2.2. Généralités sur les
légumes-feuilles traditionnels 2.2.1. Importance des LFT
2.2.1.1. Importance agronomique.
Les légumes-feuilles traditionnels sont
bénéfiques pour des raisons écologiques, car ces plantes
augmentent la productivité des cultures, conservent le sol et
améliorent sa fertilité. Beaucoup de plantes traditionnelles,
telles que la citrouille, la patate douce et les haricots, sont
cultivées en association avec le maïs ou d'autres cultures
céréalières pour servir de barrière
écologique aux maladies (FAO, 2002). Quand on utilise les légumes
traditionnels comme cultures de couverture, ils aident aussi à
empêcher l'érosion du sol, à réduire
l'évaporation et à étouffer les mauvaises herbes.
Cultivés comme engrais vert et enfouis dans la terre lors du labour, les
légumes-feuilles traditionnels augmentent la teneur en matières
organiques du sol et améliorent sa structure (FAO, 2002). Bien
adaptés à nos conditions agro-écologiques, faciles
à produire et peu exigeants aux intrants, ils restent une alternative
à la portée des populations vulnérables. Ils donnent une
plus grande production par unité de surface dans un délai
relativement court par rapport aux céréales (Watson et Eyzaguire,
2002). De plus ils sont
5
très peu sensibles aux maladies et aux problèmes
causés par les insectes (George et al., 2002). Les
légumes-feuilles traditionnels tolèrent plus les stress biotiques
et abiotiques que les légumes-feuilles de types européens
(Chweya, 1999). Contrairement aux légumes fruits tels que la tomate les
légumes-feuilles résistent mieux aux fortes pluies et demandent
moins d'eau d'irrigation (Kayane et al., 2005). Du point de vue de la
restitution de la fertilité des sols, en enfouissant à nouveau la
matière organique des légumes-feuilles dans le sol après
la récolte, ils améliorent mieux la teneur nutritive du sol. Il
est démontré par le fait que les légumes plantés
sur un sol dans lequel la matière organique avait été
enfouie donnaient un meilleur rendement que les mêmes légumes
plantés sur un sol dans lequel aucune matière organique n'avait
été enfouie (Tim, 2005).
2.2.1.2. Importance nutritionnelle
Les légumes-feuilles traditionnels font partie de ces
espèces africaines de grande diversité et à usages
multiples. Ainsi, ils jouent un rôle extrêmement important dans la
sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté en
Afrique (Attere, 1999). Les légumes-feuilles jouent un rôle
important dans les régimes alimentaires de toutes les populations du
monde, particulièrement en Afrique, en Asie et en Océanie,
où ils assurent la partie essentielle des besoins nutritionnels et
médicinaux (Batawila et al., 2005). Les légumes
traditionnels ou locaux africains sont de plus en plus connus pour leur
importance dans la contribution à la sécurité alimentaire
de millions d'africains dans les zones rurales et urbaines (Rubaihayo, 2002).
