III/ Recommandations pour améliorer le
système de sécurité sociale, et par conséquent la
couverture médicale, au maroc.
Du fait de la nature sociétale de la
problématique, objet de notre étude, à savoir le
déficit social en général et plus particulièrement
en matière de la couverture médicale de base, toutes les parties
prenante de la société son concernés par cette question
sociale. Toutefois l'élaboration et la mise en oeuvre des
stratégies susceptibles de développer et d'améliorer le
système de protection sociale, et par l'occurrence le système de
sécurité sociale, émanent des compétences du
gouvernement sous la présidence du 1ier ministre, qui sera notre
interlocuteur pour la présentation de ces différentes
recommandations.
A/ La sécurité sociale passe par la
croissance économique,
Le développement de la S.S nécessite une
croissance économique forte en mesure de promouvoir l'emploi et
d'accroitre les cotisations sociales. Cette croissance requiert un cadre
macro-économique stable, un environnement adéquat des affaires,
une ouverture de l'économie vers l'extérieur, une mise à
niveau des entreprises et un développement du capital Humain.
· La politique économique suivie depuis le
début des années 80 a privilégié la stabilisation
du cadre macroéconomique et l'amélioration de l'environnement
juridique des affaires. La stabilisation du cadre macroéconomique a
réduit sensiblement les vulnérabilités de
l'économie et a permis au pays de faire face au remboursement de sa
dette extérieure.
· L'amélioration de l'environnement juridique des
affaires s'est accéléré à partir de 1996 avec la
charte de l'investissement, le code des sociétés anonymes, le
code du commerce, la création de tribunaux de commerce... le dialogue
social (gentlemen's agreement) a permis d'améliorer le climat social.
· Malgré la libéralisation de la
réglementation des changes, il n'y a pas eu de
dèprotéction de l'industrie locale, ce qui a retardé la
mise en oeuvre de la mise à niveau des entreprises. En matière de
social, les réalisations auraient pu être plus importantes si le
pays avait réussi à reformuler une stratégie de
développement du capital Humain.
· L'analyse des déterminants de la croissance
depuis 2980 montre que celle-ci est souvent tirée par la consommation
des ménages, que la contribution du commerce extérieur est
généralement négative et que la participation de
l'investissement demeure insuffisante. Le fait que le secteur prive n'ait pas
encore pris le relais de l'investissement public se répercute sur la
productivité économique dont la contribution à la
croissance reste faible.
Tous ces enseignements montrent :
ü Qu'il faut réunir les conditions d'une
croissance supérieure à 6% si on veut réduire le taux de
chômage à moyen terme.
ü Que la croissance ne peut être durable que si les
écarts sont réduits en matière d'accès aux
infrastructures et aux services de base entre le milieu urbain et rural.
ü Qu'il faut éviter de tirer la croissance
économique en proportion importante par l'investissement public. Une
telle politique peut aboutir à des déséquilibres internes
et externes prononcés.
ü Que la stabilité du cadre macro
économique ne suffit pas à relancer l'économie en
l'absence d'une politique de développement de l'offre.
ü Qu'il est opportun, dans un contexte de rareté
des ressources financières, d'améliorer l'efficacité de la
dépense publique en ciblant les investissements vers le
développement du capital Humain et la mise en place des infrastructures
nécessaires à la promotion du secteur privé.
ü Que le développement du secteur public ne
permettra pas de générer suffisamment d'emplois compte tenu du
niveau fortement capitalistique des investissements.
ü Que la promotion des exportations risque, en l'absence
d'une action d'envergure en matière de formation, de favoriser le
développement des activités à faible valeur ajoutée
faisant appel à l'emploi non qualifié. De même, une
stratégie industrielle et une politique de recherche et de
développement sont nécessaires en vue de valoriser les atouts du
Maroc face à la mondialisation des économies.
ü Que les privatisations doivent avant tout favoriser un
développement des investissements et une amélioration de la
productivité économie.
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