'organisation qui inclut trois types de composantes : 1. La première, c'est « nommer », c'est-à-dire « donner existence à un être, au terme d'une double opération »36(*) dans un cadre bien organisé où des personnages vont avoir pour rôles d'informer, expliquer, inciter... 2. La deuxième composante est « localiser-situer ». Cela signifie selon Charaudeau « déterminer la place qu'occupe un être dans l'espace et dans le temps et apporter à cet être des caractéristiques dans la mesure où il dépend, pour son existence, pour sa fonction, bref pour sa raison d'être, de sa position spatio-temporelle»37(*). 3. La dernière composante est « qualifier », c'est-à-dire attribuer à un objet une qualité qui va le caractériser des autres objets ou êtres. Toute qualification témoigne du regard que porte chaque individu sur les êtres du monde. Cela relève de la subjectivité du sujet à vouloir satisfaire le désir de « possession du monde ». « C'est lui qui le singularise, le spécifie, lui donne une substance et une forme particulières, en fonction de sa propre vision des choses qui passe par sa rationalité, mais aussi par ses sens et ses sentiments. »38(*).
Les sujets parlants qualifient les êtres aussi en fonction des normes de la pratique sociale : relatives aux cinq sens (odorat, toucher, ouïe, vue, goût) « Qualifier est donc une activité qui permet au sujet parlant de témoigner de son imaginaire, individuel et/ou collectif »39(*).
Tableau de types de textes selon Charaudeau40(*) * 36 CHARAUDEAU, Patrick, op.cit., pp.659-660. * 37 Ibidem. p.661. * 38 Ibidem, p.663 * 39 Ibidem, p.664 * 40 CHARAUDEAU, P., op, cit,. 1992, p.661. |
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