Ils sont des aliments à haute valeur nutritive ; ils contiennent des
carotènes (provitamine A), divers vitamines B (thiamine, riboflavine,
niacine), de l'acide folique et des folates, de la vitamine C, des
minéraux et des protéines (Stevels, 1990 ; Patrick, 2005). Ils
peuvent donc apporter de nombreux minéraux nécessaires au bon
fonctionnement de l'organisme. Les minéraux les plus importants qu'on y
retrouve sont : le calcium, le fer, et le phosphore. Ils apparaissent
aujourd'hui comme des alliés dans la lutte contre la «faim
cachée », c'est-à-dire les carences en micronutriments comme
la vitamine A et les minéraux dont le fer, qui prévient
l'anémie (Dansi et al., 2008a). Dans les pays subsahariens
où les populations souffrent d'anémies fréquentes
causées par le paludisme, l'apport de fer est très important et
recommandé. En effet, 100g de légumes-feuilles fournissent
journellement 4 à 7mg de fer suffisant pour un enfant et constitue un
apport non négligeable pour un adulte (Diouf et al., 1999). En
général, la consommation de 100 grammes de
légumes-feuilles suffit pour satisfaire les besoins en vitamine A d'un
jeune enfant et est d'une contribution considérable à l'apport
recommandé
6
pour un adulte. Une quantité de 100 grammes couvre
largement les besoins en vitamine C des personnes de tous les groupes
d'âges et est même suffisante en tenant compte d'une perte de 50%
pendant la préparation (Stevels, 1990). Les légumes-feuilles,
qu'ils soient sauvages ou cultivés, issus de lianes, de tubercules ou
d'arbres, apportent aussi aux populations qui n'ont à leur disposition
que peu de viande ou de poisson, des protéines indispensables surtout
aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants en bas âge ou en
période de croissance (Tirilly et al., 1999). Les
légumes-feuilles renferment aussi en quantité importante de
l'amidon et des polymères de glucose constituant de bonnes sources
énergétiques. Ils sont particulièrement riches en
carbohydrates et fibres qui ont un effet laxatif doux (Davidson et Passmore,
1972). Ils contiennent aussi très peu de lipides. Toutefois,
l'alimentation végétale à base de légumes- feuilles
apporte à l'organisme une quantité indispensable de lipides. Les
lipides jouent un rôle essentiel dans la constitution des membranes
cellulaires (Grubben, 1975). Stevels en 1990 compare les légumes
traditionnels et les légumes de types européens et affirme
après les analyses diététiques que le plus souvent les
légumes tropicaux sont plus riches en protéines, en provitamine
A, en vitamine C et en sels minéraux (fer, calcium) que les
légumes de types européens. Sur la même lancée,
Baily en 2003 montre que les légumes traditionnels (ou indigènes,
par opposition aux légumes exotiques des pays tempérés)
sont généralement plus riches en éléments
minéraux, vitamines et facteurs nutritionnels, sans présenter de
facteurs anti-nutritionnels rédhibitoires. Les légumes-feuilles
tropicaux apportent 10 à 100 fois plus de micro-nutriments que la
salade, le chou ou le poireau. Les études réalisées par
Okigbo (1990) montrent que dans les zones de savane sèche,
l'insuffisance de légumes-feuilles dans l'alimentation des populations
est l'une des causes du déficit en vitamine A.
Les diverses composantes biochimiques à savoir : les
protéines bien équilibrées, les lipides riches en acides
gras poly-insaturés, les glucides riches en fibres et les nombreuses
vitamines favorisent les effets positifs des légumes-feuilles sur
l'organisme (Grubben, 1975).
Par ailleurs, la valeur nutritionnelle d'un légume
varie selon l'espèce ou le cultivar. Il est donc très important
d'établir la détermination exacte de l'espèce ou du
cultivar considéré. La teneur en protéine varie fortement.
Les légumes-feuilles ordinaires contiennent le plus souvent 1 à
2% de protéine, mais plusieurs contiennent de 4 à 10% (Stevels,
1990).
Les LFT interviennent dans la protection contre le cancer, la
baisse du mauvais cholestérol sanguin et la réduction de la
glycémie chez les diabétiques (Seck, 2008).
Les espèces comme Sesamum radiatum, Ceratotheca
sesamoides, Justicia tenella et Acmella uliginosa sont
très riches en éléments nutritifs et sont
appréciés par les populations rurales.
7
L'espèce Acmella uliginosa possède des
propriétés gustatives (l'aspect piquant) très
appréciées par les populations (Dansi et al., 2008a ;
Prota, 2004). Le tableau n°1 présente les résultats des
analyses biochimiques effectuées sur 3 espèces de
légumes-feuilles traditionnels cultivées ou sauvages (Prota
2004).
Tableau 1 : Composition chimique de 100g
de feuilles fraîches des trois légumes feuilles traditionnelles
tropicaux.
|
Sesamum radiatum
|
Justicia tenella
|
Ceratotheca sesamoides
|
Eau
|
85,5g
|
86,8 g
|
81 g
|
Energie
|
188 kJ (45 kcal)
|
138 kJ (33 kcal)
|
226 kJ (54 kcal)
|
Protéines
|
3,4 g
|
3,3 g
|
4,2 g
|
Lipides
|
0,7 g
|
0,4 g
|
0,5 g
|
Glucides
|
8,6 g
|
6,2 g
|
11,0 g
|
Calcium
|
77mg
|
510 mg
|
300 mg
|
Potassium
|
203mg
|
70 mg
|
86 mg
|
Fer
|
-
|
-
|
3,2 mg
|
Fibres
|
2,4 g
|
1,7 g
|
-
|
Thiamine
|
-
|
-
|
-
|
Riboflavine
|
0,3 mg
|
-
|
-
|
Acide ascorbique
|
-
|
-
|
28 mg
|
(Boch, 2004 ; Bedigan & Adetula, 2004 ; Denton, 2004)
Par ailleurs, aucune donnée n'est disponible sur la
composition nutritionnelle d'Acmella uliginosa. Les feuilles et les
capitules crus d'Acmella ont une saveur piquante, et quand ils sont
mâchés, ils engourdissent les muqueuses de la bouche et provoquent
la salivation. Cette sensation pourrait être attribuée à la
fraction alkylamide (Bosch, 2004).
Cependant, des études ont révélé
que des légumes-feuilles traditionnels contiennent une importante
quantité d'acides cyanhydriques, d'acides oxaliques, d'alcaloïdes,
de saponines, des cardénolides, des flavonoïdes et des
polyphénols qui présentent des risques pour la santé des
consommateurs (Srivastava et Krishnan, 1959 ; Oke, 1968 ; Schmidt, 1971 ;
Grubben, 1975 ; Wolters, 1992 ; Orech et al., 2005). C'est pourquoi,
les légumes-feuilles doivent être cuits avant la consommation. En
effet, la consommation de légumes-feuilles non cuits peut avoir quelques
inconvénients sur le fonctionnement de l'organisme. Par exemple, la
présence d'acide oxalique dans les légumes-feuilles empêche
l'absorption des ions calcium (Grubben,
8
1975). Heureusement la pré-cuisson suivie
d'élimination de l'eau de cuisson débarrasse en partie ou
totalement les légumes-feuilles de leurs substances nocives (Grubbeen,
1975 ; Westphal et al., 1985 ; Sorensen et al., 1994 ; Babik
et al., 1996).
2.2.1.3. Importance socio-économique
- Au niveau des zones rurales
Dans les zones rurales, les légumes-feuilles
traditionnels sont soit cultivés, soit sauvages. Près de 90% de
la production ou de la cueillette sont destinés à
l'autoconsommation et le reste est vendu aussi bien dans les marchés
locaux que dans les marchés environnants. Le niveau de consommation
annuelle des légumes-feuilles au Bénin est de 6 kg par personne
en 1975 (Grubben, 1975) et de 12kg par personne en 1995 (Mbaye et Moustier,
2000). Au Sénégal, ils contribuent au budget familial de certains
agriculteurs à hauteur de 50 à 85%. En Afrique subsaharienne, ces
plantes alimentent les marchés locaux mais aussi régionaux
(AssogbaKomlan et al., 2007).
Les prix des légumes-feuilles subissent de très
fortes variations saisonnières. Au cours de la saison sèche, les
femmes se regroupent parfois pour cultiver les légumes-feuilles dans les
bas- fonds (Adjatin, 2006). Selon Grubben (1971), la période
sèche comprise entre deux saisons pluvieuses constitue le moment
où les cultures de contre saison sont très rentables. Dès
les premières pluies, les producteurs abandonnent la culture des
légumes dans les bas-fonds à d'autres fins agricoles. Ils
regagnent leurs champs respectifs et s'adonnent aux cultures vivrières y
compris les légumes-feuilles. En saison pluvieuse, les prix des
légumes-feuilles frais baissent considérablement sur le
marché (Matlhare et al., 1999).
Le commerce des légumes-feuilles dans les zones rurales
n'est pas très florissant compte tenu des difficultés que
rencontrent les producteurs. Sur les marchés locaux, la demande en
légumes-feuilles est faible vu que chaque ménage tend à
assurer plus ou moins ses propres besoins en légumes-feuilles (Maundu
et al., 1999). Les routes qui mènent vers les marchés
sont souvent non praticables pendant la saison pluvieuse qui coïncide avec
la période d'abondance des légumes-feuilles. Une autre contrainte
majeure est la difficulté de conservation post-récolte. Les
légumes-feuilles sont hautement périssables et leur non
écoulement entraîne des manques à gagner et de lourdes
pertes financières.
Malgré les nombreuses difficultés
énumérées ci-dessus, leur commerce constitue une
source de revenu monétaire non négligeable pour les
ménages (Hessou, 1995 ; Mbaye et al., 2000). La
commercialisation des légumes-feuilles est exclusivement
réservée aux femmes mais les
9
revenus issus de leur vente sont destinés aux besoins
de toute la famille (Maundu et al., 1999 ; Vihotogbé, 2001 ;
Adjatin, 2006 ). Les légumes locaux constituent davantage une source
particulière de revenus pour les pays sub-sahariens du fait qu'ils
coûtent souvent plus chers sur le marché (Batawila et
al., 2005)
- Au niveau des zones urbaines
L'agriculture périurbaine est une activité
souvent informelle, génératrice de revenus et d'emplois,
pratiquée par les couches vulnérables des régions urbaines
et périurbaines (Assobga-Komlan, 2007). Dans les grandes villes, le
maraîchage est générateur d'emplois et de revenu et
résout d'énormes problèmes de chômage et
d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontées les
populations (Moustier et De bon, 2005). Les enquêtes
socio-économiques conduites par PADAF en 2003 montrent qu'au sud
Bénin, environ 85000 emplois directs et indirects ont été
crées dans le secteur du maraîchage en 2002. Dans la ville de
Cotonou, le revenu net global de l'ensemble des maraîchers est de l'ordre
de 30 millions de FCFA par an en dehors de leur propre consommation
(Assobga-Komlan, 2007). Selon Diouf et al. (2007a) les
légumes-feuilles traditionnels peuvent contribuer jusqu'à 100%
dans le revenu des ménages. Assogba-Komlan (2002) estime que le revenu
des maraîchers peut atteindre 16,395 millions de FCFA par hectare soit
4,31 milliards pour les 236 hectares exploités en 2002. Les
enquêtes socio-économiques conduites à Brazzaville (Congo)
évaluent à deux cent mille (200.000) FCFA le revenu mensuel moyen
d'un maraîcher (Torreille, 1989). Au Sénégal, les
légumes-feuilles traditionnels contribuent au budget familial de
certains agriculteurs à hauteur de 50 à 80% (Assogba-Komlan
et al., 2007).
Des études effectuées par Margiotta (1997)
montrent également que les activités de maraîchages
permettent de nourrir les familles toute l'année vu que la
période d'approvisionnement des légumes-feuilles est plus longue
pour l'agriculture urbaine (9 mois sur 12). En Côte-d'Ivoire, la
persistance du maraîchage urbain et périurbain s'explique par le
fait que c'est une activité de service pour de nombreux ménages
(Yappi, 1999). Il permet aux ménages les plus défavorisés
de s'alimenter en légumes frais et d'améliorer la valeur des
repas en protéines et en vitamines tout en réalisant des
économies (Moustier et Pagès, 1997 ; Jacobi et al., 2000
; Mougeot, 2000 ; Diouf et al., 2007a).
Les activités maraîchères résolvent
donc d'énormes problèmes de chômage et
d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontés les
populations (Moustier et De bon, 2005).
Toute activité économique présente des
atouts et des contraintes. Quels sont alors ceux liés aux cultures
maraîchères dans les zones urbaines et périurbaines ?
10
- Atouts et contraintes du maraîchage urbain et
périurbain
Le maraîchage urbain et périurbain présente
des atouts et contraintes qu'il convient ici de souligner. De la production
à la commercialisation ces atouts et contraintes diffèrent.
· Au niveau de la production
- Atouts : Ils ici sont en rapport avec le
flux des intrants et le savoir-faire. Il s'agit essentiellement de
l'accès aux intrants, aux déchets urbains et à l'appui
technique. La production maraîchère dispose d'une diversité
des sources de revenus et du capital (fonctionnaires, expatrié,
commerçants, etc.) non moins négligeable qui constitue aussi un
atout.
- Contraintes : La précarité
de l'accès au foncier, le manque de reconnaissance institutionnelle, les
risques de pollution du sol, de l'aire et de l'eau constituent les risques de
production. La production du maraîchage est aussi handicapée par
une pression parasitaire et des menaces qui planent sur la fertilité des
sols. Que ça soit en zone urbaine ou périurbaine sur toute la
chaîne de production, les produits du maraîchage sont
menacés par le vol et la divagation.
· Au niveau de la commercialisation
Toute production est faite pour la commercialisation ou la
consommation ou plus souvent les deux. Dans notre cadre (atouts et
contraintes), nous allons parler de la commercialisation.
- Atouts : Les atouts de la
commercialisation des produits maraîchers sont en rapport avec la
proximité du marché. Les maraîchers des villes sont par
exemple situés à proximité des marchés si bien que
le transport et l'écoulement de la production ne constituent plus de
soucis majeurs (Grubben, 1971 ; Moustier et Pagès, 1997). Les
grossistes viennent eux- mêmes s'approvisionner dans les jardins. Cette
proximité du marché engendre un faible coût de transport
des produits et un accès facile aux informations commerciales. On note
aussi l'existence d'une relation de confiance entre les producteurs.
- Contraintes : Les problèmes ici
demeurent, le caractère périssable et instable de l'offre, la
forte élasticité de la demande (légumes
tempérés), les risques sanitaires et la dispersion des
entreprises.
2.2.1.4. Importance culturelle
L'importance culturelle des légumes-feuilles
traditionnels n'est plus à démontrer en Afrique ; les
dernières recherches le confirment (Modi et al., 2006). Parmi
les cultures maraîchères produites au Bénin, ce sont les
légumes-feuilles qui sont les plus consommés (62,5% des 11
produits maraîchèrs) et les
légumes-feuilles traditionnels en constituent la grande part (89 %). Ces
légumes-feuilles traditionnels rentrent dans l'alimentation quotidienne
de presque tous les Béninois (Hessou, 1995). Les populations ont recours
aux légumes-feuilles traditionnels non seulement pour assurer leur
survie mais aussi à des fins culturelles. Sur le plan culturel, il
existe des interdits, des rituels ou certaines anecdotes liées à
la consommation de certains légumes-feuilles. Batawila (2005) rapporte
que chez les Mossi au Togo, des rituels précèdent la consommation
des feuilles de Adansonia digitata. Selon les Kabyè de la
région Nord- Togo, les feuilles de Bombax costatum et de
Ceratotheca sesamoides anéantissent les pouvoirs mystiques et
ne doivent pas être consommées par les hommes qui en
possèdent. Dans l'aire culturelle Watchi au sud-est du Togo, les adeptes
du fétiche Tchabaga ne consomment pas du Corchus aestuans L.
tandis qu'au Bénin, Lactuca taraxacifolia est formellement
interdit aux adeptes du fétiche Sakpata (Dieu de la terre). Au nord du
Bénin, Ceratotheca sesamoides est interdit aux hommes qui ont
des pouvoirs surnaturels (Dansi et al., 2008b). Selon les sages, ce
légume réduit la puissance des pouvoirs occultes. Sa consommation
est aussi interdite aux chasseurs qui utilisent les flèches. Il les
rendrait maladroits en réduisant leur acuité visuelle (Dansi et
al., 2008a).
|